La finale manquée de trois courtes têtes

Toronto FC - Impact Montréal 5-2 (a.p.) – Match de championnat (phase finale) joué le 30/11/2016

 Toronto FC
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TORONTO : Irwin, Beitashour, Zavaleta, Moor, Hagglund, Morrow, Bradley, Cooper (88e Osorio), Johnson (62e Ricketts), Altidore, Giovinco (97e Cheyrou)

MONTRÉAL : Bush, Camara, Cabrera, Ciman, Oyongo, Donadel, Bernardello (46e Venegas), Bernier (103e Shipp), Oduro, Piatti, Mancosu (73e Drogba)

ARBITRE : M. Marrufo

AVERTISSEMENTS : Ciman, Camara

LES BUTS : 24e Oduro (0-1), 37e Cooper (1-1), 45e Altidore (2-1), 53e Piatti (2-2), 68e Hagglund (3-2), 98e Cheyrou (4-2), 100e Ricketts (5-2)


Montréal ne disputera pas la finale de la Coupe MLS. Après un véritable match-propagande pour le ballon rond, lors duquel Oduro a ouvert la marque et les deux équipes se sont échangé la qualification à plusieurs reprises, Toronto s’est imposé 5-2 après prolongation grâce, notamment, à trois buts marqués de la tête.

Le suspense ne résidait pas tellement dans la composition des équipes : en toute logique, Mauro Biello ne changeait rien au onze qui lui a donné satisfaction depuis quelques semaines ; de son côté, Greg Vanney ne dérogeait pas à son 3-5-2, remplaçant néanmoins Osorio par Johnson, seule modification à laquelle on pouvait s’attendre même si rien ne garantissait que l’entraîneur torontois allait l’effectuer.

La première question résidait dans l’attitude des deux équipes au coup d’envoi. Oui, Toronto voulait commencer fort ; mais cette saison, il a souvent été mou en début de match. Il avait toutefois montré à New York City ce dont il était capable, et a une fois de plus commencé tambour battant. L’intensité était réelle dès le départ. Montréal avait beaucoup de mal à conserver le ballon.

Malgré quelques situations stressantes devant Bush, le gardien ne devait toutefois pas intervenir. La première grosse frayeur est survenue après 7 minutes quand, recevant un long dégagement d’Irwin, Altidore s’est joué de Cabrera avant d’être devancé par Ciman qui a mis le pied pour écarter le ballon mais n’a pu l’envoyer que dans un no man’s land dans le rectangle où Donadel a remporté son duel musclé avec Giovinco.

Il a fallu attendre dix minutes supplémentaires pour revoir le danger. Un corner travaillé a résulté en une combinaison courte entre Cooper et Gionvinco dont le centre a trouvé Altidore démarqué dans le rectangle, mais il a tiré largement au-dessus. En fait, en dehors de la pression locale, ce qui ressortait de cette rencontre était son aspect extrêmement physique, avec de nombreux duels à la limite de la correction, obligeant les soigneurs à intervenir.

Largement dominé, Montréal n’avait effectué que de rares incursions dans le camp d’en face : si celles-ci n’allaient pas à leur terme, elles semaient néanmoins le trouble dans les rangs torontois. Le message passait bien : ne pensez uniquement à votre tempête offensive, car nous avons l’un ou l’autre coup de tonnerre en réserve.

Mais les bourrasques revenaient néanmoins tant et plus. Montréal peinait à se dégager. À peine le ballon récupéré, il était souvent perdu. De quoi perturber une équipe qui laissait souvent trop d’espace de manœuvre à un joueur adverse. À Bradley notamment, qui a pu envoyer un long ballon vers Morrow arrivant à toute vitesse au coin du petit rectangle mais, en position de conclure, le flanc gauche local n’a pas osé tirer et a préféré servir Altidore, lui aussi bien placé. Heureusement pour l’Impact, Bernardello était sur la trajectoire du ballon pour le dégager en catastrophe.

C’est alors que la foudre a frappé. En prenant le dessus sur Bradley lors d’un duel où il était clairement le plus déterminé, Bernier a lancé un contre en servant Mancosu dont le superbe travail lui a permis de se jouer de 5 adversaires avant d’isoler Oduro qui s’était démarqué au moment idéal pour filer face à Irwin devant lequel il n’a pas tremblé (0-1) !

Ce coup sur la tête n’a pas ébranlé Toronto bien longtemps. Après quelques instants de flottement, le scénario du match est redevenu le même qu’avant l’ouverture du score. Toronto poussait tant et plus mais sans parvenir à envoyer un tir digne de ce nom. Parfois, on avait pourtant l’occasion sous les yeux mais il y avait toujours un Montréalais sur la trajectoire du ballon avant qu’elle ne devienne réalité.

Les cœurs battaient déjà à deux mille à l’heure. Sur le terrain, dans les tribunes, devant les téléviseurs. Et ça n’irait ensuite qu’en augmentant. D’une superbe “aile de pigeon – talonnade”, Altidore a envoyé le ballon en position dangereuse dans le rectangle où un duel musclé entre Johnson et Cabrera s’est terminé par l’effondrement des deux joueurs : tout le public réclamait un penalty, mais l’arbitre a soulagé tous les supporters de l’Impact quand il a signalé que la faute avait été commise sur le défenseur.

Le “grand méchant rouge” continuait de souffler. Et de se créer pas mal de phases arrêtées, sur lesquelles il avait été étonnamment maladroit depuis le début du match aller, lui qui brille dans ce domaine depuis le début de la saison. Ça ne pouvait pas durer. Et de fait… Mal tenu sur un corner, Hagglund a envoyé une reprise de la tête que Bernardello a repoussée à même la ligne. Premier au rebond, Cooper n’a pas laissé passer l’occasion d’égaliser.

Le ballon était à peine remis en jeu qu’on voyait déjà Cooper partir seul face à Bush auteur d’une sortie très téméraire sur laquelle il n’a pas semblé toucher le ballon : le joueur local a trébuché mais a essayé de continuer son action au lieu de chuter. Certains disent que s’il s’était écroulé au sol, l’arbitre aurait sifflé penalty. On ne le saura jamais, puisque ce fut un coup de pied de but.

Les joueurs de Toronto étaient néanmoins bien moins en furie après l’arbitre qu’après l’Impact, qui pliait tant en plus et se dégageait tant que mal : on avait parfois des souvenirs d’un duel où il y avait plusieurs divisions d’écart entre les deux équipes… Et juste avant la pause, un corner rapidement joué par Giovinco fut repris victorieusement par Altidore qui avait surgi au premier poteau où il a surpris tout le monde pour placer parfaitement une reprise de la tête entre Bush et son montant (2-1).

Pour la première fois de cette phase finale, l’Impact devait courir derrière le score. Pour mériter d’aller en finale, il devait montrer qu’il n’était pas unidimensionnel, prouver qu’il était capable de renverser en sa faveur une situation défavorable. Et dès la reprise, il a démontré qu’il était capable de frapper à la porte quand Oduro a envoyé un tir croisé de l’entrée du rectangle obligeant Irwin à se coucher.

Montréal avait pris l’ascendant, Toronto jouait défensivement, mais comptait lui aussi être menaçant à la moindre incursion dans le camp adverse. Comme quand Gionvinco, après un bon travail côté droit, a vu Morrow en passe de s’infiltrer fin seul dans le grand rectangle à l’autre bout du terrain : Camara a heureusement mis la jambe pour couper la trajectoire de ce ballon chaud bouillant.

Reste qu’on ne jouait toujours quasiment que dans la même moitié de terrain, et la sortie de Bernardello sur blessure ne se ressentait donc pas. Au contraire, Montréal devant attaquer, il bénéficiait de l’apport offensif de Venegas. Il fut rapidement crucial puisque après moins de dix minutes en deuxième mi-temps, le Costaricien a récupéré un ballon à l’entrée du rectangle pour le glisser vers Piatti qui a devancé Hagglund et parfaitement protégé son ballon avant de le toucher du bout du pied, l’envoyant lentement en direction du but : gêné par Oduro, clairement hors-jeu, Beitashour n’a pas pu le dégager. 2-2, Montréal reprenait le témoin de la qualification !

Non seulement les bleu-blanc-noir avaient-ils rempli leur mission de marquer, et rapidement en plus, mais ils ont en outre continué sur leur lancée après l’égalisation, depuis laquelle Toronto était à côté de ses pompes. Sur un corner de Donadel, Irwin a complètement raté sa sortie : attentif, Ciman fut le premier au rebond mais son tir a manqué le cadre.

Oduro nous a ensuite régalés d’un slalom spécial, avec un déhanchement digne de l’Alberto Tomba des grandes années, avant d’envoyer une belle passe à Venegas dont le tir croisé était bien placé : il s’en est fallu de peu pour que le ballon glisse sous le gant d’Irwin.

Sur une autre planète depuis le début de la phase finale, l’Impact allait toutefois retomber dans un de ses pires travers de la saison régulière : son jeu de tête défensif. Il y est, chiffres de Vision du Jeu à l’appui, la pire équipe cette saison. Et cela s’est vu une nouvelle fois après un corner de Toronto joué à la rémoise, alignant quelques passes sur la gauche pour écarteler la défense alors que ses propres joueurs restaient en position jusqu’à ce que Morrow envoie un centre sur lequel Hagglund a émergé de la tête pour placer les deux équipes à égalité parfaite (3-2).

Le jeu avait à peine recommencé et il s’en fallut de peu pour qu’une reprise de la tête de Giovinco (!) ne finisse au fond des filets, Bush devant intervenir de belle façon pour empêcher le quatrième but. Quand un joueur du gabarit de Giovinco passe proche de marquer de la tête, même s’il n’a pas gagné un duel aérien, c’est quand même symptomatique.

Le but avait permis à Toronto de reprendre ses esprits, et sa domination même si elle était loin d’être aussi nette qu’en première mi-temps. On sentait que les deux équipes voulaient mais avaient en même temps peur de la rupture. Le match restait plaisant, mais les occasions se faisaient plus rares. On vit surtout des tirs de loin : un coup franc mal dégagé suivi d’une reprise de Cooper hors-cadre, une tentative à distance de Piatti qui est passée un rien à côté, et un beau coup franc de Giovinco qui a également manqué le cadre de peu.

Les occasions se firent plus précises à la fin du temps réglementaire, lors duquel Toronto avait pris un léger ascendant. Démarrant sur la gauche où il avait pris la défense de vitesse, Ricketts n’avait pour seul soutien qu’Altidore qui, d’un bon appel, avait aimanté plusieurs défenseurs. Mais en raison de l’angle fermé, Ricketts a préféré essayer de trouver son coéquipier. Ciman a toutefois fermé la porte pour empêcher la passe de rejoindre son destinataire.

Quelques instants plus tard, Giovinco a battu Cabrera d’un coup du sombrero avant de filer seul côté gauche et de donner en retrait à Ricketts qui a contrôlé le ballon, laissant un bref délai dont Ciman a profité pour se jeter devant son tir et repousser le ballon. Le danger n’a mis que quelques secondes à se représenter, avec cette fois Altidore qui s’est heurté à Bush.

3-2, prolongation : le scénario était pour le moins inattendu. Quel serait celui de la suite de cette rencontre ? Montréal ne s’avouait pas vaincu et a été le premier à créer le danger. Piatti a débordé sur la gauche et pris le dessus sur Zavaleta : Irwin a dû plonger pour mettre la main sur son centre et éviter qu’il ne trouve Drogba.

Alors que l’incertitude était à son comble, le doute gagnait les supporters torontois : Giovinco venait de se blesser tout seul et de sortir, remplacé par Cheyrou. Un changement… décisif. Sur le deuxième ballon qu’il a touché, l’invité-surprise est devenu le héros torontois de la soirée en devançant Camara sur un centre de Beitashour pour envoyer une puissante reprise de la tête hors de portée de Bush (4-2). Le trafic aérien derrière, encore…

Il restait un peu de suspense : avec ce ping pong de buts tout au long de la soirée, rien n’écartait l’idée d’un but montréalais qui aurait placé les deux équipes à égalité (les buts à l’extérieur ne comptant plus en prolongation). Mais en deux minutes, le navire Impact a pris l’eau. Après avoir débordé sur la droite, Altidore a envoyé un centre au cordeau que Ricketts, bien qu’entouré par Cabrera et Donadel, est arrivé à prolonger le ballon que Bush n’a pas pu empêcher d’entrer dans le but (5-2).

Il restait 20 minutes à jouer, et l’Impact devait désormais marquer deux buts. Ça se compliquait sérieusement… Malgré sa volonté, l’équipe manquait de fraîcheur. Oyongo faisait figure d’exception, lui qui multipliait les aller-retour d’un bout à l’autre du terrain. Et on ne peut pas reprocher à certains joueurs d’avoir tout donné. Il n’y a qu’à regarder dans quel étaient Bernier (au moment de son remplacement) et Oduro (au coup de sifflet final) pour s’en rendre compte, eux que l’on a vu se démener et tellement courir tout au long de la rencontre.

D’ailleurs, fatigue ou non, Oduro remettait l’ouvrage sur le métier en distillant une belle passe à Drogba, devancé d’un rien par Irwin. Une minute plus tard, le portier local s’est difficilement emparé du ballon en deux temps sur une sortie aérienne qui lui avait permis d’éviter une reprise de la tête d’Oduro.

L’Impact vacillait mais ne voulait pas s’avouer KO. Toronto a failli asséner le coup fatal quand, suite à une touche, Bradley a servi Ricketts qui, en un temps, a prolongé le ballon vers Osorio dont le tir a léché l’extérieur du montant.

Montréal continuait d’y croire. Irwin a encore dû s’employer sur un coup franc de Drogba qui filait sous sa transversale. Lors d’un moment d’inattention dans la défense locale, Venegas a envoyé une superbe demi-volée en un temps sur laquelle Irwin a dû se montrer attentif.

Le chrono affichait alors 120 minutes. Les derniers espoirs pouvaient s’envoler : l’Impact était éliminé. Mais qui, il y a quelques semaines, aurait dit qu’à la fin de son cinquième match de la phase finale, Montréal aurait encore l’espoir de jouer la finale de la Coupe MLS ? Rattrapé par certains travers de la saison régulière, il a perdu contre plus fort que lui. Après avoir fait vivre une tonne de magnifiques émotions fortes aux supporters, qui ont été plus que gâtés en cette fin de saison !

Pour atténuer cette déception, on peut se dire que les onze titulaires qui ont donné satisfaction depuis plusieurs semaines pourraient tous être encore au club la saison prochaine. Y compris le capitaine Patrice Bernier, qui a montré toute sa valeur après avoir encore passé trop de temps sur le banc. Les bases sont donc excellentes pour légitimement espérer rééditer ce parcours en vivant encore une meilleure saison régulière et en se qualifiant pour la Ligue des champions. Et si cette fin douloureuse n’était que le point de départ d’une grande saison 2017 ?

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