Victoire étriquée mais largement méritée

Impact Montréal - Inter Miami CF 2-1 – Match de championnat (phase classique) joué le 17/10/2020

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MONTRÉAL : Pantemis, Brault-Guillard, Waterman, Camacho, Corrales, Wanyama, Piette, Sejdic, Urruti (90e Ballou), Quioto, Bojan (85e Shome)

MIAMI : McCarthy, Nealis (82e Pellegrini), Figual, Gonzalez Pirez, Shea, Trapp (71e Carranza), Ulloa (82e F. Higuain), Matuidi, Sweat, Morgan, G. Higuain

ARBITRE : M. Ford

AVERTISSEMENTS : Sweat, Gonzalez Pirez, Waterman

EXCLUSION : 90e G. Higuain

LES BUTS : 6e Bojan (1-0), 33e Shea (1-1), 80e Urruti (2-1)


Très solide pendant quasiment toute la moitié de la première mi-temps et encore plus en début de deuxième période, seulement mis en péril en fin de match, Montréal a dû cravacher jusque dans les dernières minutes pour s’imposer méritoirement 2-1 contre Miami.

Les absences, pour des raisons diverses, de Raitala, Fanni et Binks ne laissaient que peu d’options à Thierry Henry, qui a préféré revenir à une défense centrale à deux plutôt que de titulariser Yao. Sejdic était confirmé dans l’entrejeu où il a visiblement joué un peu plus bas que d’habitude, alors que devant, on retrouvait un triangle dans une configuration semblable à ce qu’on avait vu en début de saison, avec Quioto et Urruti en soutien de Bojan évoluant en faux 9.

Au coup d’envoi, Miami a tenté de faire le même coup que New England, en démarrant en trombe. L’Impact ne rigolait pas, mais si le vent soufflait fort, il ne renversait rien et ces intentions ne se matérialisaient pas en occasions. La différence de cohésion entre les deux adversaires de l’IMFC était aussi visible à l’autre bout du terrain où les insuffisances des Floridiens dans l’axe ont transformé la météo du match aussi rapidement que les giboulées de printemps. Et ce, après moins de 5 minutes.

La première faille est apparue suite à une relance lamentable de Gonzalez Pirez : Piette, à l’affût, a récupéré le ballon avec un espace béant devant lui, lui permettant de parfaitement calibrer sa passe à Urruti dont le tir était bien placé par rapport au but, car il se dirigeait dans le coin, mais pas par rapport au gardien qui a certes dû plonger mais a écarté le danger sans problème.

Quelques instants plus tard, balle au pied, Bojan a accéléré plein axe et s’est rendu compte que Piette n’avait pas d’hallucinations, voyant exactement le même trou. Il a donc avancé et tenté sa chance d’une frappe de loin bondissante, mal jugée par McCarthy qui a pu aller chercher le ballon au fond de ses filets (1-0).

Si la possession de balle était équilibrée, Miami ne créait rien alors que Montréal arrivait régulièrement à faire du mal à son adversaire. Une attaque mal ficelée ? L’IMFC part en reconversion rapide : Brault-Guillard remonte le terrain et à trois coéquipiers avec lui, soit autant que les défenseurs de Miami qui ont suivi. Deux d’entre eux sont à sa gauche, quasiment face au but, mais il a préféré donner à Quioto, sur sa droite. Le Hondurien a tenté sa chance d’un angle fermé - il aurait pu faire une passe, mais ce n’était pas forcément plus facile - mais McCarthy a repoussé son tir.

Quelques instants plus tard, à la limite du hors-jeu, Urruti a reçu une longue passe en cloche : son contrôle difficile l’a obligé à se retourner et à donner le ballon à Quioto qui a accéléré sur sa gauche et tiré dans le filet latéral.

Et le festival d’occasions se poursuivait. Alors qu’un Montréalais était à terre après un choc, l’arbitre a laissé jouer : à 25-30 mètres du but côté gauche, Bojan s’est retrouvé seul face à une mer de maillots blancs. Même s’il a dû se débrouiller seul, il est parvenu à envoyer un tir intéressant obligeant McCarthy à le repousser.

On a aussi souvent vu Camacho monter balle au pied pour donner un coup de main à son entrejeu dans la construction. Exemple sur cette belle ouverture plein axe en direction de Quioto. L’action s’est poursuivie en direction d’Urruti dont le contrôle qui ne semblait pas académique lui a permis de passer derrière les défenseurs, mais un peu loin du ballon. Alors que Bojan arrivait en courant et aurait pu frapper, l’Argentin s’est retourné et a tenté sa chance lui-même, ratant complètement son tir alors qu’il était plein axe seul face au gardien.

On était seulement à la moitié de la première mi-temps, et rarement on avait vu Montréal se créer autant d’occasions en aussi peu de temps cette saison. Très encourageant… et un peu inquiétant dans le même temps en raison du manque de réalisme, car la plupart de ces occasions étaient franches et Miami n’avait toujours qu’un but de retard…

Et il lui a suffi d’une occasion pour le combler. Sur la droite, Gonzalez Pirez a envoyé le ballon vers Shea, à l’entrée du rectangle côté gauche. Le blond chevelu a tenté sa chance, un tir légèrement dévié par Brault-Guillard alors que Pantemis était déjà parti. Cela dit, le gardien aurait dû faire beaucoup mieux pour l’empêcher de passer derrière lui et derrière sa ligne (1-1).

Bien mieux lors de la deuxième moitié de la première mi-temps, Miami, hormis son but, n’a toutefois pas été très dangereux. Certes, Pantemis a plongé de belle façon dans les pieds d’Higuain et Waterman a cru sauver un but à même la ligne, mais les deux fois, un hors-jeu a été sifflé à retardement. Jusqu’au repos, on vit dès lors des séquences de possession stérile d’un côté comme de l’autre. C’était devenu équilibré, mais l’équilibre au marquoir, lui, était une certaine injustice.

Au retour des vestiaires, toutefois, Montréal semblait déterminé à prendre l’avance. Si à certains égards, on pouvait croire qu’il avait retrouvé son visage du début de la première mi-temps, c’était même encore mieux que ça, car par longs moments, on restait dans la même moitié de terrain et une seule équipe touchait au ballon. Le principal point commun, ce sont donc les occasions.

La première fut l’œuvre de Quioto : à l’entrée du rectangle côté gauche, il était entouré par deux adversaires mais a réussi à les effacer et à accélérer avant d’envoyer un centre-tir bien jugé par McCarthy qui s’est facilement couché dessus.

La suivante fut collective et de belle facture de la part de chacune des parties prenantes. À commencer par Sejdic qui a envoyé une belle balle en cloche en direction de Bojan dont la remise de la tête était destinée à Piette, juste derrière lui et qui attendait le ballon qu’il a bien repris en un temps, malheureusement trop sur le gardien.

À peine le temps de souffler, et Miami ratait une relance, permettant à Urruti de partir sur la droite : l’Argentin a tenté sa chance, le tir était bon mais l’intervention de McCarthy aussi.

Parlant de souffle, l’Impact a eu besoin de le reprendre, permettant à Miami de pointer son nez à la fenêtre pour la première fois après 10 minutes en deuxième mi-temps. Après un débordement sur la droite, Morgan a glissé une passe en retrait vers l’entrée du rectangle où Nealis a eu beaucoup de latitude pour envoyer un tir, qui a toutefois fini largement au-dessus.

Plutôt que jeter toutes ses forces, Montréal les a gérées et cette fois, le milieu de mi-temps a coïncidé avec une reprise de la domination des Québécois. Elle n’a toutefois pas duré longtemps. Voyant cela et désirant prendre les trois points, Diego Alonso a effectué un changement offensif et envoyé les siens résolument à l’attaque.

Corrales en voyait de toutes les couleurs, et était clairement ciblé, Miami attaquant par vagues de son côté avec Nealis et Morgan. Le nouvel orage, cette fois bien plus dangereux qu’en tout début de rencontre, a d’ailleurs été amorcé par un ballon en retrait du premier vers le second dont la reprise a été déviée. Cette fois, elle n’a pas obligé Pantemis à réorienter son plongeon déjà entamé : il a repoussé le ballon et Camacho a écarté le danger, toujours bien présent, en concédant un corner. Celui-ci est arrivé sur le coin opposé du petit rectangle à Higuain qui, d’un angle fermé, a trouvé l’extérieur du poteau.

Moins de deux minutes plus tard, Higuain isolait Morgan sur la droite du rectangle : ni Corrales, pour empêcher un tir cadré, ni Pantemis, pour couvrir le plus d’espace possible, n’étaient bien placés. Heureusement, le tir non plus, puisqu’il était beaucoup trop croisé.

Les relances approximatives se multipliaient. Ça ne créait pas forcément de pertes de balle aux conséquences immédiates, mais ça permettait à Miami de relancer des attaques rapidement. Sur l’une d’entre elles, Pantemis dut intervenir face à un tir d’Higuain de la gauche du rectangle.

Si Miami avait pris le dessus et poussait pour la victoire, Montréal n’avait pas à l’esprit de se borner à faire de la résistance. Les joueurs avaient à cœur de remporter une victoire qui, pour eux, aurait été méritée. Et, contre le cours du jeu, si on se fie aux dernières minutes mais pas à l’intégralité du match, ils sont arrivés à leurs fins.

Tout a commencé par une nouvelle montée de Camacho, très solide tout au long de la soirée, dont la passe à Quioto a permis au Hondurien de lancer Bojan, dont il avait vu l’excellent appel. Il s’est retrouvé face à McCarthy en compagnie d’Urruti, quasiment au même endroit depuis le début de l’action, où il était clairement hors-jeu. Mais là, il n’était plus derrière son coéquipier, qui lui a envoyé le ballon : Gonzalez Pirez s’est jeté, et tout ce qui est sûr, c’est qu’un Argentin a marqué, officiellement celui avec le maillot bleu et noir.

Toujours est-il que Montréal menait 2-1 et Miami s’est immédiatement remis à la quête d’un but. Le ballon était à peine remis en jeu qu’une situation chaude dans le rectangle voyait Higuain accélérer mais Pantemis avait bien quitté sa ligne pour contrer la frappe du Breton de naissance.

Montréal aurait pu casser les jambes de son adversaire pour de bon quand Quioto, sur la droite du rectangle, a slalomé avant de tirer malgré le défenseur devant lui, mais son envoi a fini au-dessus.

La fin de rencontre fut une tentative de pressing des Floridiens, qui ont prouvé une fois de plus que leur jeu offensif a beau être plein d’enthousiasme et de joueurs regorgeant de qualités individuelles, il n’est pas du tout au point. Montréal a continué de bien défendre et n’a plus eu qu’une frayeur, sur un tir a distance de Pellegrini qui n’a pas fini loin au-dessus.

Ce ne sont pas les occasions que Miami a multipliées, mais les recherches de fautes, les jérémiades entre eux ou envers l’arbitre, générant peu de danger pour Pantemis mais énormément d’auto-frustration. De quoi s’en prendre à plusieurs au corps arbitral après le coup de sifflet final, ce qui a valu l’exclusion de Gonzalo Higuain.

Les jeunes qui nous lisent détestent certainement cette phrase, souvent utilisée à tort et à travers par les parents, mais elle convient parfaitement à ce que Miami a montré ce soir : “Si tu veux être traité comme un grand, comporte-toi comme un grand.” Au vu des résultats et du classement, un peu de modestie ne ferait pas de mal à Diego Alonso et ses hommes…

À Montréal, on est pas du tout dans ce genre de considération. Avant et pratiquement après chaque match, Thierry Henry répète qu’il fait avec les moyens à sa disposition. Mais, plus intéressant, quand on lit entre les lignes, on comprend que les joueurs changent, les intentions et le modèle restent identiques, mais que de petits ajustements sont apportés à chaque fois pour nuire à l’adversaire.

Ce samedi, ça a très bien fonctionné. Il aurait été dommage, et tout aussi injuste, qu’un but sorti de nulle part et quelques minutes où l’équilibre du match a été (très) différent prive l’équipe de trois points largement mérités au vu des 90 minutes. Espérons que la prochaine fois, elle saura prendre ses distances quand elle en a la chance au lieu de faire peur à ses supporters jusqu’au coup de sifflet final.

Les trois points permettent aussi de se donner de l’air au classement, où la ligne rouge commençait à se rapprocher dangereusement, et à tenir l’adversaire du soir à bonne distance. Le prochain rendez-vous aura lieu la semaine prochaine à New York City, après un détour par Montréal pour certains joueurs qui ont besoin de repos mental et de retrouver leurs proches, alors que d’autres, notamment les blessés qui ont besoin de soins impossibles en quarantaine, devraient rester au sud de la frontière.

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