MONTRÉAL : Bush, Reo-Coker, Ciman, Soumare, Miller, Donadel, Mallace (61e Alexander), Romero, Piatti, Duka (69e Oduro), McInerney (86e Cooper)
PORTLAND : Kwarasey, Powell, Borchers, Ridgewell, Villafana, Chara, Jewsbury, Nagbe, Valeri (71e Asprilla), Wallace (81e Yartey), Adi (86e Urruti)
ARBITRE : M. Geiger
AVERTISSEMENTS : Piatti
LES BUTS : 64e Borchers (0-1), 69e Valeri (0-2), 71e Oduro (1-2)
Entre une première mi-temps qui avait tout d’un match contre le Miami FC en USL et une seconde ayant tout d’un match de l’Impact en MLS la saison dernière, Montréal s’est incliné 1-2 contre Portland, en flanchant une fois de plus en début de deuxième période.
Ceux qui pensaient que la première mi-temps contre Toronto mercredi dernier avait été pénible ont eu la preuve pendant 45 minutes initiales que ça pouvait être encore bien pire. Le non-match par excellence, version début de saison, avec certes de la bonne volonté mais des hésitations et des approximations en cascades, et un manque de liant dans les deux équipes offrant, au bout du compte, un spectacle déplorable.
Avant la pause, hormis un corner semant sur une grosse confusion dans le petit rectangle mais qui a fini, on ne sait trop comment, avec le ballon dans les mains de Bush, les visiteurs ont eu toutes les peines du monde à menacer le portier local. Jusqu’à 20 mètres du but, ce qu’ils montraient pouvait être intéressant, mais au moment de la dernière passe, on sentait une peur bleue de donner le ballon à un gars qui allait rater une occasion en or. C’était à la limite de la névrose…
En face, ce n’était guère mieux. On avait pourtant eu quelques espoirs quand, en début de rencontre, un échange de passes courtes devant le grand rectangle se concluait par un petit ballon de Romero vers Mallace dont le tir du droit était puissant, avec un bon effet et n’échoua pas loin du but même si un adversaire l’avait dévié en corner.
Kwarasey eut une intervention quelque peu sérieuse à effectuer en première mi-temps, quand un coup franc de la droite du rectangle fut frappé directement par Donadel en direction du premier poteau, où le gardien visiteur, bien placé, repoussa le danger des poings. On notera aussi un autre coup franc de l’Italien, dans le paquet cette fois, que personne ne parvint à contrôler avant que le ballon n’arrive à Miller en bonne position, mais le défenseur s’emmêla les pinceaux.
Après 45 minutes, donc, Mallace, Donadel et Miller étaient les trois Montréalais qui s’étaient retrouvés en position dangereuse. Ça en disait long, très long…
La suite ? On peut commencer à la deviner. Malgré la pléthore de changements dans l’effectif et dans le onze de base durant l’hiver, les débuts de deuxième mi-temps catastrophiques font partie des constantes frappantes n’ayant pas changé depuis 2014. Ce match contre Portland en fut une nouvelle illustration édifiante.
Dès la reprise, les hommes de Caleb Porter ont commencé à se montrer plus menaçants. Bush a d’abord dû repousser des poings un tir à distance de Nagbe. Ce dernier a ensuite effectué un une-deux avec Valeri ponctué d’un tir que le gardien de l’Impact a dévié en corner d’une façon tout sauf rassurante. Sur un autre coup de coin, une minute plus tard, un ballon mal dégagé a permis à Nagbe de servir Wallace dont le tir croisé a obligé Bush à un autre plongeon, cette fois plus assuré, et salvateur.
On s’approchait de l’heure de jeu quand Montréal a remis quelque peu le nez à la fenêtre. D’abord par un mouvement sur la gauche lors duquel la défense de Portland, passive, a laissé beaucoup de latitude. Romero a envoyé un premier tir, contré, avant que Ciman ne frappe au-dessus. Ensuite grâce à une passe judicieuse de Romero dans l’intervalle en direction de McInerney qui n’a pas pu reprendre le ballon comme il le souhaitait. Reo-Coker avait parfaitement suivi, jusque dans le petit rectangle, mais sa reprise a été déviée en corner. Ciman, Reo-Coker, encore des joueurs à vocation défensive à la conclusion des actions montréalaises…
Cette éclaircie de quelques minutes ne masquait en rien le fait que Portland avait pris le dessus depuis la reprise. Et cette domination allait se confirmer quand Valeri tenta un corner direct que Bush, au deuxième poteau, dut dégager en catastrophe. Ses coéquipiers ne parvinrent pas à éloigner le danger mais certains d’entre eux avaient déjà entamé leur course vers l’avant, alors que les joueurs de Portland, eux, étaient restés en position de corner. Alors, quand un ballon aérien revient dans la direction de Bush, Ridgewell eut toute la latitude de le remettre en direction d’Adi, dont la reprise fut déviée par le gardien local sur la transversale avant de rebondir devant la ligne, où Borchers, lui aussi fin seul, eut tout le loisir d’ouvrir la marque (0-1). D’autres gardiens auraient arraché la tête de certains coéquipiers dans une telle situation…
Cinq minutes plus tard, suite à un nouveau moment d’inattention dans la défense de l’Impact, Wallace – un des meilleurs hommes sur le terrain – s’est jeté pour gagner un duel, ce qui lui a permis de glisser le ballon sur sa gauche vers Valeri dont le superbe tir brossé est allé se loger hors de portée de Bush (0-2).
Après avoir pris cette avance, Portland a eu un moment de relâchement qui faillit lui être fatal. D’ailleurs, il n’a pas tardé à en faire les frais. À peine les quelques supporters visiteurs (plus nombreux que ceux de bien d’autres clubs situés beaucoup moins loin) avaient-ils fini de célébrer le deuxième but des leurs, qu’un centre aérien de Piatti était repoussé vers Alexander dont le tir était à son tour repoussé par Kwarasey. De la grosse grappe de joueurs dans le rectangle, Oduro était le plus attentif, ce qui lui a permis de réduire l’écart (1-2).
La jubilation a quasiment été continue chez les supporters montréalais puisque quelques minutes plus tard, sur un corner, Piatti, bien seul, a eu le temps de rater une volée et de placer le ballon sur la tête de McInerney qui le prolongeait au fond des filets. Célébration des joueurs qui ont eu le temps de regagner leur camp avant de déchanter : le juge de ligne a signalé une faute à l’arbitre, qui a annulé le but. Sur le moment, c’était tout sauf évident et on peut aisément comprendre le mécontentement des joueurs et des supporters. Mais sur les images TV, on voyait que McInerney avait bousculé Jewsbury pour s’isoler.
À un peu plus de cinq minutes du terme, Yartey s’est infiltré sans parvenir à aller au bout de son action, mais Adi, plus prompt que les rares Montréalais à ses alentours, est arrivé à envoyer un tir du bout du pied qui n’a pas terminé sa course si loin que ça du poteau droit de Bush.
La suite a été une fin de match typique entre une équipe jetant toutes ses forces en avant désespérément et un adversaire qui mêlait crainte et concentrations derrière, contres dangereux et maladresse devant. Elle a aussi permis de constater des faiblesses montréalaises dans le jeu aérien, avec un coup franc qui s’est terminé par une reprise de la tête de Soumare loin au-dessus et un centre de la gauche dont la course n’a quasiment pas été redressée par le crâne d’Oduro, pourtant bien placé.
C’en était tout du danger pour l’Impact, qui aurait dû encaisser un troisième but si les attaquants adverses avaient fait preuve d’un tant soit peu de lucidité. Urruti fut le premier à en avoir l’occasion : parti seul en contre, il s’est fait rattraper par un défenseur avant de s’effondrer plutôt lamentablement dans le rectangle. Quelques instants plus tard, il eut la chance de se reprendre, encore lancé seul en contre, il était poursuivi par Ciman juste derrière lui : ça l’a sûrement gêné au moment de tenter sa chance d’un angle fermé, mais il fallut un bel arrêt de Bush pour garder son équipe dans le match.
Puisque c’était impossible seul, autant s’y prendre à deux… Cette fois, Powell et Urruti avaient pris la poudre d’escampette mais ils ont tellement tergiversé que Reo-Coker a eu le temps de revenir pour dévier le centre du premier nommé en corner.
Cela ne changera toutefois rien au verdict final, une défaite de l’Impact pour son premier match en MLS depuis 28 jours. La course-poursuite commence très mal, mais un simple coup d’œil au classement a de quoi faire peur : le sixième, Chicago, a certes joué trois matches de plus, mais il a quand même sept points d’avance. Et avant de penser à faire un 7/9 pour revenir à égalité de points, il faudrait commencer par gagner un match en championnat cette saison. Prochaine tentative, ici-même contre Salt Lake dans une semaine. Entre temps, il faudra surtout éliminer Toronto en Coupe du Canada, compétition dont on a déjà pu voir les vertus salvatrices à de nombreux égards…
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