MONTRÉAL : Kronberg, Oyongo, Lefèvre, Ciman, Toia, Donadel, Reo-Coker (69e Jackson-Hamel), Duka (77e Romero), Venegas, Tissot (61e Mapp), Oduro
VANCOUVER : Tornaghi, Parker, Waston, Rodriguez (46e Dean), Harvey, Laba (68e Koffie), Flores, Teibert, Morales, Froese (86e Manneh), Mattocks
ARBITRE : M. Gantar
AVERTISSEMENTS : Waston, Tornaghi
LES BUTS : 65e Mattocks (0-1), 72e Morales (0-2), 84e Ciman (1-2), 85e Jackson-Hamel
Mené 0-2, Montréal a réussi une remontée inespérée à la fin d’une rencontre qui a longtemps réveillé les douleurs causées par la défaite contre DC United mais s’est soldée par un partage 2-2 qui ouvre la porte à tous les espoirs avant le match retour de cette finale de la Coupe du Canada, dans deux semaines à Vancouver.
Pour cette finale aller, Frank Klopas n’avait certes pas aligné son onze de base, mais tous les joueurs sur le terrain ou presque étaient des titulaires en puissance et on ne pouvait certainement pas lui reprocher de ne pas avoir aligné une équipe compétitive. On s’attendait à ce que Kronberg relaie Bush dans le but, Lefèvre côtoyait Ciman dans l’axe de la défense, Reo-Coker était à moitié revenu en grâce devant eux (assez pour jouer, mais pas pour retrouver le brassard de capitaine, porté par le Belge) et Tissot recevait sa chance comme milieu gauche, Venegas était à nouveau titulaire. Mallace et les trois Argentins faisaient les frais de cette rotation, Cabrera et Piatti n’étant pas dans les 18.
Les changements étaient bien plus nombreux à Vancouver, puisque Ousted, Beitashour, Kah, Koffie, Manneh, Rosales et Rivero n’étaient pas titularisés. Pour les relayer, quelques joueurs de qualité, mais aussi des éléments qui ont rarement l’occasion de se mettre en valeur.
Il n’a pas fallu attendre très longtemps pour voir se dessiner le canevas du match, assez semblable à celui contre DC United (pas surprenant dans un sens, tant en raison des intentions montréalaises que du style de jeu similaire entre Vancouver et la formation de la capitale américaine) : l’équipe locale a investi le camp adverse, et a monopolisé le ballon face à une défense en place et qui l’attendait.
Il a à peine fallu attendre plus de deux minutes pour voir la première occasion. Servi par Venegas, Tissot, légèrement sur la gauche et à 20 mètres du but, a fait mine de centrer mais a en fait envoyé un tir subtil et placé tout en finesse que Tornaghi fut tout heureux de voir repoussé par son poteau. Le portier visiteur n’a ensuite pas paru des plus sûrs quand il a difficilement détourné un tir à distance somme toute anodin de Reo-Coker.
Malgré une possession de balle qui tournait autour des deux-tiers, Montréal peinait à se procurer des occasions nettes. L’objectif des visiteurs était on ne peut plus clair, surtout avec la perspective du match retour à domicile (mais ils ne semblent pas savoir que les buts à l’extérieur ont souvent réussi à l’Impact…) Ils misaient aussi sur la vitesse de Mattocks devant, mais il n’a presque jamais eu l’occasion de démarrer. Le Jamaïcain a quand même causé une belle frousse la seule fois qu’il a été lancé un profondeur, mais après avoir poussé son ballon trop loin, il a été obligé de contourner Kronberg dont la sortie n’était pas des plus sûres tout en étant quand même suffisante pour forcer son adversaire à s’écarter et permettre aux défenseurs de se replacer.
Particulièrement motivé et mobile, Tissot s’est illustré de la plus belle des manières juste avant la demi-heure, pour initier une action entre Duka et Oduro, qui avait pris l’espace sur la gauche, se terminant par un petit centre en retrait du Ghanéen pour l’autre DD qui a tiré au-dessus. Ce fut un des plus beaux mouvements collectifs de la soirée.
C’était toutefois une rare exception. La défense de Vancouver était bien en place, et si Montréal dominait largement, son adversaire le regardait se passer le ballon sans en faire, finalement, grand-chose de probant. Un tir de Toia des 30 mètres, un peu désespéré, et surtout écrasé et sans problème pour Tornaghi, illustrait bien que l’Impact savait qu’il y avait moyen d’ouvrir la porte mais ne parvenait même pas à voir la serrure dans laquelle glisser une hypothétique clef.
On commençait à repenser au match de la dernière journée de championnat contre DC United, lors de laquelle les visiteurs s’étaient imposés en ne tirant qu’une seule fois au but. Pour ça, Vancouver devait commencé par frapper… Il a fallu attendre le début de la deuxième mi-temps pour voir son premier tir, envoyé de loin par Teibert, cadré mais pas plus difficile que cela pour Kronberg.
C’était toutefois une brève interruption du film au programme depuis le coup d’envoi. Avec, de temps à autre, une rare occasion intéressante pour l’Impact. Légèrement sur la droite du rectangle avec deux adversaires devant lui, Oduro a réussi à les fixer mais pas à les effacer. Cela a laissé le temps à Reo-Coker d’entamer une course dans laquelle son coéquipier l’a idéalement servi, lui permettant de tirer d’un angle fermé, mais pas de tromper Tornaghi.
C’est alors que la partie cauchemardesque du scénario s’est écrite. On rejouait depuis 20 minutes de domination stérile, durant lesquelles Kronberg a vu le match de loin, quand Froese a débordé sur la gauche, pris Donadel de vitesse et centré au cordeau dans les pieds de Mattocks qui avait laissé sur place trois défenseurs avant de prolonger le ballon hors de portée du grand gardien blond (0-1).
Sept minutes plus tard, après une faute aussi évitable que peu évidente de Ciman, à moins de 10 mètres de la ligne de fond et sur la gauche du rectangle, Morales nous a gratifié d’un coup franc sur lequel il a tenté sa chance directement et a envoyé un beau tir qui a médusé Kronberg (0-2). Les rêves de Ligue des champions s’éloignaient, les affres de la défaite contre DC United refaisaient surface.
À l’autopsie, ce deuxième but a peut-être été, dans un sens, salutaire pour l’Impact. Fort de cette avance doublée, Vancouver s’est quelque peu reposé sur ses lauriers et a encore davantage reculé. Le siège de son rectangle a donc repris de plus belle, et cette fois, les visiteurs étaient quasiment enfoncés dans leur but. La situation qu’ils détestent le plus. Dans un premier temps, toutefois, cela donnait des situations chaudes, des occasions, mais pas de but.
Un centre de la gauche mal géré par la défense visiteuse est arrivé à Oyongo bien placé, mais un joueur replié a réussi à contrer son tir. Dans la continuité de l’action, le ballon est arrivé à l’entrée du rectangle d’où Toia a envoyé une frappe tendue et cadrée, mais Tornaghi était à la bonne place. Ce fut ensuite au tour de Jackson-Hamel de tenter sa chance après un centre d’Oyongo : l’angle était fermé, et le gardien de Vancouver était attentif à son premier poteau.
Vancouver pliait. Mais plutôt que de rester campé au même endroit, Montréal, tel un accordéon, ne pressait pas toujours à la même distance du but adverse. Ce n’était peut-être pas volontaire, en raison par exemple de la fatigue de Venegas qui ne trouvait le peu de souffle qu’il lui restait que dans une énorme envie, toujours est-il que cela a davantage fragilisé l’édifice visiteur.
Et Vancouver a rompu. Il restait un peu plus de 6 minutes au temps réglementaire quand Donadel a envoyé un corner au point de penalty, où Ciman a surgi pour envoyer une puissante reprise de la tête en plein plafond. 1-2 : joie dans le stade, tout n’était pas perdu avant le match retour mais la situation restait…
…pas le temps de s’épancher, ni même de finir de célébrer. Le ballon avait été à peine remis en jeu que Montréal était déjà menaçant à nouveau. Passé sur la gauche du rectangle, Mapp a envoyé un centre au cordeau alors qu’Oduro et Jackson-Hamel étaient à l’affût dans le petit rectangle. Le ballon est arrivé dans les pieds du deuxième nommé, qui l’a repris en un temps pour égaliser (2-2).
Montréal a encore cherché la victoire, sans prendre de risques démesurés même si Vancouver a eu quelques espaces qui auraient pu faire mal en fin de match, mais on en est resté là. Un partage qui, sur l’ensemble du match, n’est pas volé, mais un scénario qui pose quand même des questions sur la réelle propension de Montréal à s’imposer lorsqu’il doit faire le jeu face à des défenses bien en place.
Quoi qu’il en soit, l’essentiel de la soirée n’est pas là, mais bien dans le résultat avant le match retour : 2-2 à domicile, il faut reconnaître que c’est loin d’être génial, mais vu le scénario de la rencontre, on va s’en satisfaire en se disant que ce sera difficile en Colombie-Britannique, où il faudra marquer et probablement gagner, tout en se rassurant en gardant en mémoire que Vancouver est très efficace en déplacement mais bien plus friable sur son terrain.
► Rejoignez la ligue ImpactSoccer.com