TORONTO : Bendik, Bloom (80e Oduro), Henry, Caldwell, Morrow, Creavalle (57e De Rosario), Warner (68e Bekker), Osorio, Jackson, Moore, Gilberto
MONTRÉAL : Bush, Camara, Ferrari, Pearce, Miller, Mallace, Bernier, Romero (81e Tissot), Felipe, Duka (73e Nakajima-Farran), McInerney (79e Di Vaio)
ARBITRE : M. Toledo
AVERTISSEMENTS : Ferrari, Jackson, Bush, Bendik, De Rosario
EXCLUSIONS : 82e Pearce, 90e Osorio, 90e Camara (2j.)
LES BUTS : 20e Creavalle (1-0), 40e Felipe (1-1)
Montréal et Toronto ont fait match nul 1-1 lors d’un duel peu académique et conclu par trois exclusions, gracieuseté d’un arbitre dégainant le carton plus vite que son ombre, mais Patrice Bernier et ses partenaires ont tenu leur promesse : se battre bec et ongles jusqu’au bout pour arracher le point officialisant l’élimination du rival torontois.
Le match a mis un petit quart d’heure à démarrer, et c’est une attaque rapide torontoise plein axe qui l’a lancé, tout comme Moore a lancé Jackson, obligeant Bush à sortir hors de son rectangle : c’est le gardien qui est arrivé le premier sur le ballon. La réplique n’a pas tardé. Duka a envoyé une belle balle en cloche pour isoler Romero, à qui il n’a pas manqué grand-chose pour se retrouver en position de tir. La défense a pu se dégager, tant bien que mal, et le ballon est arrivé à Duka dont le puissant tir des 25 mètres frappait la tête de Caldwell et finissait en corner au grand soulagement de l’arrière-garde locale.
Mais pour donner plus de peps à cette rencontre, il fallait un but. Il est tombé après 20 minutes. Suite à une touche torontoise bien mieux négociée par l’équipe locale, une talonnade de Jackson arrivait à Moore qui s’est retourné et a envoyé une puissante frappe, détournée par un Ferrari attentif. On ne peut pas en dire autant de Camara, qui a regardé Bush pendant que le ballon montait haut dans les airs et redescendait dans les pieds de Creavalle, fin seul, qui n’a eu aucun mal à le placer hors de portée du portier de l’Impact (1-0).
Même sans réellement hausser leur niveau de jeu, les hommes de Frank Klopas ont rapidement tenté d’égaliser et ont menacé Bendik. Recevant un centre de Romero, Duka a été pas mal secoué sur un duel que personne n’a gagné mais qui a laissé le ballon libre : Felipe avait suivi et a tiré, un rien à côté. McInerney a ensuite tenté sa chance de loin, hors-cadre. Quelques instants plus tard, profitant d’un ballon bien volé par Camara en milieu de terrain, Bernier a cédé à Felipe dont le tir contré est arrivé à McInerney très bien placé, mais l’attaquant a complètement croqué sa frappe.
Le match n’était néanmoins pas à sens unique, mais Toronto peinait à se créer des occasions. Il y avait souvent un décalage entre l’endroit où se trouvaient les joueurs qui devaient être à la conclusion des actions et celui où on leur envoyait le ballon. Il leur fallait donc un petit coup de pouce de la défense de l’Impact comme quand, à la demi-heure, elle a laissé le ballon se promener et arriver à Creavalle, encore complètement oublié, dont le centre au sol est passé devant le but vide sans que personne ne puisse le toucher.
On a frôlé le deuxième but local quand, après un débordement, Bloom centrait sur la tête de Moore au petit rectangle : sa reprise était bien placée, Bush était battu, et il a fallu que Ferrari se jette pour, à même la ligne, dévier le ballon en corner.
Un sauvetage qui valait son pesant d’or puisque peu après, Bernier lançait Romero qui, après quelques dribbles dans le rectangle, cédait en retrait à Felipe qui avait bien suivi en envoyait une superbe reprise en un temps qui est allée se loger en pleine lucarne (1-1). Placé dans un rôle plus offensif qui lui convient mieux et dans un dispositif avec deux hommes derrière lui dont Bernier qui sait comment le trouver, le Brésilien nous a offert une de ses meilleures prestations depuis longtemps. Et encore, il n’avait pas en pointe un homme qu’il pouvait facilement lancer seul face au gardien. Dommage qu’il ait fallu attendre l’avant-dernier match de championnat pour que Felipe puisse retrouver ce rôle…
En deuxième mi-temps, le match est devenu de plus en plus brouillon et les deux équipes, très mal organisées offensivement, ne parvenaient pas à conserver le ballon. Pas étonnant quand on sait qu’elles ne sont jamais aussi menaçantes que dans les premiers instants suivant une perte de balle adverse… Ce qui n’a pas empêché de nombreuses situations chaudes dans les deux rectangles.
Malgré le manque d’espaces, Felipe a réussi à tirer son épingle du jeu dès qu’il en trouvait l’un ou l’autre. Dans ce qu’on lui connaît de mieux, le Brésilien a lancé McInerney seul face à Bendik, mais la frappe du 99 a terminé sur la transversale. Felipe a ensuite envoyé un tir de loin, forçant Bendik a un plongeon spectaculaire (mais pas forcément difficile) pour le repousser.
Dans l’obligation de gagner, Toronto a augmenté la pression au cours des 20 dernières minutes. Et a failli ne pas attendre longtemps avant de jubiler. Sur la gauche du rectangle, De Rosario a attiré l’attention de tous les joueurs de l’Impact dans les parages… mais personne n’a pu l’empêcher de centrer vers Jackson, dont la mission était de pousser le ballon dans le but vide. Il n’y est pas parvenu, car Miller accomplissait bien sa mission au marquage et a pu dégager en corner. On en eut deux de suite, le second a été envoyé au deuxième poteau, vers Gilberto dont la reprise croisée de la tête a fini un rien à côté.
Après un intermède matérialisé par un coup franc de Mallace repris de la tête par McInerney, hors-cadre, Toronto a continué d’accélérer et de prendre davantage de risques. Gilberto a débordé sur la gauche et centré au deuxième poteau pour Oduro, à peine monté au jeu. Complètement oublié, le Ghanéen a eu la surprise de voir Bush fermer la porte pour réaliser un superbe arrêt.
Deux minutes plus tard, le même Oduro a tenté de s’infiltrer et a vu Pearce se jeter à ses devants. Faute à l’issue de laquelle le défenseur avait la deuxième jambe bien levée. Cela aurait pu faire mal… Et il n’en fallait pas plus pour que M. Toledo, qui a la gâchette très facile, ne lui sorte un carton rouge direct ! Une décision pour le moins sévère…
Cette exclusion a été le prélude à un grand n’importe quoi en fin de rencontre. Avant d’assister à ce spectacle déplorable, on a vu des occasions qui auraient pu faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre, mais le gaspillage s’est poursuivi. Lancé dans l’espace par Henry et oublié dans le rectangle, De Rosario s’est présenté seul face à Bush mais a canonné au-dessus. Un coup franc aux allures de mini-corner a été donné en retrait vers Felipe, seul, qui a envoyé une belle frappe croisée bien placée, obligeant Bendik à la dévier du bout des doigts. On ne peut évidemment pas parler de gaspillage dans ce cas. Davantage sur le coup franc montréalais en milieu de terrain vite joué qui a permis à Nakajima-Farran et Di Vaio de se présenter à deux contre un seul défenseur local : l’international canadien a isolé son coéquipier qui s’est heurté à une bonne sortie de Bendik.
La suite a tourné au vinaigre, avec l’exclusion directe d’Osorio qui a laissé traîner le pied sur Felipe. Mais alors que celui-ci se tordait de douleur, Bendik l’a relevé, ce qui lui a valu un bristol jaune, et le Brésilien a immédiatement retrouvé l’usage de sa jambe. On était à peine dans l’autre camp que, suite à une faute du Français sur lui, De Rosario laissait traîner le talon, s’en sortant très bien avec un simple avertissement et provoquant la colère de Camara, qui a lui aussi a été renvoyé prématurément au vestiaire, prenant son deuxième carton jaune après le premier, très sévère, en tout début de match.
Ce n’était vraiment pas esthétique, ni d’un côté ni de l’autre, mais les joueurs montréalais ont tenu parole et tout donné jusqu’à la dernière minute afin d’arracher le point privant mathématiquement Toronto de la phase finale. Une combativité qui aura certainement fait plaisir aux nombreux supporters ayant fait le déplacement et qui, malgré l’absence d’enjeu pour l’Impact, ont eu de quoi célébrer au coup de sifflet final.
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