Beaucoup de vent, trop peu d'audace

Impact Montréal - FC Tampa Bay 0-0 – Match de championnat (phase classique) joué le 23/04/2011

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MONTRÉAL : Gaudette, Billy, Pizzolitto, Hatchi, Tsiskaridze, Testo, Lowery (75e Ribeiro), Kreamalmeyer, Di Lorenzo (65e Le Gall), Ech Chergui (75e Mayard), Gerba

TAMPA BAY : Sattler, Rodrigues, Jarun, Arango, Sanfilippo, Yamada, Yoshitake, McManus, Ukah (78e King), Millien (90e Gyorio), Ambersley

ARBITRE : M. Fischer

AVERTISSEMENTS : Ukah, Lowery, Ech Chergui


Même si dans mon Top 5 sur le site officiel du club, je n'en ai mentionné aucun (par superstition notamment), les 0-0 ont été à un certain moment une désagréable tradition pour le premier match de championnat à domicile de l'Impact. En 2003, 2004 et 2005 notamment, avec quand même de bons résultats par la suite (même si en 2003, le jeu fut ennuyeux au possible, par contre les des deux années suivantes, les réjouissances se sont enchaînées). En 2008, pour l'ouverture officielle du stade Saputo, l'ennui n'avait pas été au rendez-vous mais il n'y eut pas plus de buts.

Retour donc à un certain passé en ce samedi 23 avril 2011, avec la venue de Tampa Bay pour un match que même la pluie, pourtant annoncée, a boudé. C'est pas grave, on n'en voulait pas, surtout avec le vent qu'il y avait et qui fut un des acteurs principaux de l'après-midi.

Avant le coup d'envoi, Marc Dos Santos avait quelques raisons de se réjouir, puisque Di Lorenzo et Testo étaient aptes à commencer la partie. Si l'Argentin (non, il n'a pas la nationalité canadienne contrairement à ce que j'ai pu entendre ailleurs, et il n'entre donc pas non plus en ligne de compte pour l'équipe nationale) a dû quitter ses coéquipiers un peu après une heure de jeu, l'autre blond de l'entrejeu est resté sur le terrain 90 minutes, ce qui est plus qu'une agréable surprise vu l'état de sa cheville il y a quelques semaines à peine.

À leurs côtés, Lowery et Kreamalmeyer étaient confirmés dans leur position alors que devant, Ech Chergui évoluait en soutien de Gerba. Devant Gaudette, la défense que tout le monde s'attend à voir (Billy, Pizzolitto, Hatchi et Tsiskaridze) était au coup d'envoi.

On avait bien hâte de voir cette nouvelle mouture de l'Impact à l'œuvre de nos yeux devant autre chose que l'équipe réserve ou une sélection universitaire. Histoire de se rendre compte si les errements constatés lors des deux premières rencontres étaient corrigés, inquiétants ou dûs à la diffusion lamentable des rencontres.

La première occasion n'eut rien pour nous rassurer puisque comme lors du déplacement à Cary, la défense centrale se fourvoya, notamment en raison d'un ballon mal jugé par Hatchi, ce qui permit à Yoshitake de partir seul face à Gaudette qu'il contourna avant de tirer sur le poteau.

Il fallut attendre la 12e minute pour voir le danger devant le but adverse, et ce des... mains de Zurab Tsiskaridze (ce que Patrick Leduc avait tout naturellement annoncé avec quelques secondes d'avance, un de ses bons coups lors de sa première à l'antenne de Radio-Canada). Sa longue touche provoqua la panique devant le but de Sattler mais aucun joueur des deux camps n'eut la lucidité nécessaire pour faire un bon usage du ballon et c'est finalement le gardien visiteur qui s'en empara.

La rencontre était (trop) équilibrée, d'autant que l'Impact avait l'aide du vent, dont il ne profitait pas. Tampa Bay mettait quelques fois le nez à la fenêtre mais rares étaient ses actions qui passaient le double rideau montréalais. Ça laissait toutefois pas mal d'espaces dans la moitié de terrain de Sattler et c'est d'ailleurs sur un contre que l'Impact a été menaçant pour la deuxième fois : une action bien menée par Ech Chergui et Di Lorenzo sur la gauche obligeant Arango à revenir dare-dare pour bloquer le tir du Français.

Le danger était quand même plus sérieux quand il se présentait dans les parages de Gaudette. Peu avant la demi-heure, un corner mal jugé par à peu près tout le monde (dont le gardien qui loupa sa sortie) faillit profiter à Ukah qui avait bien suivi au deuxième poteau. Pizzolitto dut surgir pour écarter le danger de la tête sans quoi l'attaquant visiteur aurait été dans des conditions idéales pour marquer malgré le bon repli de Di Lorenzo sur sa ligne.

Après une longue touche et un contre, ce fut au tour d'une erreur adverse d'offrir une occasion à l'Impact : un mauvais dégagement arriva à Ech Chergui qui tenta sa chance de l'entrée du rectangle. Ce n'était pas hyper dangereux mais Sattler repoussa maladroitement. Malheureusement, personne n'avait suivi.

Le seul mouvement digne de ce nom fut visible à la 37e. Le ballon passa de gauche à droite rapidement et arriva dans les pieds de Billy qui servit Kremalameyer au moment opportun. Mais Sattler avait bien réduit son angle et dévia en corner le tir de celui qui Philippe Germain compare à du Kraft Dinner.

Les deux équipes regagnèrent donc les vestiaires sur le score le plus logique à ce moment de la partie : 0-0. Mais si on croyait alors avoir vu une première mi-temps décevante... on aurait dû attendre la fin du match avant de se prononcer. Il ne se passa quasiment rien après la pause.

Le vent se fit principalement remarquer après 3 minutes lorsque l'arbitre laissa échapper un carton jaune qu'il était sur le point de brandir à Ech Chergui et en sortit un second de sa poche. Eh oui, c'est un fait saillant messieurs, dames...

Il serait quand même injuste de laisser sous silence les progrès défensifs remarqués du côté de l'Impact, même si il reste pas mal de travail. Le milieu de terrain a aussi bien défendu par moments et le collectif est en progrès, mais les marques ne sont pas encore bien prises en cas d'erreur individuelle. La nervosité de certains a aussi causé un peu de trouble.

Offensivement, en revanche, ça manque cruellement de liant. L'Impact veut poser le jeu, construire pour être dangereux. Il n'y est arrivé qu'une seule fois en 90 minutes, ce qui a mené au tir de Kreamalmeyer. Sinon, il y eut un contre, des erreurs adverses et des phases arrêtées. Ech Chergui a semblé jouer souvent en retrait (il faudrait cependant revoir le match pour être plus affirmatif) mais on peut le comprendre : quand il regardait devant lui, il voyait souvent le seul Gerba entouré d'une armée de kangourous. L'apport de la deuxième ligne est toujours aussi problématique.

La rencontre s'est donc résumée, de part et d'autre, à une succession de gestes ratés, à de nombreux duels perdus et à un manque général de clairvoyance. Avec les expérimentés colosses d'en face qui pourraient tous être embauchés au Clan Panneton, envoyer des ballons dans les airs était plus qu'aléatoire, d'autant le vent s'en mêlait régulièrement. Le terrain, bosselé, compliquait il faut dire le jeu au sol, surtout dans l'axe du milieu de terrain.

Le manque d'audace était flagrant et peut peut-être s'expliquer par une envie de gagner tellement énorme qu'elle s'est transformée en peur de perdre. La montée au jeu de Le Gall a apporté quelques éclairs intéressants en fin de partie mais c'était trop peu, trop tard. Il n'empêche, si ça continue, Gerba devra aller s'acheter une paire de jumelles s'il veut revoir ses équipiers.

Donc, retour à la deuxième mi-temps, très vite résumée, avec une demi-occasion pour Tampa Bay (un tir de Millien dans les bras de Gaudette) et un danger réel de Montréal dans les dernières minutes, un coup franc de Tsiskaridze qui échoua peu à côté du deuxième poteau et que Pizzolitto, qui s'était jeté, passa près de dévier. À chaque fois que je vois un coup franc tiré de cette position subir le même sort (et ça arrive très souvent - je parle ici en général, pas seulement de l'Impact), je me dis qu'il faudrait que le tireur les cadre, ça pourrait causer de mauvaises surprises aux gardiens...

Le match en lui-même, donc, n'entrera pas dans un nouveau Top 5 pour ce qu'on en a vu sur le terrain, mais peut-être seulement parce qu'il a été le “dernier premier” de D2 au stade Saputo. Reste que quelques intéressantes choses à l'état embryonnaire pourraient nous valoir de belles surprises dans quelques mois. Offensivement, sur les coups de pied arrêtés, il y avait par exemple pas mal de mouvement et de beau monde pour reprendre le ballon (et on ajoutera bientôt Camara). Mais les ballons ont été très mal donnés et le vent les a encore éloignés de leur cible.

Le potentiel est là, mais les lacunes ont été beaucoup trop nombreuses ce samedi pour revendiquer autre chose que le 0-0. À 4 jours d'affronter Vancouver, il va falloir retrouver les principes de possession de balle chers à Marc Dos Santos pour faire bonne figure en demi-finale aller de la Coupe du Canada. Car si on laisse le ballon à l'adversaire, il a déjà montré depuis le début de la saison en MLS qu'il savait quoi en faire. Le seul moyen de le perturber sera de l'en priver.

Beaucoup disent depuis le début de la saison qu'une des tâches des joueurs cette année est de montrer qu'ils ont le talent d'accompagner Montréal en MLS. Ils auront là une belle occasion de le prouver, tant en ce qui concerne leurs qualités individuelles que leur intelligence de jeu collective. L'Impact n'est pas favori mais le meilleur moyen de reléguer ces trois premiers matches sans relief très loin dans la mémoire est de causer une belle surprise mercredi soir. Coup d'envoi à 20h00. Un seul mot d'ordre : tous au stade !

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