Sept sur neuf !

CD Olimpia - Impact Montréal 1-2 – Match de Ligue des champions joué le 01/10/2008

 
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OLIMPIA : Valladares, De Souza, Barahona (70e Mendoza), Morales, Dos Santos (46e Velasquez), Turcios, Arzu (62e Castro), Thomas, Eulogio, Garcia, Bruschi

MONTRÉAL : Jordan, Braz, Pizzolitto, Pesoli, Di Lorenzo, Gatti (81e Joqueviel), Donatelli (60e Uwimana), Testo, Biello (52e Ribeiro), Gjertsen, Brown

ARBITRE : M. Bonilla (Slv)

AVERTISSEMENTS : Pesoli, Morales, Ribeiro

EXCLUSIONS : 87e Turcios, 90e Garcia

LES BUTS : 3e Brown (0-1), 33e Turcios (1-1), 72e Brown (pen., 1-2)


Ligue des champions, groupe C, opus 3. Premier avec quatre points, Montréal ne pouvait plus être pris de haut par son adversaire du jour, Olimpia, en théorie le principal candidat à la deuxième place. Sauf que pour passer de la théorie à la pratique, il fallait faire ses preuves sur le terrain.

Si la pression était davantage sur les épaules de l’équipe locale, les complexes n’étaient certainement pas du côté montréalais. Au contraire, dès le coup d’envoi donné, ce sont nos joueurs qui ont investit le camp adverse. Bon, sans attaquer (bêtement) comme des fous, mais c’était bon signe. Les deux équipes se tâtaient le pouls, mais le match n’en était pas encore à ses premiers battements de cœur, que Montréal obtenait un corner.

Suivit une scène qui devient familière lors des matches importants : côté gauche, il était botté par Gjertsen pour la tête de Brown, dont la reprise croisée ne laissa aucune chance à Valladeres, dont la sortie hasardeuse tranchait avec son bon match à Montréal sous son maillot national. 0-1, déjà, quel merveilleux départ !

Si la planète entière (enfin, ceux qui regardaient le match), pour diverses raisons, avait dû mal à croire ce qui était en train d’arriver, 11 hommes faisaient exception : nos joueurs qui, pour une troisième fois de suite, sont restés parfaitement concentrés sur leur sujet. Quand aux 11 d’en face, on aurait dit qu’un menhir leur était tombé sur la tête. En fait, c’est en face d’eux qu’ils avaient un menhir, ou plutôt une défense tellement difficile à déplacer que seule une équipe d’Obelix aurait pu y parvenir.

Alors, ils ont tenté des tirs de loin. Souvent, c’est passé très près du but. Mais à 20 cm ou à 20m, tant que ce n’est pas cadré, et que ça sort en coup de pied de but, ce n’est pas dangereux. Le premier à tenter sa chance de la sorte (le joueur le plus remuant et le plus dangereux d’Olimpia), Danilo Turcios, alias Elvis, envoya une frappe croisée qui rasa le poteau.

Olimpia rentrait avec misère dans le match et Montréal menaçait à nouveau au quart d’heure quand un coup franc de Di Lorenzo devait être dégagé par un défenseur. Malgré tout, l’arbitre donna un coup de pied de but : ce n’était pas à l’image de sa soirée puisque, hormis dans les dernières minutes, on n’a à vrai dire jamais trop pensé à lui, ce qui est généralement très bon signe.

En ce milieu de première mi-temps, on pouvait se faire une première idée des trois adversaires de Montréal dans cette Ligue des champions. Et jusqu’à ce moment, Olimpia était de loin le plus décevant. Ils jouaient en marchant, rataient leurs passes, on se croyait presque en USL. Quelle déception ! Montréal, évidemment, n’accélérait pas la cadence. Cette avance suffisait à son bonheur et l’équipe cassait le rythme sans avoir besoin de recourir à une quelconque forme d’anti-jeu. En début de match, elle parvenait même à garder la possession du ballon sans subir la moindre pression !

On jouait depuis une demi-heure et si Olimpia avait un tant soit peu pris ce match à la légère (ce qui n’est pas sûr non plus), ce n’était plus le cas. On revivait la même scène que la semaine précédente contre Atlante : tous les réservistes adverses étaient déjà en train de s’échauffer !

Pour débloquer le match, et l’équipe locale, il fallait un coup du sort, une erreur monumentale de notre impeccable défense, un exploit individuel ou un coup de pied arrêté. Et c’est cette quatrième possibilité qui échut à Turcios, sous la forme d’un coup franc très bien placé à l’entrée du rectangle.

Le mur aussi était bien positionné, par contre Jordan… Il avait laissé à sa droite un trou béant, grand comme une maison de Westmount, comme pour dire à son adversaire : vas-y, mets le ballon là. Turcios, qui n’a pas le pied carré, l’avait évidemment vu et ne s’est pas fait prier pour profiter de cette chance unique d’égaliser (1-1).

Soudain, les Honduriens, joueurs comme supporters, se réveillaient. Était-ce le déclic tant attendu ? En tout cas, il y avait enfin deux équipes sur le terrain et comme à ce moment du match, elles étaient à égalité, personne ne peut évoquer le début de rencontre tonitruant des Montréalais comme cause du résultat. Le verdict final allait bien refléter ce que montreraient les deux équipes durant la suite des évènements.

C’est Olimpia qui a menacé le premier (et le plus souvent), par un centre-tir sur lequel le tout petit Turcios (1,65 m) s’est jeté pour mettre la tête. Il a raté le ballon qui, cependant, n’est pas passé loin à côté du but de Jordan. Un beau retour de Pesoli dans les arrêts de jeu pour éviter à son gardien de se retrouver en position fâcheuse fut le dernier fait saillant des 45 premières minutes.

Après le but, Olimpia avait résolument pris la direction des opérations et la possession du ballon. La circulation était bonne et, en perte de balle, le pressing de l’équipe locale beaucoup plus important qu’avant l’égalisation. Sauf que point de vue menace, c’était souvent zéro. Il y eut certes quelques escarmouches ça et là, mais c’était rarement dangereux (il faut dire que l’arrière-garde veillait) et plutôt lent à se dessiner.

Cette équipe, en fait, semblait jouer la plupart du temps par à-coups. Comme si une accélération subite allait déstabiliser ce champion du Canada, ô combien méconnu dans ces terres hostiles honduriennes, où l’on se fiait certainement au récent duel entre les équipes nationales pour se faire une idée de l’écart entre les deux formations. Sauf que, malgré la présence d’internationaux dans ses rangs, Olimpia était à plus de mille lieues du niveau de la formation qui a gagné début septembre au stade Saputo.

Lors de ces quelques à-coups, la défense montréalaise était toujours bien placée. Il est clair que les joueurs locaux et leur staff technique ne s’étaient pas rendu compte qu’elle serait aussi difficile à bouger. Maintenant qu’ils l’avaient compris, ils se sentaient bien mal et surtout dépourvus de solution.

En fait, non, il y en avait une sur le banc, répondant au nom de Velasquez. C’est la réponse collective qui faisait défaut. Et donc, dans les 45 dernières minutes, les réponses offensives devaient venir des pieds et de la tête de ce fameux meilleur buteur, à qui beaucoup de ses équipiers s’en remettaient pour faire sauter le verrou. Il aurait pu y parvenir à peine monté au jeu, alors qu’il avait l’occasion de filer seul au but. Il privilégia l’option du tir et envoya le ballon trop haut.

La mission d’Olimpia semblait simple : commencer la deuxième mi-temps comme son adversaire la première, et l’assommer un bon coup, avec un but évidemment. Finalement, ce fut surtout une grosse frayeur pour Jordan et ses hommes. Suite à une accélération sur la gauche, le ballon arriva au médian gauche local dans le rectangle. Il choisit l’option du centre-tir croisé. Heureusement, Velasquez n’arriva pas à toucher le ballon qui traversa très dangereusement le petit rectangle, avant de terminer sa course peu à côté du but. Ouf !

Juste après, on assista à la montée au jeu d’Antonio Ribeiro. Probablement revigoré par son but contre Seattle, il semblait avoir reçu une instruction prédominante : fais ce que tu veux, mais déstabilise-les. C’est que dès son entrée au jeu, il semblait jouir de beaucoup de liberté d’action, dans le but de semer quelque peu le doute dans les têtes des défenseurs locaux. Histoire, aussi, de leur dire “Eh les petits gars, vous aventurez pas trop dans notre camp car vous allez ensuite souvent devoir courir pour revenir.”

Mais c’est bel et bien toujours Olimpia qui avait la maîtrise du ballon et se créait les possibilités de but. Enfin, c’est un bien grand mot car c’étaient souvent des demi-occasions, avec toujours un geste raté qui les empêchait d’aller au bout. Jordan devait juste être attentif. Pour prendre un tir de loin bondissant, par exemple. Ou maîtriser une volée ratée de Velasquez (heureusement, car il était seul) bien servi par un de ses équipiers au terme d’un effort de belle facture.

Oui, il y avait de la qualité dans cette équipe d’Olimpia, c’est indéniable. Mais il manquait de vivacité, ou plutôt de constance. Cherchaient-ils à endormir notre défense puis à la sonner ? Ils devraient savoir qu’en USL, pas mal d’équipes procèdent de la sorte. C’est peut-être bien la raison pour laquelle, au bout du compte, cet adversaire nous a donné bien moins de mal que prévu. Des trois autres équipes du groupe C, c’est celle qui a développé le style qui nous était le plus familier. On ne s’en plaindra pas, et on soulignera qu’une fois de plus, Montréal a parfaitement rempli sa mission contre un opposant que l’on disait plus fort. Sauf que là, c’est qui qui est en tête du groupe ?

Il y a quand même une chose qu’il faut reconnaître chez les Honduriens, c’est qu’ils ne voulaient pas rester trop longtemps sans tenter leur chance. Bien entendu, ils préféraient se rapprocher le plus possible de Jordan. Mais quand ils n’y parvenaient pas, on avait droit à des tirs de loin. Histoire de dire à tous qu’ils essayaient. Ça faisait parfois penser à nos frappes du début de saison : puisqu’on ne peut rien faire d’autre, allons-y comme ça. Parfois ça marche. Mais c’est toujours dans de telles situations que ça ne rentre pas. Il y a quand même une différence majeure entre les deux situations : si lors des premiers mois de 2008, certaines défenses en USL ne devaient pas faire tellement d’efforts pour nous contrer, cette fois, la manque de percussion d’Olimpia était, aussi, dû au travail de notre arrière-garde (et des autres, mais je ne referai pas une fois de plus la liste des efforts accomplis par tout le monde ou presque pour défendre haut dans le jeu). Tout ça pour, aussi, ajouter un tir de loin à la liste : celui-ci était dévié mais passa, encore une fois, peu à côté.

Alors, oui, on jouait dans un camp, Olimpia tirait plus souvent, blah blah blah. Mais ne comptez pas sur moi, qui était un des rares à dire en début de saison que ça ne voulait pas forcément dire grand-chose, pour changer mon discours. Puisque je ne criais pas haut et fort que les pauvres Montréalais auraient mérité tellement mieux, eh bien je ne vais pas dire non plus qu’Olimpia aurait dû repartir avec les trois points, et puis c’est tout. Faut rester conséquent.

Mais c’est toujours mieux quand on est dans le camp de l’adversaire. Et puis ça donne l’espoir d’aller planter un nouveau but. Justement, c’est là que se trouve Di Lorenzo et son centre travaillé est repoussé tant bien que mal par la défense locale. Ribeiro, à l’affût et curieusement oublié, récupère le dégagement, contrôle et tire : il faut un retour en catastrophe de Morales pour sauver les meubles.

Corner. Du côté gauche. Le bon. C’est Gjertsen qui le botte. Il y a là une occasion potentielle. Va-t-il chercher la tête de Brown ? Oui ! Va-t-il la trouver et reverra-t-on la situation du début du match, ou celle de Toronto ? Non ! Cette fois, la main de Morales allait transformer les meubles sauvés précédemment en sciure : pas en touchant le ballon mais bien en poussant le Panaméen dans le bas du dos. Pas d’hésitation du côté de l’arbitre, qui pointa immédiatement le point de penalty.

L’ancien joueur du Real España, qui connaît donc bien les terrains du Honduras et la pression qui y est liée, s’avança pour se faire justice. Il fallait encore passer Valladeres, qui n’est quand même pas le premier venu. Le gardien plongea du bon côté, toucha le ballon et changea sa trajectoire… mais pas suffisamment pour l’empêcher de franchir la ligne : 1-2 ! Incroyable !

Les 20 dernières minutes s’annonçaient particulièrement chaudes. Olimpia ne tarda pas à repartir dans sa course au but. Une erreur de Di Lorenzo permit à un Hondurien de récupérer le ballon et d’envoyer un beau tir du gauche des 20m. Sauf que comme depuis le début de la rencontre, ça manquait de précision. Ah, pas tellement hein, quelques centimètres à peine. Mais suffisamment pour que Jordan voie ces ballons sortir en coup de pied de but.

Notre Argentin se reprit trois minutes plus tard, en envoyant un coup franc au deuxième poteau sur la tête de Gatti (apparemment, mais il fallait avoir de bons yeux pour distinguer les joueurs sur les images, je plains sérieusement les commentateurs qui ont dû nous faire vivre ça d’une télé en studio) dont la remise arriva à Gjertsen sur le côté opposé. L’Américain nous gratifia d’une volée extrêmement pure mais malheureusement trop croisée.

Après un nouveau tir de loin peu à côté (chaque fois, ça faisait un peu frémir, mais on en avait pris l’habitude, alors ça n’inquiétait plus tellement), Velasquez, décidément très dangereux, reprit de la tête un centre venu de la gauche. Difficile de savoir s’il a vraiment fait ce qu’il souhaitait (ça n’en avait pas l’air, on aurait dit qu’il voulait contrôler plutôt que tenter sa chance tout de suite), toujours est-il que le ballon s’est dirigé vers l’intérieur du poteau droit de Jordan qui dut effectuer une belle intervention.

Il restait trois minutes au temps réglementaire quand Turcios commit une faute apparemment anodine sur Di Lorenzo. L’arbitre, qui était à deux pas de la phase, la vit d’un autre œil et sortit directement la carte rouge pour le joueur hondurien le plus créatif de la soirée. Si ça faisait du bien pour le reste de la partie, la véritable bonne nouvelle résidait dans sa suspension pour le duel contre Atlante, lors duquel Olimpia ne peut pas se permettre le moindre faux pas.

En attendant, ils cherchaient toujours l’égalisation et Jordan dut sortir devant Castro, bien servi par une passe en profondeur dans l’axe. C’est la première fois que j’évoque ce genre de situation, pour une action survenue à l’avant-dernière minute du temps réglementaire, et pourtant, les passes en profondeur dans l’axe ont été une des manières les plus souvent employées par les joueurs locaux pour tenter de prendre notre défense en défaut. Avec très peu de succès : apparemment, ils ne savaient rien sur le comportement du duo Pesoli - Pizzolitto dans un bon jour…

Le corner qui suivit a été la dernière occasion locale : prolongé pour Velasquez seul au deuxième poteau, le ballon a fini sa course à côté du but puisque l’attaquant, qui le convoitait, est passé à côté.

Le dernier fait de match sera le carton rouge adressé à Garcia (surnommé Boniek et que certains de nos forumistes connaissent peut-être un peu car il a passé des tests, sans succès, au PSG l’été dernier) pour un coup de coude sur Di Lorenzo. Encore un pion important qui sera absent lors de la prochaine rencontre. Si sur la faute, il semblait bel et bien jouer le ballon et non l’homme, il n’a en rien retenu son geste, réellement dangereux. C’est probablement ce qui a poussé le juge de ligne à intervenir auprès de l’arbitre qui a transformé son carton, d’abord jaune, en rouge.

Alors qu’Olimpia pensait bien se relancer lors de cette rencontre, ce fut tout le contraire et Montréal réalise la toute bonne opération de la journée. Avec quatre points d’avance sur la troisième place à la mi-parcours, l’équipe a même pris une première option sur la qualification qui, si les circonstances sont favorables, pourrait même être acquise après le prochain match. Qui aurait cru ça à l’entame de la compétition ?

 
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