Moins d’erreurs mais trop de fautes

Atlanta United - Impact Montréal 4-1 – Match de championnat (phase classique) joué le 28/04/2018

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ATLANTA : Guzan, Gonzalez Pirez, Parkhurst, McCann, Gressel, Garza (74e Kratz), Larentowicz (46e Villalba), Nagbe, Almiron, Barco (88e Escobar), Martinez

MONTRÉAL : Bush, Duvall, Camacho, Raitala, Lovitz, Piette, Taïder, Krolicki (86e Jackson-Hamel), Silva (90e Oduro), Vargas (77e Petrasso), Piatti

ARBITRE : M. Grajeda

AVERTISSEMENTS : Piette, Gonzalez Pirez, Garza, Bush, Duvall, Almiron, Taïder

LES BUTS : 13e Taïder (0-1), 70e Almiron (pen., 1-1), 78e Kratz (2-1), 84e Almiron (3-1), 90e Kratz (4-1)


Malgré une défaite sévère 4-1, Montréal a poussé Atlanta dans ses derniers retranchements mais a péché par indiscipline dans la dernière demi-heure en commettant des fautes qui ont mené à un but sur penalty et deux sur coup franc direct. Une indiscipline qui contraste avec la bonne organisation défensive dans le cours du jeu, qui a longtemps permis de croire à l’exploit après l’ouverture du score des œuvres de Taïder en début de match.

Déjà que le duel était théoriquement déséquilibré, la tâche de l’Impact était d’autant plus colossale qu’il avait de nombreux absents, notamment avec la suspension de Cabrera et la blessure pas encore guérie de Fanni. Rémi Garde en est revenu au 4-3-3, contraint et forcé a-t-il reconnu, avec au centre de la défense Camacho et Raitala… qui ne s’étaient pas entraînés pleinement au cours de la semaine. Piatti restait devant, seul en pointe cette fois, avec Silva et Vargas sur les côtés. Tout cela permettait aussi à Krolicki de retrouver une place de titulaire dans l’entrejeu.

Dès le coup d’envoi, Atlanta s’est installé dans le camp de l’Impact. Les joueurs locaux permutaient beaucoup, tentant de déstabiliser la défense adverse. On ne donnait pas cher de la peau de celle-ci quand après moins de cinq minutes, un centre aérien de Gressel arrivait à Martinez dont la reprise de la tête était repoussée par Bush, qui a aussi contré le tir de l’attaquant sur le rebond.

Si la domination locale était évidente et que les dangers potentiels semblaient presque permanents, cela ne se matérialisait pas en occasions de but. Montréal protégeait bien sa zone et, surtout, parvenait à empêcher le ballon et ses adversaires de rentrer dans ses quinze derniers mètres. L’équipe limitait aussi les fautes en zone dangereuse. Et cela s’est prolongé longtemps, même après le premier but.

Un premier but qui est tombé avant le quart d’heure, et fut des œuvres de Montréal. Atlanta pensait bénéficier d’une rentrée en touche, mais l’arbitre s’est ravisé. Alors que les joueurs locaux étaient un peu distraits (ce qui leur est déjà arrivé quelques fois cette saison dans les instants suivant une phase arrêtée contre eux), les visiteurs en ont profité et Duvall a envoyé un centre précis en direction de Taïder qui, après s’être parfaitement infiltré, a fait 0-1 d’une reprise de la tête à bout portant.

Cette ouverture du score n’a évidemment rien changé à la physionomie des débats, et défensivement, Montréal continuait de tenir bon. Un effort collectif, puisque les espaces entre les lignes étaient limités alors que ceux entre les joueurs étaient parfaitement équilibrés. De quoi favoriser les interventions de chacun quand il y avait un effort individuel à fournir.

Raitala s’est particulièrement mis en valeur dans cet exercice, avec quelques interventions tantôt musclées, tantôt bien à propos. Comme son très bon placement pour empêcher Nagbe de reprendre en pleine course un centre aérien de Barco. Le Finlandais et son partenaire Camacho, de même que plusieurs coéquipiers, ont aussi repoussé une pléthore de tirs qui, du coup, n’ont pas inquiété Bush. La défense centrale a aussi eu le mérite de forcer Martinez à la discrétion 90 minutes durant – même dans la tempête de fin de match –, ce qui n’est pas une mince affaire.

Tant mieux peut-être, car le gardien a eu du mal à maîtriser de nombreux ballons. Notamment une longue passe qui lui a glissé entre les mains, ce que n’a heureusement pour lui pas exploité Martinez, inattentif. Grosse frayeur aussi quand il a partiellement arrêté un coup franc, ce dont Larentowicz a profité pour marquer un but justement annulé pour un hors-jeu préalable de Martinez.

Seul devant, Piatti n’était pas frustré d’attendre mais plutôt prêt à profiter de la moindre occasion. Et il en eut une belle dans les arrêts de jeu de la première mi-temps : servi par Silva qui avait bien récupéré le ballon à 35 mètres de son but, il s’est retrouvé seul face à toute la défense adverse, ce qui ne l’a pas empêché de se mettre en position de tir, mais celui-ci a fini au-dessus. Tout comme la reprise de la tête de McCann sur un centre de Gressel, dernière occasion avant la pause et rare action que les locaux avaient pu développer jusqu’au dernier geste depuis l’ouverture du score.

Rien n’a changé au retour des vestiaires, tant dans les intentions locales (encore plus offensives même, avec la montée de Villalba pour remplacer Larentowicz) que dans l’exécution montréalaise, toujours empreinte d’application et de bons placements défensifs. Et longtemps, le scénario a ressemblé à peu de choses près à celui de la première mi-temps. D’abord, avec une occasion rapide pour Atlanta : un centre de Gressel repoussé par Bush d’une sortie décidée, suivie d’un tir de loin de Barco, au-dessus. Il fut une nouvelle fois attendre un bon moment avant d’en voir une autre.

Ensuite, Montréal a dans un premier temps tenu le coup et mené des contres dangereux. Différence avec la première période : les occasions visiteuses ont été plus nombreuses, mais aucune d’entre elles n’a fini au fond des filets. Il y eut d’abord un coup franc de Vargas qui a échoué peu au-dessus. Ensuite un contre bien géré, avec une contribution collective qui a permis à Taïder d’ouvrir vers Silva dont le tir prenait la bonne direction avant d’être dévié par un réflexe de Guzan. Un autre contre a permis à Piatti d’offrir à Taïder la possibilité de réaliser un doublé, mais l’international algérien a croqué sa frappe.

À l’heure de jeu, on commençait toutefois à se rendre compte que si l’allure générale du match n’avait pas (encore) tellement changé, les équilibres, eux, évoluaient. La raison ? La montée au jeu de Villalba. Ce dernier apportait une présence dans le rectangle qui avait manqué à son équipe en première mi-temps. Pas faute de solutions (ce serait faire injure à Martinez) mais le nouveau venu permettait à son équipe de passer davantage de temps plus près du but de Bush. Et cela changeait énormément de choses.

La première, c’est que la hauteur du bloc montréalais devait un peu s’ajuster, et ne pouvait plus aussi facilement imposer ses désirs à son adversaire : les espaces, si bien maîtrisés jusque-là malgré la domination et la mobilité adverse, commençaient à jouer les accordéons. Et alors qu’en première mi-temps, il suffisait de faire un pas ou deux pour effectuer la bonne intervention, certains joueurs devaient désormais parer au plus pressé pour tenter d’arriver premiers au ballon.

La fissure craqua pour la première fois juste au milieu de la deuxième mi-temps. Parfaitement infiltré, McCann prolongea un ballon aérien d’une reprise de la tête qui a semblé prendre la bonne direction. On eut en réalité peu de temps pour en juger car Duvall, bras en l’air, la dévia de la main. Un penalty indiscutable. Almiron, qui avait déjà marqué trois buts dans cet exercice cette saison en tirant toujours à sa gauche a cette fois choisi l’autre côté, celui où Bush avait décidé de plonger : le gardien a touché le ballon mais ne l’a pas empêché de faire trembler ses filets (1-1).

Autre conséquence de l’apport de Villalba : l’Impact devait encore davantage resserrer les lignes derrière, pour empêcher le ballon d’arriver dans cette zone où il a énormément de mal à défendre depuis le début de la saison. Mais en faisant cela, pas trop mal dans un premier temps, il laissait davantage de latitude à ses adversaires autour du bloc, ce qui dans ce cas n’était pas si loin du but. Villalba fut le premier à en profiter en contournant Lovitz avant d’envoyer un tir un rien trop croisé.

Mais c’était surtout devant le rectangle qu’il y avait davantage de place pour manœuvrer. Ce qui a ouvert un combat de vitesse entre les deux équipes, à armes on ne peut plus inégales on s’en doute. On a d’abord pu le constater lors d’un une-deux entre Almiron et Barco, à l’issue duquel le premier nommé a tiré de loin, hors-cadre.

Obligés de davantage précipiter leurs gestes dans les duels, les joueurs de l’Impact y étaient un peu moins lucides. Et c’est parfois ce genre de détail qui fait la différence. Se lançant pour aller au ballon, Taïder avait le coude sorti et dévia le cuir alors qu’il se dirigeait vers un pied adverse. Malencontreux, vraiment. Mais cela donna un coup franc bien placé à Atlanta : Kratz, monté au jeu peu auparavant, l’envoya droit dans le but, laissant Bush sur place (2-1).

Ce retournement de situation déboussola plusieurs joueurs de l’Impact. Qui a pourtant eu une belle occasion d’égaliser sur un contre : Silva a servi Lovitz en pleine course sur la gauche du rectangle, mais l’ancien Torontois a tiré n’importe comment alors qu’il y avait beaucoup mieux à faire, tant seul qu’avec un des équipiers à ses côtés.

Il fallait évidemment chercher l’égalisation, mais à moins de dix minutes du terme, il fallait surtout complètement réajuster le plan de match contre un adversaire qui avait en plus compris comment déstabiliser l’Impact. Pas de quoi diminuer les espaces à 25 mètres du but de Bush et inverser la tendance de course à la vitesse ouverte plus tôt dans le match.

Un régal pour Almiron, qui multipliait les accélérations. Sur l’une d’entre elles, il voulut lancer Martinez, à la limite du hors-jeu et tenu de près par Raitala : aucun des deux ne gagna le duel, le ballon rebondit sur le Finlandais pour arriver à Almiron, qui n’eut qu’à ajuster Bush qui était allé se mettre dans un no man’s land, ouvrant grand la porte au geste final de ce 3-1.

Si on ne peut pas dire qu’Atlanta a usurpé sa victoire, un seul but d’écart aurait à la fois été une juste récompense des efforts montréalais, et un encouragement par rapport aux progrès accomplis. On l’a espéré un court instant quand Silva a convoité un service un peu trop long, qu’il aurait peut-être pu exploiter si Guzan ne lui était pas bien sorti dans les pieds.

Si la vitesse locale faisait mal entre le rond central et l’entrée du rectangle, où Atlanta avait compris qu’il pouvait passer, ses incursions sur les côtés faisaient aussi des dégâts mais étaient très rares. Ainsi, Almiron a pu déborder sur la gauche sans être dérangé et centrer en retrait en tout quiétude pour Villalba qui a également bénéficié de beaucoup de latitude pour envoyer un tir de loin vers le coin du but où, heureusement pour l’Impact, Bush est allé chercher un ballon pourtant parfaitement placé.

La bonne gestion des espaces avait volé en éclat dans ces dernières minutes (un Krolicki comme souvent à bout de souffle en fin de match et un Piette complètement noyé n’aidaient en rien), Almiron s’en donnait à cœur-joie et a vu un superbe travail individuel être repoussé par le cadre du but. C’est encore lui qui a enfoncé le clou sur la grande faiblesse montréalaise de la journée, les fautes en zone dangereuse, en se faisant faucher lancé plein axe à près de 30 mètres du but de Bush par Camacho, sorti d’une défense centrale abandonnée et que plus personne ne protégeait. La distance n’a pas fait peur à Kratz, plantant son deuxième coup franc direct de la journée, encore plus beau que le premier (4-1).

Si le score reflète la domination territoriale d’Atlanta, le verdict des chiffres reste bien trop sévère pour Montréal, notamment au vu de ses progrès défensifs. Et surtout, il ne permet pas de voir la différence avec les sorties précédentes (notamment celle à New York, où tout le monde a fini à 11).

À Atlanta, c’était mission impossible. Et pas principalement en raison des qualités des deux effectifs, amplifiées par la liste des joueurs de Montréal indisponibles. Non, le réel problème résidait dans le fait que toutes les forces offensives d’Atlanta, les domaines dans lesquels l’équipe a été ô combien impressionnante depuis le coup d’envoi de la saison, correspondaient aux faiblesses défensives de l’Impact. Des penalties sifflés à la maîtrise du petit rectangle en passant par les buts sur phase arrêtée ou encore, parmi tant d’autres, la qualité du jeu dans les quinze derniers mètres : le nombre de problèmes à résoudre pour l’Impact était incroyablement élevé face à cet adversaire précis. En ce moment, on peut presque dire qu’il est très difficile de trouver plus déséquilibré en MLS que le face-à-face entre Atlanta qui attaque et Montréal qui défend.

Et pourtant, les hommes de Rémi Garde ont coché de nombreuses cases. Presque toutes pendant longtemps. Mais la charge était beaucoup trop lourde. Il suffisait qu’un élément se fissure pour que l’édifice craque complètement. Cet élément, ce sont les fautes commises à des endroits offrant des occasions directes à l’adversaire sur phase arrêtée. Trois des quatre buts ont été marqués comme ça. Dans le cours du jeu, il faut retenir que si Montréal a été dominé, il a vraiment limité le nombre d’occasions adverses. Bien entendu, c’est aussi dans le cours du jeu qu’il a commis les fautes en question, ne l’oublions pas non plus.

Reste que cette fissure, elle a aussi été créée par Tata Martino. Malgré toute la puissance offensive qu’il avait mise sur le terrain au coup d’envoi, son équipe ne parvenait pas à porter le ballon suffisamment haut, à déjouer une bonne organisation montréalaise. En faisant monter Villalba, il a non seulement apporté la présence pour remédier à ce problème, contribuant du même coup à créer un déséquilibre qui a déstabilisé le bloc montréalais. Encore fallait-il transformer les coups francs dangereux en but : Kratz, son autre remplaçant, s’en est chargé.

L’entraîneur d’Atlanta a non seulement décelé la manière de déstabiliser un Montréal longtemps meilleur que prévu, mais a aussi mis en place les solutions pour y parvenir. Cela lui aurait été impossible s’il n’avait pas eu sur le banc les joueurs qui ont changé l’allure du match. Rémi Garde aurait-il pu en faire autant ? On ne pourrait répondre à cette question que s’il avait les mêmes moyens. Et compte tenu de ceux à sa disposition aujourd’hui, on ne peut que dire que son équipe a trouvé de nombreuses réponses, face à l’adversaire qui lui convenait le moins. Mais la liste des problèmes est tellement longue que même en commettant beaucoup moins d’erreurs que lors de ses dernières sorties, l’équipe est quand même allée trop souvent à la faute.

Cependant, après deux claques à New England et New York, les deux dernières rencontres ont aussi, malgré des résultats durs, permis de voir des éléments positifs. Il faut désormais les réunir et les transformer en résultats : si la puissance d’Atlanta n’offrait pas le contexte le plus propice pour prendre des points, la venue de New England au stade Saputo la semaine prochaine doit être l’occasion de voir le plus beau visage de l’équipe durant 90 minutes et de lancer du bon pied une partie plus abordable mais plus chargée de son calendrier.

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