COLORADO : MacMath, Hairston, St. Ledger, Sjöberg, Noor, Cronin (85e Greenspan), Pittiniari, Badji, Powers, Ramirez (72e Sanchez), Solignac
MONTRÉAL : Bush, Reo-Coker, Camara, Ciman, Toia, Mallace, Bernier, Romero (15e Duka), Piatti, Tissot (65e Oduro), Drogba (90e Alexander)
ARBITRE : M. Guzman
AVERTISSEMENTS : Powers, Ramirez, Ciman
LES BUTS : 15e Drogba
Montréal a remporté trois points très précieux à Colorado à l’issue d’une rencontre qui n’a pas volé haut. L’ouverture du score rapide grâce à un nouveau coup franc direct marqué par Drogba a permis à l’équipe d’attendre un adversaire faible offensivement, même si Bush a dû sauver les meubles à la dernière seconde.
D’ores et déjà éliminé et alignant de nombreux jeunes, Colorado a commencé le match de manière très décontractée et s’est immédiatement installé dans le camp adverse. On ne jouait que depuis deux minutes qu’un centre de la droite de Pittinari était repris de la tête par Badji, qui avait devancé Reo-Coker, et est passé juste au-dessus.
Le match s’est joué au quart d’heure, rare moment fort d’une rencontre qui a connu pas mal de longueurs. Tout a commencé sur un contre montréalais lors duquel Piatti a lancé Romero, retenu fautivement par Powers. La faute était légère mais réelle, de quoi déséquilibrer l’Argentin qui, dans sa chute, s’est abîmé le genou et a dû sortir sur civière. Sur le coup franc, Drogba a tenté sa chance directement, et a battu MacMath qui a eu l’air d’un figurant sur ce ballon bien placé (1-0).
Ce but est tombé sur une rare incursion montréalaise dans la moitié de terrain locale. Durant l’essentiel des 90 minutes, Colorado a joué dans le camp de son adversaire, sans toutefois faire une bonne utilisation du ballon. Chacune de ses velléités était dégagée par la défense de Montréal qui a, entre autres, montré ses progrès en quelques saisons dans le jeu aérien, un des rares points forts de son adversaire. Il le fallait, car plus le match avançait, plus Colorado centrait.
Ne parvenant aucunement à construire quoi que ce soit (mais peut-être ne le cherchait-il quasiment jamais), Montréal devait se contenter de tirs à distance. L’un de Duka, après un effort individuel, a terminé hors-cadre. Un autre de Piatti a été dévié en corner par MacMath. De ce fait, malgré la domination de son équipe, on ne peut plus stérile, il fut le gardien le plus occupé de la première mi-temps.
Il fut également le premier mis à contribution après le repos à l’issue d’une action initiée par une double intervention de Ciman qui lui avait permis de récupérer le ballon dans le rond central et de lancer une contre-attaque. Piatti a ouvert pour Tissot décalé sur la gauche ; le tir de l’international canadien était cadré, mais sur le portier local.
Entre l’altitude et le faux rythme de la rencontre, il fallait veiller à ne pas s’endormir (avertissement également valable pour les téléspectateurs). Dans un moment de somnolence où elle peinait à se donner de l’air, la défense de l’Impact dut être sauvée par Ciman, qui a devancé de la tête Solignac s’apprêtant à reprendre un centre de la gauche venu des pieds de Ramirez.
Faute de voir son équipe arriver à se créer des occasions, Powers, plein axe, a tenté sa chance de loin après avoir mis Mallace dans le vent pour se donner un espace de tir : c’était puissant mais en plein centre du but où Bush était attentif.
Alors que l’Impact comptait de plus en plus sur Drogba pour se débrouiller seul devant, Biello a fait entrer Oduro et cela a donné l’espoir d’un peu plus d’animation dans les parages de MacMath. Il s’est illustré dès son entrée, notamment lorsqu’il s’est joué de Moor sur la droite avant d’envoyer un centre vicieux que les défenseurs locaux n’ont pas su maîtriser, tout heureux de constater qu’aucun montréalais n’était en embuscade pour reprendre le ballon.
C’était cependant un espoir vain car l’entrejeu montréalais, qui avait rarement pris le dessus depuis le coup d’envoi, s’effaçait de plus en plus, laissant Colorado asseoir sa domination et jouer de plus en plus haut. La pression s’intensifiait, il y avait de plus en plus de situations confuses dans le rectangle, mais les occasions étaient toujours aussi rares.
La tâche des visiteurs était malgré tout de plus en plus ardue : entre l’altitude et les efforts consentis pour tenter d’égaliser à New York, plusieurs joueurs montréalais arrivaient à bout de souffle. Et la montée au jeu du très mobile Sanchez venait les mettre encore plus à contribution. Mais il y avait toujours un défenseur au bon endroit au bon moment face à l’attaque la plus anémique de la compétition. Rare frayeur réelle, un effort individuel de Badji dont le tir au premier poteau était toutefois écrasé et a fini dans les mains de Bush, bien placé.
Montréal a eu une dernière chance de doubler son avance sur un contre que Piatti a décidé de mener seul : il a réussi à traverser quasiment tout le terrain mais, en fin de course, a semblé manquer de jus au moment de son face à face avec MacMath et a envoyé un tir trop croisé manquant de conviction.
Plus les minutes passaient, plus la défense de l’Impact reculait. Colorado éprouvait de plus en plus de peine à s’y engouffrer mais recevait davantage d’espaces pour tirer de loin. Pittinari a failli en profiter, d’une puissante frappe très bien placée qui allait se loger à l’intérieur du montant droit de Bush avant que le gardien montréalais ne réalise un arrêt salvateur.
Il permet en effet à Montréal de remporter sa troisième victoire à l’extérieur de la saison. Bien aidée par un but d’ouverture tombé tôt dans le match, l’équipe a pu se contenter d’attendre un adversaire dont les rares forces offensives ne tombaient pas dans les points faibles de la défense de l’Impact. Certes, ce ne fut guère convaincant offensivement, et le match fut tout sauf emballant. Mais dans le contexte actuel, tant pour la confiance que pour les calculs, les trois points sont l’essentiel.