CHICAGO : Busch, Gehrig, Larentowicz, Adailton, Jones, Polster (81e Do Prado), Cocis, Shipp, Maloney, Accam (66e Amarikwa), Agboananike (75e Johnson)
MONTRÉAL : Bush, Reo-Coker, Soumare, Ciman, Toia, Donadel, Mallace (76e Bernier), Duka, Piatti (60e Jackson-Hamel), Oyongo, McInerney (46e Alexander)
ARBITRE : M. Chapman
AVERTISSEMENTS : Reo-Coker, Mallace
EXCLUSION : 37e Donadel (2j.)
LES BUTS : 13e Shipp (1-0), 45e Larentowicz (pen., 2-0), 72e Igboananike (3-0)
Une vingtaine d’occasions ont agrémenté le match Chicago - Montréal : une pour l’Impact, toutes les autres pour son adversaire qui s’est imposé 3-0, un score… flatteur pour les hommes de Frank Klopas qui avaient commencé leur noyade bien avant l’exclusion de Donadel en fin de première mi-temps.
Ce match à Chicago était très particulier pour l’entraîneur de l’Impact. Bien entendu, parce qu’il revenait dans son ancien club et dans la ville de son cœur, mais aussi parce que son successeur, Frank Yallop, avait eu le temps de mettre son équipe à sa main, tout comme lui à Montréal d’ailleurs. Cela promettait une belle opposition de styles, et constituait un bon étalon du travail des deux hommes depuis leur arrivée il y a un an et demi.
L’entraîneur de l’Impact récupérait Reo-Coker malade, et replaçait son capitaine au poste d’arrière droit. Il était cependant privé de Romero, blessé, ce qui a permis à Oyongo de monter d’un cran et de conserver sa place de titulaire alors que Toia, rétabli, redevenait l’arrière gauche titulaire. Pour le reste, l’équipe était la même que contre Dallas. L’adversaire, lui, était différent.
Autant Dallas aime les espaces, autant le Chicago de Yallop se sent à l’aise dans le camp adverse, aime envoyer des ballons aériens, sur centres mais aussi phases arrêtées, qu’il sait comment se procurer et sur lesquelles il est plutôt efficace pour un club de milieu de tableau. Dès le coup d’envoi, l’Impact a été attentiste, voire carrément passif. Son adversaire n’en demandait pas tant, et n’a pas mis longtemps à s’installer dans son match. En s’engouffrant principalement par la gauche, profitant du fait que Reo-Coker passait complètement à côté de son sujet.
Après 3 minutes, un coup franc sur la gauche était envoyé vers Larentowicz qui a surgi de la tête, mais sa reprise était captée en deux temps par Bush. Ce fut ensuite dans le cours du jeu que le danger est arrivé du même côté, avec un centre de Jones vers Igboananike, seul au deuxième poteau. Il a devancé la sortie de Bush mais sa reprise de la tête était un rien trop croisée. Dans les instants suivants, Maloney s’est enfoncé dans l’axe et, à 25 mètres du but, s’est dit que Bush était mal placé et a tenté de le lober d’un ballon piqué, qui a fini hors-cadre.
Cette domination n’a pas tardé à se traduire au marquoir. On jouait depuis moins d’un quart d’heure quand Igboananike, lancé sur la gauche, a roulé Soumare dans la farine avant de donner en retrait vers Shipp, qui s’est emparé du ballon d’un contrôle qui lui a permis d’effacer Ciman, et a ensuite envoyé un tir croisé en pleine lucarne (1-0).
Chicago ne s’est pas pour autant reposé sur ses lauriers et, au contraire, a poursuivi sur son élan. Shipp a par exemple tenté sa chance à distance. Son tir bondissant était plus difficile que les apparences ne le laissaient croire, aussi en raison du terrain détrempé, et Bush a eu des difficultés à le dévier en corner. Un corner, tiens, de l’autre côté. Envoyé par Donadel et plongeant, il est arrivé devant McInerney qui avait bien surgi au milieu du petit rectangle, mais c’est finalement Gehrig qui fut le premier sur le ballon et l’a dégagé en envoyant… ce qui fut le tir de l’Impact le plus dangereux en première mi-temps ! Ça en dit long…
Ne pas se créer d’occasions était une chose. Très embêtante à partir du moment où l’équipe était menée. Mais se faire dominer de la tête et des épaules en était une autre, tout comme le fait de concéder des occasions en rafale. On passait énormément de temps dans les 25 derniers mètres de l’Impact qui, lui, était incapable de s’approcher du but de Busch.
L’autre Bush avait pour sa part une soirée pour le moins occupée. Il a dû sortir pour écarter le danger sur un centre-tir de Jones. Ce dernier, après avoir bénéficié d’un bon relais d’Accam, a envoyé un autre centre, qui a fusé devant tout le monde sans que personne ne touche au ballon. Accam a ensuite réalisé une chevauchée dans l’axe avant de glisser le ballon à l’extérieur de Soumare, pendant qu’Igboananike passait entre ce dernier et Ciman pour se retrouver seul face au gardien montréalais, dont la sortie bien à propos a permis d’envoyer le ballon en corner.
Tout ou presque passait du même côté. Le flanc gauche de Chicago s’amusait avec ses vis-à-vis que, par moments, il ridiculisait. Jones était excellent et ses montées faisaient mal, tout comme Accam qui se baladait souvent sans opposition. Reo-Coker était complètement invisible, à un point tel qu’Oyongo a été repositionné au milieu droit… pour reculer et jouer le rôle du défenseur.
Cela a pansé une plaie, mais les blessures étaient bien plus nombreuses. La domination sans partage de Chicago s’est poursuivie. Servi par Shipp, Igboananike a envoyé un tir bien placé obligeant Bush à réaliser un de ses nombreux beaux arrêts de la soirée. Et puis, une des blessures s’est transformée en fracture ouverte. Déjà averti, Donadel s’est lancé les deux pieds en avant vers Polster. Sur un terrain super glissant, son tackle a encore pris de l’ampleur, et il a envoyé valdinguer son adversaire, qui a eu la chance de s’en sortir sans mal. L’arbitre n’a pas hésité à sortir un nouveau bristol jaune et à renvoyer l’Italien au vestiaire. Déjà que c’était dur à 11 contre 11, imaginez à 10…
Le show Accam s’est poursuivi. Il a d’abord effacé une nouvelle fois Soumare, obligeant Ciman à tackler dans le rectangle pour l’empêcher de se retrouver seul face à Bush. Juste avant la pause, bien servi au cœur du rectangle, le Ghanéen a pris de vitesse Soumare qui a tacklé pour tenter de se racheter et, sans que son geste ne soit violent, a touché à la fois le ballon et son adversaire. L’arbitre a sifflé penalty, Larentowicz l’a converti pour porter les chiffres à 2-0.
La deuxième mi-temps a continué dans le même sens, même si Chicago s’est moins forcé… ce qui ne l’a pas empêché de se créer encore de nombreuses occasions, contre un Impact de plus en plus impuissant. Igboananike a reçu un long ballon qui lui a permis de partir seul face à Bush, mais il s’est fait rattraper par Ciman et Toia qui sont revenus à toute vitesse et l’ont empêché de tirer.
La seule occasion montréalaise du match est venue des pieds d’Oyongo. Sur la droite du rectangle, le Camerounais a tenté un tir croisé en force qui n’est pas passé si loin que ça du but. Ce fut, de très loin, ce que les visiteurs ont montré de plus dangereux au cours des 90 minutes. Tout ça des pieds d’un gars arrivé il y a à peine plus d’une semaine pour jouer au poste d’arrière gauche et qui devait jouer milieu droit pour une des premières fois de sa carrière. Cela en dit long sur les automatismes qui régnaient entre les autres ce soir…
Après cette mince éclaircie, la domination locale a repris de plus belle. Après être rentré dans le rectangle, Accam a envoyé un tir que Bush n’est pas arrivé à maîtriser, renvoyant le ballon dans les pieds d’Igboananike, mais Ciman est arrivé à le lui chiper dans les pieds pour donner de l’air à la défense. À l’heure de jeu, Larentowicz a envoyé un coup franc au-dessus.
S’il faut trouver un fil rouge à cette deuxième mi-temps, on pourrait parler de la volonté de l’équipe locale d’isoler un joueur dans le dos d’une défense de l’Impact aux abois. Gehrig a par exemple lancé Igboananike en profondeur, l’envoyant à la rencontre de Bush qu’il a tenté de contourner, mais le gardien a eu le dernier mot.
Monté au jeu, Amarikwa a voulu participer à la fête. D’abord en tirant de loin, sur Bush. Ensuite en envoyant un ballon piqué de la gauche vers la droite du rectangle où Gehrig est arrivé seul, mais a raté sa reprise d’un geste digne d’un défenseur qui arrive rarement en position de marquer.
60 secondes plus tard, ce fut au tour de Cocis de lancer Igboananike seul face à Bush. Cette fois, le joueur désigné nigérian venu de Suède ne manqua pas l’occasion de marquer son premier but en MLS. 3-0, les chiffres étaient fixés, même si le match était joué depuis bien longtemps.
Même s’il a encore causé quelques frayeurs dans le rectangle montréalais, Chicago avait levé le pied de l’accélérateur et n’a transformé ses menaces en occasion qu’à une seule reprise quand, après avoir slalomé dans la défense sans pouvoir tirer, Amarikwa a cédé en retrait à Maloney qui a tenté sa chance de loin, à côté.
C’est triste à dire, mais un score de 4-0 aurait davantage reflété la soirée. Il y avait une seule équipe sur le terrain ce soir, et Chicago n’a pas volé sa victoire, trois points précieux contre un concurrent direct. Mais c’est surtout la manière qui inquiète à Montréal, qui a une fois de plus montré son incapacité à s’adapter en cours de match, et à contrer les forces de son adversaire. Finalement, cette victoire contre Dallas était peut-être un concours de circonstances… À l’équipe de prouver le contraire, et elle en aura la chance rapidement, puisque dès mercredi, elle sera de retour sur le terrain, à domicile contre Vancouver.
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