Montréal marche sur l’eau

Impact Montréal - Real Salt Lake 4-1 – Match de championnat (phase classique) joué le 16/05/2015

 Impact de Montréal / Rogerio Barbosa
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MONTRÉAL : Bush, Reo-Coker, Soumare, Ciman, Miller, Mallace, Donadel (75e Bernier), Romero (67e Alexander), Piatti, Duka, Oduro (63e McInerney)

SALT LAKE : Rimando, Beltran, Olave, Vasquez, Phillips, Beckerman (84e Stertzer), Allen, Gil, Mulholland (61e Saucedo), Sandoval (75e Garcia), Saborio

ARBITRE : M. Petrescu

AVERTISSEMENTS : Donadel, Allen, Vasquez, Beltran, Miller

LES BUTS : 18e Ciman (1-0), 20e Romero (2-0), 29e Romero (3-0), 47e Sandoval (3-1), 78e Duka (4-1)


Montréal a remporté sa première victoire de la saison en championnat en assommant Salt Lake 4-1, donnant par moments l’impression de marcher sur l’eau face à un adversaire qui avait autant de vie que la Mer Morte.

Ce match entre deux équipes respirant la méforme ne s’annonçait pas sous les meilleurs augures, reconnaissons-le. Après un quart d’heure, il n’y avait quasiment rien à voir, hormis des maladresses, des joueurs en retard sur le ballon et des approximations. Seul Oduro, grâce à sa vitesse, avait pu s’approcher du but adverse, mais Vasquez avait réussi à mettre le pied pour dévier sa frappe en corner.

Et puis, tout s’est emballé. Donadel a envoyé un corner dans le paquet et, au deuxième poteau, Ciman a émergé et mis le pied pour envoyer le ballon dans le but. Un deuxième but sur corner en deux rencontres consécutives, et le premier but en championnat sur phase arrêtée – hors penalty – depuis octobre… 2013 (Ouimette contre Philadelphie) ! Ce 1-0 avait toutes les raisons de rendre les Montréalais heureux.

Mais ils n’ont pas tellement eu le temps d’y penser puisque moins de deux minutes plus tard… Rimando allait chercher le ballon au fond de ses filets pour la deuxième fois de la journée. Sur la droite, alors qu’Oduro appelait le ballon devant lui pour déborder à toute vitesse, Piatti a préféré donner une passe en cloche dans l’axe vers Romero, qui a vu le gardien visiteur avancé et a placé un lob hors d’atteinte pour lui (2-0).

La fête a failli se poursuivre 120 secondes plus tard, quand Piatti a servi Oduro, qui a pris Olave de vitesse avant d’envoyer un tir croisé tout juste à l’extérieur du montant droit de Rimando. Déjà que Salt Lake avait l’air groggy depuis le coup d’envoi, le but d’ouverture l’a mis au sol et il a longtemps été incapable de se relever.

On ne jouait pas depuis une demi-heure qu’Oduro était une nouvelle fois lancé, mais il avait deux hommes devant lui dont Olave, parfaitement placé, qui lui a barré la route du but. Cela n’empêchait pas l’action de se poursuivre sur la droite : Mallace était arrivé à toute vitesse, a centré vers son coéquipier ghanéen qui, entre temps, était allé se placer face au but et dont la belle reprise en un temps a été déviée sur le poteau par Rimando. Romero a suivi et a porté les chiffres à 3-0.

Une équipe repue, l’autre KO et des supporters locaux ravis du résultat, la fin de la première mi-temps n’était pas propice à un feu d’artifice. Mais juste avant la pause, Piatti a récupéré un ballon perdu par Donadel alors qu’il montait balle au pied tout en donnant des instructions, et a lancé Oduro qui s’est fait accrocher par Vasquez dans le rectangle. Penalty indiscutable. Piatti s’est avancé et a tiré sur le poteau.

Le corner repris par Olave sur Bush dans les arrêts de jeu était quasiment anecdotique. La crainte réelle concernait en fait les minutes après le retour des vestiaires… et elle n’a pas tardé à se vérifier. On rejouait depuis à peine une minute quand Gil a avancé balle au pied avant d’être arrêté (correctement) à l’entrée du rectangle, mais le ballon est allé juste à sa droite à Sandoval qui, en un temps, nous a gratifiés d’un superbe ballon brossé droit dans la lucarne opposée. Bush ne pouvait qu’écarquiller les yeux (3-1).

Salt Lake a dès lors recommencé à y croire et a disputé ses meilleures minutes de la journée. Elles peuvent se compter sur les doigts d’une main. Cela a quand même permis aux visiteurs de susciter quelques frayeurs. D’abord quand Beckerman a botté un coup franc sur la gauche du rectangle en envoyant un petit ballon bondissant que personne n’a touché et que Bush a dû repousser des poings. Ensuite quand Allen a débordé sur la gauche avant d’envoyer un centre aérien qui a trouvé Gil, tout seul, mais le ballon avait pris tellement de hauteur que la reprise était difficile, et Gil a croqué sa volée.

Mais le bateau made in Utah a bien vite perdu son allure de frégate, qu’on lui avait pourtant connue durant les saisons passées, et est redevenu un frêle esquif, comme en première mi-temps, et comme souvent depuis le début de la saison. Sur une nouvelle relance approximative, Romero a envoyé une très belle ouverture de l’extérieur du droit en direction de Piatti. Décalé sur la gauche, ce dernier a tenté d’être plus subtil que Rimando mais le gardien a quand même réussi à dévier le ballon en corner.

Le verdict final ne semblait plus devoir être remis en doute. Montréal évitait de prendre des risques inutiles et tentait, généralement sans grand succès, d’exploiter les espaces. Salt Lake ne montrait plus rien et était incapable de créer le moindre danger sérieux. Il y eut bien un corner dont Allen, seul à l’entrée du rectangle, n’a pas pu profiter, et que Sandoval a ensuite tenté de prolonger d’une talonnade, mais Bush n’eut aucun problème à s’emparer du ballon.

Le dernier quart d’heure a eu des allures de fête foraine, avec des visiteurs - complètement désorganisés et deuxièmes sur presque tous les ballons - qui tentaient très maladroitement de marquer un deuxième but, mais passaient surtout leur temps à se découvrir et à courir derrière le cuir. Il ne fallut pas longtemps pour qu’ils payent cette exposition. Sur un contre, Alexander a lancé McInerney dans l’axe, légèrement décalé sur la droite. L’attaquant a tenté un tir croisé bien placé, Rimando l’a dévié mais Duka avait parfaitement suivi : il s’est jeté au deuxième poteau et a fixé les chiffres à 4-1.

Si le score n’a plus bougé, la parade n’était pas terminée. Les joueurs montréalais enchaînaient de longues séries de passes sous les vivats de la foule, et sous le regard médusés d’adversaires n’esquissant pas la moindre réaction d’orgueil. C’en était carrément humiliant ! Le ballon allait devant, derrière, Mallace et ses partenaires marchaient sur l’eau, sur un adversaire qui avait touché le fond, sur un Salt Lake qui avait tout d’une mer morte.

L’une de ces actions s’est terminée par un envoi de Duka et un autre arrêt de Rimando. Il y eut aussi quelques nouvelles possibilités de contre-attaques, notamment pour McInerney, qui n’ont pas été à leur terme. Un très bel envoi de Gil, qui avait fixé Soumare avant de décocher un tir sur le poteau, venait nous rappeler qu’il y avait du talent chez les visiteurs. Mais tant individuellement que collectivement, ils ne l’ont montré que de façon sporadique.

Les résultats en championnat des deux équipes aux prises ce samedi ne laissaient guère planer de doute sur le doute qui les habite en ce début de saison. Il y avait un coup à jouer lors de ce match, pour retrouver la confiance et enfoncer encore plus son adversaire. Dans ces circonstances, Montréal est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu. L’opération remontée s’annonce encore longue et difficile, mais ces trois points et ce résultat sont tout aussi importants pour le classement que pour la confiance. Prochaine étape, la semaine prochaine contre Dallas.

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