Bilans de la saison 2013 (4) : aperçu général de la saison

Publié le 12 novembre 2013

Commenter
  • Whatsapp
  • Print
  • Email
Peu d’équipes peuvent s’enorgueillir d’avoir obtenu une aussi belle deuxième saison en MLS : victoire en Coupe nationale, participation en Ligue des champions qui en découle et qualification pour la phase finale de la compétition domestique (sans oublier le fait d’avoir en ses rangs un des meilleurs attaquants de la compétition, et probablement un des meilleurs gardiens). Le bilan brut est donc extrêmement positif, mais la saison en deux temps laisse un goût amer : après un départ en fanfare, il y a eu un ralentissement à partir du début de l’été et l’équipe n’avançait plus à l’automne. Sur quelles bases commencera-t-on 2014 ?

Mais revenons d’abord à l’hiver dernier. Les dirigeants du club martelaient que l’effectif en place valait mieux que le classement qu’il avait obtenu, et l’ont donc à peine modifié. Dans un premier temps, ils sont parvenus à ne perdre aucun élément important. Dans un second, ils ont été chercher des renforts en prêt d’Italie et d’Amérique latine et ont offert leur premier contrat pro à un bon nombre de jeunes. La recherche qui a mobilisé leur énergie était celle d’un entraîneur : Marco Schällibaum est arrivé juste à temps pour entamer la préparation.

Bien entendu, il a dû prendre le temps de découvrir son groupe, quasiment complet à son arrivée. Il a procédé à de nombreux essais, mais il est vite apparu que l’équipe sur le terrain serait à peine différente de celle alignée par son prédécesseur dans les meilleurs moments de la saison précédente. Après avoir remporté le tournoi amical d’avant-saison disputé sur les terres de Walt Disney, Montréal a commencé le championnat avec un 12/12 grâce à une impressionnante solidité défensive, une incroyable efficacité offensive et une forme physique au-dessus du lot.

Vint alors une première période de doutes. Peu perceptibles, certes, mais déjà présents. La défaite à Kansas City a forcé à avoir une reconsidération stratégique. Pour le retour au stade Saputo, certains voulaient voir l’équipe attaquer davantage et adopter un style digne de sa place en haut de classement. Avec des résultats un peu moins probants, sans être mauvais, la confiance envers les jeunes a semblé s’étioler. D’autant que ceux-ci avaient été envoyés au casse-pipes à Toronto, un des premiers paris perdus de la saison, même si la séance de rattrapage a été étincelante. Pour donner du support à Di Vaio, un second attaquant est arrivé d’Italie (Paponi) mais pour le faire jouer, il fallait changer de tactique et sacrifier un titulaire indiscutable.

Délaissant les trois hommes dans l’axe de l’entrejeu pour jouer avec deux hommes devant, l’équipe est devenue on ne peut plus spectaculaire. Parce qu’elle trouvait facilement le chemin des filets, mais aussi parce qu’elle prenait l’eau de toutes parts derrière. On a eu droit à des scores plantureux, dans la victoire (3-2 contre Salt Lake, 5-3 contre Philadelphie) comme dans la défaite (3-4 contre Colorado), auxquels s’est greffée une victoire en finale de la Coupe du Canada.

Et puis, les joueurs n’ont plus été capables de suivre le rythme. L’épuisement physique était de plus en plus palpable, certains commettant des erreurs inhabituelles dans leur chef. Di Vaio a connu un passage à vide, personne n’a pris le relais, et les problèmes défensifs – manifestes depuis de nombreuses semaines mais compensés par les résultats encourageants – sont apparus au devant de la scène.

Il y eut alors une succession de hauts et de bas. Avec des résultats qui ont sûrement rendre fous bien des gens, puisqu’aux déceptions face à des équipes de bas de classement succédaient de beaux résultats contre des équipes bien classées ou dans des matches importants, comme la victoire contre San José lors du premier match de Ligue des champions. L’équipe marchait sur un fil mais ses succès du début de saison constituaient un filet d’assurance. Cependant, l’incertitude envahissait certains esprits.

Le jeu, lui, avait peu changé en un an. Mieux équilibré avec trois hommes dans l’axe de l’entrejeu, le onze montréalais était toujours efficace dans le jeu rapide en passant par le centre. Mapp empêchait les flancs de sombrer dans l’indigence totale offensivement. Devant, Di Vaio jouait la tête du classement des buteurs. Derrière, Perkins gardait le fort et stabilisait la défense où les arrières latéraux bloquaient bien les couloirs. Mais l’axe était devenu une rampe de lancement pour les adversaires : Bernier souvent laissé seul alors qu’il aime se projeter vers l’avant et des défenseurs centraux vieillissants et surtaxés aggravaient le problème. Pour y remédier, le club a transféré un joueur désigné pour occuper le poste de médian défensif (Bernardello) et un arrière central venu de Wigan (Lopez).

Le début de la fin est survenu à Heredia. Avec une équipe B sur le terrain, l’Impact a perdu le bénéfice de sa victoire initiale en Ligue des champions. Il s’avérera qu’une meilleure gestion de ce match aurait été synonyme de qualification. Exclu à la mi-temps, Lopez a été gravement blessé quelques jours plus tard, alors que peu après, Bernardello a été sur le carreau pour plusieurs semaines. Mais les apparences étaient sauves avec une plantureuse victoire 5-0 contre Houston quelques jours plus tard.

Une victoire obtenue car les défauts des Texans permettent merveilleusement aux qualités de l’Impact de s’exprimer. Oui mais voilà, les derniers adversaires qui ne les connaissaient pas ont eu droit à une superbe démonstration de ce qu’il ne fallait pas faire contre Montréal et ont retenu la leçon. Là encore, une victoire dont tout le club rêvait (beaux chiffres en déplacement à New England) a permis de masquer les lacunes temporairement. Mais en l’absence de plan B offensif (l’entraîneur doit-il plaider coupable ou n’avait-il pas les joueurs pour faire autrement ?), Di Vaio n’a presque plus reçu de bons ballons. L’élimination en Ligue des champions actée, le championnat était devenu la dernière bouée de sauvetage : les joueurs ont croulé sous la pression, essentiellement venue de l’intérieur. Il a fallu deux buts miraculeux des jeunes Tissot et Ouimette pour glaner les quelques points nécessaires à la qualification pour la phase finale, qui a duré le temps d’une défaite sans gloire à Houston.


Les tournants

30 mars
Montréal a connu un départ rêvé : victoires à Seattle et Portland, deux des déplacements les plus difficiles de MLS, puis à domicile contre l’ennemi Toronto et New York, qui réussit peu à l’Impact. Tout ça grâce à un jeu défensif solide et à des offensives rapides et efficaces, un système dont Kansas City montre certaines limites ce jour-là.

27 avril
Pour le deuxième match au stade Saputo, beaucoup de questions trottent dans les têtes. Pourrait-on jouer autrement, comme une équipe de tête ? D’autant que les supporters sont furieux de la défaite de Toronto en Coupe. Place au 4-4-2, avec une pluie de buts marqués… mais aussi encaissés. Dans un premier temps, les résultats sont néanmoins positifs.

15 juin
La lune de miel s’est poursuivie avec, entre autres, un succès en Coupe du Canada. Même si on sent que l’équipe connaît parfois mal ses adversaires, elle trouve toujours le moyen de gagner en cours de match, avec pour point d’orgue un succès à Kansas City. Ce jour-là cependant, Columbus expose parfaitement les problèmes défensifs de l’équipe, qui ne seront jamais résolus.

20 juillet
Le bilan des cinq dernières semaines est de 6 points sur 21 : l’attaque, fort dépendante de Di Vaio, est moins productive, la fatigue est palpable, le jeu de plus en plus stéréotypé, l’entrejeu d’aucune utilité et la défense, laissée à elle-même, encaisse en moyenne deux buts par rencontres. Le 4-4-2 a montré ses limites, il faut revenir à certaines bases pour ne pas perdre pied.

24 août
Le retour aux bases a fonctionné par moments, moins par d’autres. La défense est moins poreuse, l’attaque peine à retrouver sa vitesse de croisière. Jusqu’à cette éclatante victoire contre Houston, suivie par un succès plantureux à New England. C’est toutefois un mirage, dû aussi aux adversaires. L’équipe s’écroule, et la mauvaise gestion de la Ligue des champions est suivie d’une élimination qui n’a rien pour améliorer le moral des troupes.

26 octobre
Les seuls points pris en championnat depuis la mi-septembre sont redevables à des coups de tête dans les dernières minutes de jeunes du club à qui on avait longtemps moins fait confiance. La phase finale est atteinte de justesse, mais elle ne durera que le temps d’un match à Houston où quelques joueurs d’expérience commettent des erreurs fatales.


Les joueurs

Le noyau : Hormis dans le but, il a été trop court dans toutes les lignes pour diverses raisons. Mais quand tout le monde est au sommet de sa forme, le onze de base peut jouer les premiers rôles comme on a pu le voir en début de saison. La justesse en défense concerne principalement la quantité – on a pu le constater avec le nombre de matches joués par certains mais aussi le fait d’aligner des joueurs fatigués faute d’alternatives. Au milieu, il y a eu d’énormes carences sur les côtés (surtout à gauche) et parfois manqué de solutions de rechange valables pour les ténors de l’axe. Devant, Di Vaio était bien seul. Sans oublier le manque de concurrence à certains postes. Point positif : l’incorporation des jeunes, qui trouvent leur place petit à petit. Et puis, quand deux saisons de suite, l’équipe présente un profil offensif identique malgré deux entraîneurs aux « philosophies différentes », cela en dit aussi long sur le noyau à leur disposition.

Top : Marco Di Vaio. Il aura fallu une demi-saison d’adaptation au buteur italien pour comprendre la MLS et ses équipiers. Il a fait parler son sens du but mais aussi son sens du jeu en évoluant en fonction de ses partenaires, différents des joueurs qu’il a longtemps côtoyés en Italie. On ne lui demandera pas ce dont il n’est pas capable (même s’il a marqué de la tête cette saison) mais il n’est pas non plus unidimensionnel et, quand il peut exprimer ses qualités, il fait partie du gratin des attaquants de la compétition.

Flop : Dennis Iapichino. En 2012, le club avait été le chercher en milieu de saison car il avait besoin d’un arrière gauche mais il n’a pas convaincu et perdu sa place. En 2013, il reçoit une autre chance car le nouvel entraîneur a déjà travaillé avec lui. Même résultat, et prestations décevantes lorsqu’il a été aligné par la suite. En outre, c’est un arrière droit de formation qui l’a relégué sur le banc. Transféré en cours d’année à DC United, il peut s’enorgueillir d’avoir ajouté la Coupe du Canada et la Coupe des États-Unis à son palmarès cette saison !


Le coach

Marco Schällibaum : Il faut reconnaître que son évaluation n’est pas simple, pour de nombreux facteurs. On a vu de belles choses en début de saison (et pas seulement à cause des résultats) mais ça n’a guère eu de suites. Si, comme il le dit, “le foot reste le foot” quelque soit l’endroit où on le joue, il a découvert les conditions de travail de la MLS et le peu de temps qu’elles laissent pour travailler, sans oublier l’absence de trêve. Son caractère bouillant sur le banc est habituel pour un coach de l’Impact, mais il a dû se faire aux règlements de la ligue et il est très sympathique en dehors du terrain. C’est son impact sur le jeu qui est le plus difficile à juger, car le noyau (qu’il n’a cependant pas bien géré) a montré les mêmes limites que l’an dernier et rien ne permet de dire que ce ne sera pas meilleur s’il le bâtit à son image, avec un an d’expérience de plus en MLS. Quant à la méconnaissance des adversaires souvent constatée, elle ne semble pas non plus de son ressort.


Tendances

Spectateurs (+) : Le poids de l’événementiel a baissé, ce qui enlève quelques affluences pléthoriques, mais il n’y a plus eu les ratés de l’an dernier au stade Saputo, où le nombre de spectateurs est plus régulier et à la hausse.

Ambiance (+) : Celle dans le club est fortement influencée par les résultats, donc en équilibre cette année, celle dans le stade a été encore meilleure que l’an dernier, d’où la tendance légèrement positive.

Spectacle (=) : Suivre Montréal, c’est voir des buts par tonnes, tant pour que contre. Il y en eut un total de 99 en championnat cette saison, dont 51 à domicile… un bilan à peine plus élevé que celui de l’an dernier.

Finances (+) : Joey Saputo s’accorde lui-même un 5/10, mais c’est mieux que l’an dernier. Et surtout, davantage conforme aux attentes, qu’un an en MLS a permis de mettre en adéquation avec certaines réalités.

Adaptation (--) : Qui est le transfert de l’année ? Bernardello est arrivé trop tard pour être jugé valablement, Romero a certes beaucoup joué mais a souvent déçu et parmi les autres, Paponi est celui qu’on a le plus vu, mais il n’en a pas pour autant convaincu.

Les bilans de la saison sur impactsoccer.com
1. Quels progrès en un an ?
2. Le bilan l'émission Coup Franc
3. Le bilan du club
Commenter
  • Whatsapp
  • Print
  • Email

Calendrier

Prochain match

Columbus - Montréal
Samedi 27 avril, 19h30

Dernier match

Montréal - Orlando2-2
Samedi 20 avril, 19h30

► Calendrier complet

Classement MLS

JPts
  1. Miami1018
  2. LA Galaxy918
  3. Vancouver816
  4. New York916
  5. Salt Lake915
  6. Colorado915
  7. Cincinnati915
  8. Minnesota814
  9. Columbus914
10. Houston813
11. Toronto913
12. Philadelphie713
13. Los Angeles FC912
14. Austin912
15. Saint-Louis912
16. Atlanta811
17. MONTRÉAL811
18. New York City911
19. Charlotte911
20. Kansas City911
21. Portland910
22. DC United910
23. Chicago99
24. Orlando89
25. Nashville87
26. Seattle86
27. Dallas85
28. New England84
29. San José93
► Classements complets

En direct du forum

21/4 - Montréal - Orlando : l'Homme de la saison par Kleinjj

20/4 - Montréal - Orlando : samedi 20 avril, 19h30 par Bxl Boy

15/4 - Seattle - Montréal : l'homme de la saison par Bxl Boy

► Aller sur le forum

Sur Twitter

Recherche

Écoutez Coup Franc

Buteurs

 Coccaro
 Martinez
 Lassiter
 Vilsaint
 Alvarez
 Ibrahim
 Yankov
 Toye
► Toutes les stats

L'homme de la saison

Après 6 matches

1. Sirois
2. Piette
3. Coccaro
4. Choinière
5. Corbo

► Détails

Quiz

Qui a été, chronologiquement, le deuxième joueur désigné de l'histoire du club après Marco Di Vaio ?

  • Hernan Bernardello
  • Laurent Ciman
  • Ignacio Piatti
► Testez vos connaissances

Jouez avec nous

► Rejoignez la ligue ImpactSoccer.com