MONTRÉAL : Bush, Toia, Lefèvre, Ciman, Oyongo, Mallace, Bernier (83e Jackson-Hamel), Romero, Piatti, Alexander (63e Tissot), McInerney (78e Reo-Coker)
VANCOUVER : Ousted, Harvey, Rodriguez, Waston, Parker, Laba, Rosales (70e Rivero), Mezquida (63e Techera), Teibert (74e Morales), Manneh, Mattocks
ARBITRE : M. Villarreal
AVERTISSEMENTS : Rodriguez, Parker, Harvey
LES BUTS : 13e McInerney (1-0), 80e Morales (1-1), 83e Piatti (2-1)
Même s’il s’est fait très peur en fin de match, Montréal a pris le dessus sur Vancouver 2-1 grâce au sens du but de McInerney, au duo Piatti-Romero qui a ajouté l’efficacité au goût du dribble et à un match appliqué défensivement.
Après la lamentable prestation à Chicago, Frank Klopas avait apporté de nombreux changements dans l’équipe. Exit Reo-Coker, Oyongo passait arrière droit, Lefèvre relayait Soumare dans l’axe de la défense, Bernier jouait aux côtés de Mallace devant elle, et Alexander prenait place sur la gauche de l’entrejeu (relayant Duka, blessé, et non sanctionné comme c’était peut-être le cas pour d’autres).
Il faut le reconnaître, on n’a longtemps pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. En fait, il a fallu attendre près d’un quart d’heure pour voir la première occasion… et presque autant pour la seconde. Mais entre temps, le public local a été réveillé par une frappe surpuissante de Ciman qui a heurté la transversale (elle en tremble encore) avant de rebondir à hauteur du point de penalty où McInerney a été le plus prompt et n’a laissé aucune chance à Ousted (1-0).
Jusque-là, Vancouver avait joué la neutralisation et tenté de garder le ballon au plus près de la ligne médiane, tant quand Montréal l’avait en sa possession que… quand il l’avait lui-même dans les pieds. Ensuite, obligé de prendre l’initiative pour remonter au score, il a longtemps cherché le bon plan, sans le trouver. En fait, comme c’est souvent le cas pour les hommes de Carl Robinson cette saison, il a fallu attendre la fin de mi-temps pour les voir hausser le rythme.
Il leur a fallu un peu d’aide pour se créer leur première occasion peu avant la demi-heure, une passe un peu molle de Toia vers McInerney interceptée par Rosales qui a servi Manneh devant le but, mais la reprise du Gambien a filé au-dessus. Dans les cinq dernières minutes de la période, en revanche, Vancouver s’est créé ses occasions tout seul et a été ô combien dangereux.
Il a même marqué quand Manneh a été lancé seul dans le dos de la défense, prise de vitesse, avant de filer battre Bush. Mais même si aucun joueur ne s’était arrêté de jouer, le juge de touche avait levé son drapeau depuis longtemps, à juste titre même si l’attaquant n’était pas hors-jeu de beaucoup.
À une minute de la fin du temps réglementaire, Rosales a roulé Ciman dans la farine suite à une action sur la droite. Le défenseur est revenu et l’a mis à terre de façon très litigieuse, mais pas fautive aux yeux de l’arbitre. Premier soupir de soulagement.
Le second fut encore plus profond, quelques secondes plus tard seulement. Rosales a envoyé un coup franc au deuxième poteau, remis en direction de Mezquida en position idéale, mais sa reprise qui prenait la bonne direction a été repoussée par le dos d’Oyongo, bien replié.
Ce n’était pas fini. Dans les arrêts de jeu, Watson a reçu un long ballon, gagné son duel avec Ciman de manière très musclée pour donner en retrait vers Mattocks qui a placé une reprise directement sur le poteau droit de Bush, qui était battu. Il était temps que ça s’arrête !
Montréal commence mal ses deuxièmes mi-temps défensivement, mais Vancouver a le même travers… offensivement. Et donc, à la reprise, les occasions se sont à nouveau raréfiées. L’Impact se contentait de faire circuler le ballon, sans le moindre risque, et la première fois que les visiteurs ont pris l’initiative, ils se sont fait prendre sur un contre initié par Bernier, relayé par Ciman puis Romero qui a lancé McInerney. Le buteur n’était pas dans la position de tir la plus facile mais Ousted a quand même dû détourner son envoi en corner.
Montréal avait repris ses aises, et comme souvent ses deux Argentins, Piatti et Romero, se sont lancés dans quelques slaloms techniques. Souvent arrêtés avant leur terme, mais quelques fois très dangereux. Comme quand ils ont combiné sur la droite avant que le plus célèbre père de jumeaux du stade Saputo ne tente une pichenette pour lober Ousted, pourtant sur sa ligne mais qui a quand même dû dévier le ballon en corner.
Autre démonstration de leur aisance balle au pied, une passe de Romero qui a donné à Piatti, lequel a décalé Tissot sur la gauche. Malgré l’angle fermé, le joueur monté cinq minutes plus tôt a vu qu’il avait l’espace pour tirer et ne s’en est pas privé : c’était cadré mais Ousted est bien intervenu.
Offensivement, Vancouver venait régulièrement dans les parages de Bush, mais ne parvenait pas à obtenir bien plus que des corners. En très grand nombre d’ailleurs (11 sur l’ensemble du match, contre 4 à l’Impact)… mais sans parvenir à en profiter par la suite. Comme lors de la première période, il a fallu attendre la fin de mi-temps, et ses trois changements, pour que l’équipe hausse le rythme.
Et puis, à dix minutes du terme, sur une action d’apparence anodine côté droit, Mattocks a donné le ballon à Harvey dans le rectangle, et Romero est revenu avec trop de vigueur pour mettre son adversaire à terre. Que l’arbitre sanctionne un tel geste n’a rien de scandaleux en soi, mais il aurait pu tout aussi bien ne pas siffler. C’était tout sauf évident. C’était par contre étonnant car M. Villarreal n’avait pas eu le sifflet facile au cours de la soirée et avait laissé jouer suite à des interventions semblables plus tôt dans le match. Morales ne s’est pas posé autant de questions et a battu Bush pour égaliser (1-1).
La joie des visiteurs a toutefois été de courte durée. Quatre minutes à peine après leur but, Romero s’est enfoncé et a donné à Piatti qui a enchaîné contrôle et frappe du droit : les défenseurs sont revenus trop tard, le ballon est allé se loger dans le but et Montréal a repris l’avance (2-1) pour ne plus la perdre.
Vancouver a essayé mais toujours autant peiné. Il n’a eu qu’une seule possibilité réelle de rétablir l’égalité, quand Morales a vu un appel de Techera seul sur la droite du rectangle. La passe était bien dosée, mais le tir était hors-cadre. C’est au contraire Montréal qui a obtenu la dernière occasion, encore une pichenette argentine pour surprendre Ousted près de sa ligne, cette fois signée Piatti de l’entrée du rectangle, mais le gardien a pu s’emparer du ballon.
Même si l’équipe ne fut rassurée sur son sort que dans les toutes dernières minutes, elle a rarement été mise en danger, sauf à la fin des deux mi-temps, et quasiment eu les choses en mains de bout en bout. On ne peut pas dire non plus qu’elle s’est créé des tonnes d’occasions. Mais le flair de McInerney et la technique des deux Argentins, cette fois couronnée de succès, conjugués à un match sérieux défensivement lui ont permis de prendre trois points très précieux et qui feront du bien au moral.