Bilans de saison 2014 (3) : aperçu général

Publié le 1 novembre 2014

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La troisième saison de l’Impact en MLS a tourné à la bérézina : dernier du classement général, troisième pire attaque, troisième pire défense, jeu déplorable, directeur sportif révoqué de ses fonctions, entraîneur contesté par les médias et une partie des supporters. Ce fut d’autant plus dur à avaler que les deux premières saisons avaient été globalement positives et que le club avait promis de continuer sur la pente ascendante. Heureusement, la victoire en Coupe du Canada et le parcours en Ligue des champions viennent mettre du baume au cœur.

Après une deuxième moitié d’année 2013 ressemblant à une queue de poisson, les dirigeants du club ont décidé de sacrifier Marco Schällibaum et de donner les rênes de l’équipe à Frank Klopas, qui héritait en outre du pompeux titre de « directeur du personnel de l’équipe première ». La direction sportive avait choisi de faire confiance aux joueurs en place et non à l’entraîneur suisse qui demandait des changements, et était appuyée par Klopas qui, dès son arrivée, vantait les mérites d’un groupe bâti pour jouer le soccer qu’il prônait. L’essentiel des départs se résumait à la retraite de Nesta, au passage d’Arnaud à DC United et aux retours de Pisanu et Paponi en Italie. Rayon arrivées, le jeune Miller, l’ex-international américain Pearce, Mallace en retour de prêt et la « découverte particulière » Gonzalez.

Avant les premiers duels amicaux, le ton était à l’optimisme dans les rangs : les joueurs vantaient un message clair, qu’ils allaient appliquer sur le terrain pour trouver le chemin du succès. Les observateurs y croyaient moins, la MLS plaçant l’Impact à la dernière place de son baromètre d’avant-saison, et les autres spécialistes neutres ne prévoyaient guère mieux. Et en effet, on a très vite constaté que si le message était appliqué, il ne portait pas ses fruits. Rapidement, le doute s’est installé dans les esprits. Après sept rencontres, l’Impact affichait un maigre 3/21, série terminée par une cinglante défaite 4-0 à Kansas City.

Malgré une première victoire contre Philadelphie, marquée par un bref retour aux vieilles recettes qui avaient eu du succès, ça ne s’est pas arrangé avec une défaite à Edmonton en Coupe du Canada et une autre humiliation, à domicile cette fois, contre Kansas City. C’en était trop pour le président Saputo qui, dès avant le coup de sifflet final, a promis du changement via son compte Twitter.

Au fil des semaines, de nouveaux joueurs sont arrivés, notamment l’attaquant McInerney. Le parcours en Coupe s’est poursuivi de meilleure manière, avec une victoire en finale très appréciée contre Toronto. Cela a coïncidé avec la période la plus fructueuse de l’équipe cette saison, comprenant entre autres des victoires encourageantes face à New England et Houston, et à quelques semaines fastes pour McInerney. La pause de la Coupe du monde n’avait pas interrompu ce mini-élan, et on pouvait légitimement se dire que dès lors, l’entraîneur avait son équipe en mains et que la mauvaise fin de saison 2013 n’était qu’un lointain souvenir qui ne pourrait plus servir d’excuse.

Mais si les bonnes équipes ont presque toutes un creux en cours de saison, celles qui occupent la cave du classement ont quand même aussi des séries moins mauvaises. Et on a rapidement retombé dans les travers précédents, qui ont même empiré avec les semaines. Les nombreux transferts n’ont rien changé, même si le blâme est moins à mettre sur les épaules des joueurs pris individuellement que sur le jeu collectif et l’absence de modèle efficace. Fin juillet, c’en est trop, quelqu’un doit payer pour les mauvais résultats et Nick De Santis est démis de ses fonctions de directeur sportif, pendant que Frank Klopas reçoit les pleins pouvoirs et la confirmation qu’il sera là en 2015. Joey Saputo a deux souhaits à court terme : une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions, et du jeu qui donne envie aux supporters d’aller au stade en championnat, où il n’y a aucune obligation de résultats et où Klopas peut effectuer tous les essais qu’il souhaite.

L’autre changement important du milieu de l’été, c’est l’arrivée d’un nouveau joueur désigné : l’Argentin Ignacio Piatti. Et puis, la fin des semaines sombres-obscures coïncide à nouveau avec la présence de l’équipe dans une seconde compétition, la Ligue des champions. Les espoirs de qualification pour la phase finale du championnat étant ténus, tous les œufs sont mis dans le panier de la scène internationale. Contrairement à la saison précédente, l’équipe la prend très au sérieux, ce que ne fait pas son principal adversaire, New York. Elle en est récompensée et le premier objectif du président est atteint.

En championnat, les apparences sont sauves car les prestations et les résultats sont bien moins mauvais que depuis le début de la saison. Sur le terrain, on revient à des principes de jeu qui ont fait les succès de l’équipe sous Marsch et Schällibaum. Bilan : 14 points sur 36, ce qui, sur une saison, vaudrait une place environ aux deux-tiers du classement. Rien de très chatoyant, ni dans le jeu ni dans les chiffres, reste que ce fut de loin le visage le plus convenable affiché par l’équipe cette saison.

Dates importantes


10 mai
Quelques jours après avoir perdu honteusement à Edmonton (D2) en demi-finale de Coupe du Canada, l’Impact se fait étriller 0-3 par Kansas City avec une possession de balle de 21% et un joueur adverse qui réussit à lui tout seul autant de passes que toute l’équipe montréalaise. Elle compte 6 points sur 27 et son président déclare sur Twitter : “Nos supporters méritent mieux. Il y aura des changements, je vous le garantis.”

29 juin
Jack McInerney est arrivé et a marqué de nombreux buts. Montréal s’est refait une santé en remportant finalement la Coupe du Canada, écartant en finale son rival de Toronto. En championnat, les résultats sont encourageants, avec notamment des victoires sans appel contre New England et Houston. Entre les deux, il y a eu la pause de la Coupe du monde, pour se requinquer physiquement et moralement. Tout pour effacer des esprits la fin de saison 2013 et le début de l’année.

27 juillet
Si les ingrédients pour assainir les esprits étaient présents, les résultats de juin n’étaient qu’un leurre dans des circonstances favorables. Face à d’autres oppositions, l’Impact est incapable de montrer quoi que ce soit. Les défaites s’enchaînent et la colère gronde dans les gradins. Les supporters veulent que des têtes tombent. Quatre jours plus tard, Nick De Santis sera démis de ses fonctions de directeur sportif et affecté à un autre poste, et Frank Klopas héritera de ses anciennes tâches en étant aussi confirmé pour la saison 2015.

17 septembre
Montréal gagne le troisième de son quatrième match de groupe en la Ligue des champions, dont il est aux portes des quarts de finale. Si ses prestations n’ont pas atteint des sommets, il a surtout pris la compétition au sérieux, ce qui lui a évité de perdre bêtement des points et, ce jour-là, de battre New York qui avait mis au repos ses vedettes comme la plupart de ses titulaires. Les Américains font la même erreur un peu plus tard à FAS et concèdent un nul qui officialise la qualification montréalaise.

25 octobre
Marco Di Vaio, qui avait annoncé sa retraite quelques semaines plus tôt, marque le dernier but de sa carrière professionnelle contre DC United. Le match se termine sur un partage, le cinquième de suite toutes compétitions confondues. L’impression générale est que ça va mieux depuis l’arrivée de Piatti. Le bilan chiffré de la dernière partie du championnat est de 14 points sur 36, soit exactement le même total que celui des 12 dernières rencontres de la saison précédente.

Les joueurs


Le noyau : En début de saison, il avait peu changé et pourtant, ce fut une vraie porte tournante, puisqu’en fin de saison, 39 joueurs différents en avaient fait partie, dont certains qui n’ont fait que passer (Mechack Jerome étant l’exemple le plus flagrant), n’ont pas joué ou presque. La quantité y était, la qualité, c’est plus difficile à dire, reste que dans l’absolu, elle était davantage présente que ce que laissent croire les résultats. Entre le recrutement erratique et la mauvaise utilisation des joueurs, qui ont déjà montré des qualités dans d’autres circonstances, difficile de savoir quelle part du blâme leur jeter, mais il est certain que ce n’est pas son entièreté.

Top : Justin Mapp. Certes, il a trop peu joué pour remporter le titre d’homme de la saison, et ça devrait le mettre hors course là aussi. Sauf qu’en épluchant les statistiques du championnat, il fait, dans certains domaines, partie des meilleurs passeurs de MLS, rivalisant parfois avec Donovan et Keane sur leur terrain de prédilection, tout en ayant raté le tiers de la saison ! Ajoutez-y que c’était en début de saison où l’équipe jouait contre-nature et dans un contexte difficile, et il a d’autant plus de mérite.

Flop : Krzysztof Krol. Le flop n’est pas complètement adressé au joueur, même si bien du monde l’a trouvé mauvais, mais plus à la manière dont il a illustré certaines choses cette saison. Ses débuts ont été prometteurs, mais il a vite été sur-utilisé, puis brûlé et n’est jamais revenu dans le coup. Il a commis quelques bourdes monumentales. On pensait que comme il l’avait connu à Chicago, Frank Klopas en ferait une plus-value à un poste problématique depuis de nombreuses années, mais on s’est finalement mis à regretter Brovsky.

Le coach


Frank Klopas : Lors de sa première conférence de presse, il avait expliqué qu’il prenait une équipe développant le style de soccer qu’il voulait, qu’il y avait assez de qualité dans l’effectif à ses yeux, que ses objectifs étaient d’améliorer la défense et de prendre plus souvent deux buts d’avance pour ne plus se faire remonter. Sur ces quatre points, l’issue de la saison lui donne tout faux. En l’embauchant, ses patrons avaient vanté sa capacité à redresser une situation difficile, on n’en a rien vu. Pire, presque aucun aspect du jeu ne s’est amélioré en un an, alors que de nombreux points aussi bien défensifs qu’offensifs se sont détériorés, dont certains qui avaient donné plus qu’entière satisfaction tant sous Jesse Marsch que sous Marco Schällibaum. Pour couronner le tout, son équipe n’a marqué aucun but sur phase arrêtée, ce qui est tout bonnement impensable. Seule consolation : sa gestion de l’effectif pour la Ligue des champions.

Tendances


Spectateurs (-) : Un baisse d’affluence moyenne annoncée de 3000 spectateurs, marquée surtout durant la période où le stade était archi-comble l’an dernier. Les mauvais résultats en sont une cause, en partie parce qu’ils rebutent certains spectateurs mais aussi parce que le club devient moins visible, en partie par sa faute. Il reste quand même dans la moyenne de la MLS : rien de dramatique, mais il faudra faire mieux l’an prochain.

Ambiance (--) : Celle dans le stade semble souvent sur pilote automatique, mais elle est loin d’être la plus désagréable de MLS. Sans être belliqueuse, celle dans l’équipe ne semble guère chaleureuse : voir par exemple un buteur célébrer loin de regard de ses coéquipiers laisse perplexe. Celle autour du club est délétère : il donne l’impression à ceux qui le suivent de près de ne pas savoir ce qu’il fait et peine à susciter l’intérêt des autres.

Spectacle (--) : Les résultats n’ont pas été la seule raison de ne pas s’enthousiasmer cette saison, la qualité du jeu était à l’avenant. Et ce, même sans tenir compte du fait que l’équipe n’a jamais gagné en déplacement. En 2012 et 2013, jouer à Montréal était difficile pour les adversaires. Le public pouvait longtemps espérer un bon résultat des siens, qui n’avaient été menée à la mi-temps que trois fois en deux saisons de MLS. Cette année, c’est arrivé 5 fois en 17 rencontres, et les effondrements ont été nombreux en deuxième mi-temps, contrairement aux 7 petits buts en 765 minutes après le repos.

Adaptation (=) : Dans le positif, pour le temps de jeu ou le potentiel pour l’avenir, Miller, Pearce, McInerney, Piatti, Larrea, Duka et l’intégration de trois nouveaux jeunes. Krol n’a pas prouvé être l’arrière gauche recherché, Danso et Nakajima-Farran doivent se demander ce qu’ils sont venus faire dans cette galère, les arrivés de Gonzalez, Jerome, Soriola et Bissue sont autant de mystères particuliers.

(Infra)structures (++) : Si l’organigramme sportif ne semble pas encore au point, l’embauche de trois vice-présidents au CV aussi intéressant que la réputation peut amener un souffle nouveau enthousiasmant dans les bureaux. Mais l’annonce qui suscite le plus d’engouement, c’est celle de la construction d’une académie avec des terrains et un bâtiment pouvant accueillir tant l’équipe première que les jeunes, et tout cela dans le même arrondissement que le stade. Cela illustre aussi l’intention qu’a le club de bâtir pour l’avenir.

Les bilans de la saison sur impactsoccer.com
1. Le bilan du club
2. Le bilan de l’émission Coup Franc
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