Bilans de saison 2013 (1) : Quels progrès en un an ?

Publié le 4 novembre 2013

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Ça y est, la saison de l’Impact est terminée (snif, snif, c’est arrivé trop tôt), c’est donc l’heure des bilans. Premier opus, qui n’était pas dans la liste il y a 12 mois, la comparaison de ce qui a été mieux et moins bien par rapport à la saison passée. Difficile en effet de comparer NASL et MLS… L’objectif est ici réellement de voir où on en était à l’aube de la saison, où on en est aujourd’hui et comment on en est arrivé là. Cela aidera aussi à mieux mettre les autres bilans en perspective. Et cela permettra de voir si le club a bien fait ses devoirs.

LA SITUATION DE DÉPART
Donc, revenons à il y a 12 mois. L’Impact avait terminé en milieu de classement avec des caractéristiques atypiques : loin d’être dans la moyenne dans tous les domaines, il était parmi les meilleurs dans certains, parmi les pires d’entre autres. Ainsi, il excellait offensivement dans le jeu rapide au sol et était l’équipe de MLS la plus prolifique depuis l’axe, notamment grâce au duo Felipe - Bernier. En revanche, il peinait à faire le jeu, à passer par les flancs et à marquer sur centres. Quant aux phases arrêtées et au jeu de tête, c’était aussi mauvais devant que derrière.

Bien entendu, une fois le diagnostic établi, il fallait poser les gestes nécessaires à l’amélioration. Allez lire ce qui était proposé ici-même il y a 12 mois, je vous laisse le soin de déterminer si les pistes de solutions étaient bonnes ou non, et si le club a fait le nécessaire pour que l’équipe progresse : Quels transferts pour 2013 ? Autre donnée importante à conserver en mémoire : en étant très bon et très mauvais dans certains domaines, il était plus facile de monter vite au sommet en effectuant les bonnes corrections, mais aussi de toucher le fond en détériorant ce qui allait bien. Et puis, il y a évidemment eu le changement d’entraîneur qui, dixit le club, allait apporter un changement de philosophie. Alors, 2013 est-il si différent que cela de 2012 ?

COMPARAISON OFFENSIVE
Une fois tous ces éléments en tête, on peut commencer la comparaison. Si vous avez suivi l’équipe de près cette année, il ne vous faudra pas trois siècles pour comprendre que ses forces et ses faiblesses offensives sont, dans les grandes lignes, identiques. Il y a même eu une amélioration dans certains domaines déjà au top, notamment dans le jeu offensif rapide (grandement attribuable aux 20 buts de Di Vaio), mais aussi dans le jeu de passes dans l’axe (j’y reviendrai, car il y a une explication à cela). L’équipe est toujours aussi peu menaçante sur centres et éprouve à peine moins de mal à poser son jeu et à trouver la faille sur phases arrêtées (c’est quand même moins pire que l’an dernier). Dans l’ensemble, le projet de jeu offensif n’a donc quasiment pas changé. Notons aussi de meilleures fins de mi-temps, notamment de la première, ce qui a rapporté des points.

Offensivement, le véritable progrès vient de Mapp. Il faut mettre au crédit de Marco Schällibaum son déménagement du flanc gauche au flanc droit. On a vu une réelle différence par rapport à la saison dernière, tant dans ses prestations individuelles que du danger amené de ce côté. Malgré cela, on ne peut pas parler d’amélioration sur les flancs tant ce fut pathétique sur l’aile gauche. L’autre surprise, malheureusement éphémère, c’est que le Suisse semblait avoir compris comment faire jouer Davy Arnaud (ce qui avait l’air d’un camouflet pour son prédécesseur). Replacé dans l’axe, le capitaine y a été bien plus percutant jusqu’à sa commotion cérébrale. Ajoutez à cela Mapp sur son “mauvais pied” qui rentre beaucoup dans le jeu, et vous avez l’explication du passage encore plus marqué par des passes dans l’axe.

AUCUNE PLUS-VALUE GRÂCE AUX RENFORTS
Pourvoyeurs de premier choix l’an dernier, Felipe et Bernier ont un apport offensif intéressant mais à la baisse et ont connu une saison différente. Celle du Brésilien a été faite de hauts et de bas et il a dû se faire à une animation différente. Le Québécois, de son côté, a souvent eu un rôle bien plus défensif. En outre, à certains moments de la saison, ils étaient loin de leur meilleure forme. Ainsi, la forte hausse de régime de Di Vaio aurait pu, voire dû, leur permettre de se mettre davantage en valeur dans ce qui constituait leurs forces offensives, ce qui n’a pas été le cas. En outre, le club n’a pas été capable de leur trouver des remplaçants jouant dans le même registre (celui de 2012 évidemment, vu les qualités montrées à l’époque) et donc chacune de leurs absences fut préjudiciable.

Sur les côtés, ce fut bien pire. Tout ou presque dépendait du rendement de Mapp. Alors qu’on savait parfaitement bien qu’il fallait aller chercher un solide renfort pour un des deux flancs, on n’a rien vu de mieux que Pisanu et Romero. Après de brefs débuts prometteurs, ils ont tous deux été décevants. Et on se rend compte qu’aucun n’avait les qualités nécessaires pour apporter une véritable plus-value, qu’on savait pourtant indispensable. Constat d’échec dans le recrutement donc, d’autant qu’on n’a par ailleurs même pas eu de deuxième choix fiable capable d’être un tantinet meilleur sur les flancs que lors d’une saison 2012 sans ailes.

Aux avant-postes, heureusement qu’il y eut Di Vaio. Parce que derrière lui, ce fut le néant. Force est d’admettre que Wenger a été décevant et que les débuts en fanfare de Paponi n’ont pas eu de suite, mais aucun de ces deux joueurs ne s’inscrit dans le moule collectif du reste de l’équipe. L’arrive de l’Italien a d’ailleurs coïncidé avec le passage au 4-4-2 qui – sans qu’il en soit personnellement responsable – a été préalable à l’effondrement de l’édifice.

COMPARAISON DÉFENSIVE
Défensivement, les différences par rapport à 2012 ont été bien plus nombreuses, pour le meilleur et pour le pire. Commençons par les bons points. On a constaté de gros progrès sur les phases arrêtées, l’équipe a concédé bien moins de buts de la tête et fut davantage souveraine dans son petit rectangle. En fait, tout avait déjà pris forme l’an dernier suite au départ de Ricketts (malgré sa super défense, Portland est faible dans ces domaines-là cette saison) et à l’arrivée de Perkins ainsi qu’à la stabilisation du quatre arrière. Stabilité défensive confirmée sur les flancs, avec les progrès défensifs de Brovsky et la solidité de Camara.

Les progrès défensifs sur phases arrêtées s’expliquent aussi par le plus petit nombre de fautes commises en zone dangereuse : on est loin de l’an dernier où l’équipe concédait penalty sur penalty. Il en va de même avec les coups francs. Certains diront que l’équipe est plus propre. D’autres que la défense a travaillé cet aspect. Les pessimistes et les amateurs du rentre-dedans la trouveront trop passive.

Et ils se serviront des buts d’Alexander à New York ou de Duka à Chicago pour dire qu’il y a eu beaucoup de laisser faire… C’est vrai que c’est arrivé davantage que l’an dernier. Tout comme le nombre de ballons donnés à l’adversaire qui ont mal tourné. Souvent plein axe, d’ailleurs. La défense de l’Impact s’est souvent fait avoir juste après la perte de balle et se replaçait pourtant mieux que l’an dernier lorsqu’elle perdait le ballon loin de son but. Ce sont vraiment les erreurs individuelles qui ont régulièrement coulé l’équipe (avec les mêmes joueurs que l’an dernier, donc est-ce vraiment eux qu’il faut remettre en question ?) Ajoutez à cela que quand la défense était enfoncée par son adversaire, elle cédait plus facilement, qu’elle se prenait davantage de buts sur des tirs de loin, et une première demi-heure souvent pénible (en 2012, c’était la dernière) et vous comprendrez pourquoi, malgré les progrès mentionnés plus haut, elle n’a encaissé que deux buts de moins que l’an dernier.

MALGRÉ LES JEUNES, TROP PEU D’OPTIONS
Point de vue joueurs, la différence notable avec 2012 est l’arrivée des jeunes, que l’on a cependant vus uniquement en début et en fin de saison – avec des intermèdes assez douloureux de “paris perdus”. La gestion de l’effectif (en cours de saison, mais aussi de sa composition) est la principale cause de bien des maux de tête. Beaucoup de joueurs ont été surtaxés, faute d’alternatives, et la malchance s’en est mêlée dans le cas de Lopez. Rivas blessé, Camara pouvait difficilement prendre le relais de Ferrari ou Nesta dans l’axe car on avait besoin de lui à droite. Ou alors, il fallait demander à Brovsky de changer de flanc. Ouimette n’y a eu la confiance que tard, Valentin était en Norvège. Même problème de l’autre côté où, avant que Tissot ne reçoive une chance réelle, Brovsky a rapidement renvoyé Iapichino aux oubliettes. Il n’y eut aucune nouvelle concurrence chez les arrières latéraux, alors qu’on savait aussi que leur apport offensif était déficitaire. Un joueur de niveau similaire qui aurait permis de faire tourner l’effectif était indispensable, il n’a pas été recruté.

Et puis, il y a le poste dans l’axe devant la défense. Bernier s’y est époumoné pendant un mois, et n’y a reçu que trop peu de soutien par la suite. C’est ce qui a fragilisé tout l’axe défensif, sans parler du passage au 4-4-2 où l’entrejeu était non seulement aussi facile à franchir qu’un ruisseau à gué mais n’arrivait en outre pas à conserver le ballon et n’offrait pas de solutions aux défenseurs, qui essayaient de construire de l’arrière avec les risques que ça comportait (risques encore majorés lorsqu’ils n’étaient pas au sommet de leur forme) qui se sont souvent payés au prix fort. L’arrivée de Bernardello a fait du bien (même si, à l’instar de Paponi, son niveau a été decrescendo) mais il n’apportait pas non plus la taille qui fait défaut dans ce secteur, ce que l’on savait également déjà.

CONCLUSION
On nous avait parlé de changement de philosophie il y a un an, ce n’est pas dans le jeu qu’elle s’est reflétée. Le presque copier-coller est encore plus flagrant quand on regarde le onze de base qui a bouclé 2012 et celui qui a livré la dernière performance aboutie de cette année, à savoir le 5-0 contre Houston. C’est quasiment le même ! Bernardello remplace Warner, et Romero est le seul autre nouveau, relayant Mapp passé à droite au détriment d’Arnaud.

Si la différence dans les chiffres n’est pas si énorme que cela, il faut évidemment convenir que, douze mois plus tard, on se retrouve avec une meilleure deuxième saison que la première. Plus de points, plus de buts marqués, moins de buts encaissés, victoire en Coupe du Canada et meilleur classement qui vaut une place en phase finale. Quand on regarde dans les détails, les progrès par rapport à l’an dernier sont cependant loin du potentiel qui était présent car les retouches nécessaires n’ont pas été effectuées et quelques secteurs clefs de la réussite de l’an dernier ont été fragilisés. Deux hommes ont apporté l’essentiel de la différence : Perkins et Di Vaio. L’évaluation de l’effectif qui a été faite en hiver, et des joueurs qui sont venus le renforcer, a été, n’ayons par peur des mots, un échec total.

Joueurs, entraîneurs, staff technique et direction sportive du club ont chacun leur part dans les points positifs et négatifs énumérés ci-dessus. Plus ou moins importante, plus ou moins changeable. Je vous laisse le soin d’attribuer les responsabilités respectives, ça promet de beaux débats sur le forum !

Pour terminer, une dernière comparaison : celle des entraîneurs à leur arrivée. Jesse Marsch n’a eu Di Vaio et Perkins à sa disposition qu’en deuxième partie de saison, et a commencé avec quelques joueurs qui ne se sont pas éternisés. Cependant, il a été partie prenante dans le recrutement de presque tout le monde et avait à sa disposition des joueurs qu’il connaissait pour la plupart, voire qu’il avait choisis avec des intentions bien précises. Marco Schällibaum avait l’avantage de commencer avec un meilleur groupe à sa disposition mais en même temps, il se retrouvait avec des joueurs qu’il ne connaissait pas (et dont il ignorait les automatismes), qu’il n’avait pas recrutés et devait apprendre à découvrir, dans un contexte et un championnat nouveaux pour lui. En outre, arrivé juste avant le début de la préparation, il a pâti de la mauvaise évaluation de l’effectif démontrée plus haut. D’apparence plus enviable, sa situation était surtout différente, avec les avantages et les inconvénients que cela représente. En MLS, elle peut plus ou moins se comparer à celle de l’arrivée douze mois plus tôt à Colorado d’Oscar Pareja (cependant familier avec la compétition). Ce n’est qu’en laissant le Suisse bâtir une équipe à son image en 2014 qu’on pourra réellement se rendre compte de ses compétences. Et s’il n’est plus là, il faut prier très fort pour que les gens en place réussissent mieux leurs évaluations que l’hiver dernier.
M. V.H.
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