Marco Donadel, un des plus anciens joueurs du noyau – tant pour son âge que pour ses années au club – a été écarté par le club, un choix sportif également effectué pour libérer une place de joueur étranger et de l’espace dans le budget salarial.
La saison 2018 de Donadel se résume à 96 minutes passées sur le terrain. Cinq minutes en fin de match lors de la victoire face à Toronto, et une titularisation surprise contre le LA Galaxy en… défense centrale, où il s’en était bien sorti. Peu de monde s’attendait à la voir sur le terrain ce jour-là et, à vrai dire, ceux qui avaient suivi la préparation de près se demandaient si le médian défensif qui a fêté ses 35 ans en avril serait en condition physique pour jouer cette année. Il a montré qu’il en était capable.
Reste que malgré tout, son faible temps de jeu prouvait qu’il n’était soit pas dans les plans de Rémi Garde, soit pas en état d’y être régulièrement. Son départ, que plusieurs observateurs avaient prévu pour la fin de la saison dernière avant qu’il ne reçoive un nouveau contrat, n’est donc pas surprenant, d’autant qu’il prend une place de joueur étranger et que son salaire n’est pas des plus légers pour le budget salarial. En ce sens, on comprend Adam Braz qui explique que cette décision offre de “la flexibilité dans l’effectif” à l’aube de la période des transferts de mi-saison.
Arrivé à Montréal au début de l’année 2015, il y avait déjà fait parler de lui auparavant : d’abord en y affrontant l’Impact avec la Fiorentina en match amical quelques années plus tôt puis en revenant s’entraîner pendant des “vacances” lors de l’été précédant son transfert. Il a donc participé à la fin de l’épopée qui a mené l’équipe en finale de la Ligue des champions et était d’ailleurs titulaire au match retour à Montréal.
Son adaptation n’a toutefois pas été immédiate, et il fut d’abord réputé pour les cartons jaunes dont il écopait, qui lui ont même valu le surnom de “Jaunadel”. Pourtant, dans l’ensemble, 2015 fut peut-être sa meilleure saison sous le maillot montréalais : sortant rarement du lot, il s’est rapidement imposé par sa régularité, contribuant à apporter une certaine stabilité dans l’entrejeu où il a fait parler ses qualités de relance.
L’autre réputation qui lui a collé à la peau, malheureusement plus justifiée, fut celle de pépins physiques récurrents : il a régulièrement dû manquer plusieurs semaines consécutives de compétition. Son absence permettait aussi de mieux apprécier son apport. Donadel laisse aussi le souvenir d’une force de frappe à distance impressionnante, qui a d’ailleurs valu quelques beaux buts.
Les services qu’il a rendus ont été appréciés en haut lieu, puisque tant Adam Braz que Joey Saputo ont tenu à le remercier. “Son dévouement et son engagement sont très appréciés et nous lui souhaitons la meilleure des chances pour l’avenir”, a dit le directeur technique. “Il a été un vrai professionnel et a apporté une grande expérience à l’équipe durant des moments importants. Il a fièrement porté les couleurs du club tout en s’imprégnant de la vie montréalaise avec sa famille. Je lui souhaite beaucoup de succès pour la suite de sa carrière”, a pour sa part déclaré le président.