Eduardo Sebrango : « Je veux vivre au Québec et défendre la culture locale »

Publié le 14 janvier 2013

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C’est sous une ovation debout qu’Eduardo Sebrango a foulé, pour une dernière fois, la pelouse du stade Saputo le 27 octobre 2012. Un dernier tour de piste pour une figure emblématique de l’histoire de l’Impact de Montréal que plusieurs connaissent somme toute fort peu. Nous avons rencontré « Eddie » pour parler de sa carrière, de la MLS et de son avenir.

AMOUREUX
Avant de venir remplir les filets de notre côté du continent, Eduardo Sebrango s’alignait avec le FC Sancti Spiritus, club de sa ville natale, dans le championnat cubain. Pourtant, il se met au soccer relativement tard. « Je suis tombé amoureux du soccer en suivant les exploits de Diego Maradona à la Coupe du monde 1986. J’avais 13 ans ! » Cela ne l’empêchera pourtant pas de grimper les échelons jusqu’à devenir capitaine de la sélection nationale. C’est d’ailleurs en jouant pour Cuba qu’il fera une rencontre qui changera sa vie. « J’ai rencontré mon ex-femme à Edmonton en 1996 alors que j’y étais pour disputer un match contre le Canada. Un an plus tard, nous nous sommes mariés à Cuba et j’ai immigré au Canada l’année suivante. »

Eduardo quitte donc le soleil de Cuba pour la grisaille de Vancouver, où il s’aligne avec les 86ers de la défunte A-League. Il amorce son périple au sein du soccer américain en marquant 18 buts pour sa première saison. Aucun problème d’adaptation pour l’attaquant, qui découvre cependant une nouvelle réalité. « De 1998 à 2001, j’ai dû jouer dans des ligues intérieures en hiver pour gagner ma vie, car la saison extérieure était beaucoup plus courte à l’époque. » Contrairement à d’autres joueurs qui subvenaient à leurs besoins en occupant un emploi différent durant l’hiver, Eddie n’a jamais troqué le maillot pour un autre uniforme. « Depuis mon départ de Cuba, mon seul emploi a été celui de joueur de soccer. »

Inutile de dire qu’il fut l’employé modèle. Meilleur buteur de l’histoire de la D2 américaine, Eduardo aura connu une longue et prolifique carrière marquée par deux passages au sein de l’Impact de Montréal, un club qu’il a vu grandir. « J’ai toujours su que le club allait devenir ce qu’il est aujourd’hui, explique-t-il. Je crois qu’il va continuer de grandir en raison de l’ambition, de l’amour et de la passion que Joey Saputo démontre. Mais aussi parce que les Québécois adorent le soccer. »

UN SUCCÈS QUI NE LUI EST JAMAIS MONTÉ À LA TÊTE
Eduardo, qu’est-ce qu’on ne sait pas à propos de toi ?
  • J’adore la pêche.
  • J’aime jouer aux dominos avec mes amis.
  • J’adore cuisiner (surtout des mets cubains!).
  • J’adore danser.
  • J’aime le hockey.
  • J’aime recevoir des amis pour souper ou prendre un verre.
  • Je suis très Cubain!
Ceux qui ne le connaissaient pas encore à Montréal ont appris à le connaître lors du quart de finale aller de la Ligue des champions : contre Santos Laguna, il offre les deux buts de l’inattendue victoire 2-0 à Montréal, forçant Santiago à marquer le premier contre son camp après cinq minutes à peine, inscrivant le second en fin de rencontre. Outre cette soirée magique de février 2009 au stade olympique de Montréal, Eduardo garde de nombreux bons souvenirs de sa longue carrière, notamment avec l’équipe nationale cubaine. « Ma première sélection en 1994 demeure un excellent souvenir, tout comme ma prestation de deux buts en qualifications de la Coupe du monde 1998 contre le Panama en 1996. En 1997, j’ai été nommé capitaine de la sélection et meilleur joueur cubain de l’année. » Cependant, cette dernière année passée à Montréal restera marquée à jamais dans la mémoire de l’attaquant cubain. « Chaque fois que je suis entré sur le terrain pour l’Impact en MLS, le soutien des fans a été inimaginable ! »

Ayant connu autant de succès en sélection et en club, Sebrango n’a pourtant jamais été tenté par l’aventure européenne. « Je suis devenu professionnel un peu sur le tard et je ne voulais pas quitter le Canada pour aller faire des essais en Europe », explique le principal intéressé. Sa simplicité explique peut-être ce choix. Celui qui mentionne les Testo, Nash, Gervais, Pizzolitto et Biello comme étant les meilleurs coéquipiers qu’il ait eu la chance de côtoyer n’était peut-être simplement pas fait pour le vedettariat. Pourquoi risquer ses acquis pour des éventualités ? Sebrango était un joueur bien établi en Amérique du Nord, dans une compétition qui lui convenait.

Plus tard, malgré une première retraite de courte durée, il aura finalement la chance de monter d’un échelon en restant au Canada, avec l’Impact de Montréal. Qui de mieux placé pour évaluer l’écart entre la NASL et la MLS ? « Les différences sont nombreuses ! Mais même si je ne jouais pas beaucoup, j’étais convaincu que je pourrais tirer mon épingle du jeu en MLS et être un joueur important pour l’Impact. » L’écart ne semble donc pas énorme pour un athlète de la trempe d’Eddie qui, malgré son temps de jeu limité, a largement apprécié son passage en MLS. « Ce fut une saison très spéciale pour moi, même si je n’ai pas joué autant que je l’aurais voulu. J’ai apprécié chaque seconde de toute l’aventure, du stage de préparation à mon dernier match le 27 octobre. Le soutien que j’ai reçu des fans, au stade, mais aussi dans la rue, a été incroyable ! »

AVENIR INCERTAIN
Maintenant les crampons et les maillots bien rangés, quelle sera la suite pour « Sebrangol » ? Cela reste nébuleux, même si l’Impact lui avait offert un poste au sein de son académie après sa première retraite en 2010. « Franchement, je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. Depuis le 1er janvier 2013, je suis sans emploi. J’aimerais beaucoup demeurer avec l’Impact, au sein de l’Académie ou avec les pros, mais je n’ai reçu aucune offre. » Devant l’immobilisme de l’état-major montréalais, Eduardo est forcé d’évaluer ses autres options. « J’ai déjà parlé à quelques clubs, notamment ici à Montréal, mais aussi à Ottawa et à Vancouver. Mais j’adore Montréal, j’y suis chez moi et je désire y rester. »

Pourtant, à une certaine époque, il n’avait pas envisagé de s’installer chez nous. « À mes débuts à l’Impact, je ne pensais pas terminer ma carrière ici, car je ne parlais pas français. Durant mes cinq premières années ici de 2002 à 2006, je ne me suis pas réellement ouvert à la culture, et je ne portais pas vraiment attention quand les gens parlaient en français. » Mais à son deuxième séjour avec le club, et à l’approche de la retraite, Montréal est réellement devenu l’endroit où il voulait s’établir à long terme. « Depuis 2009, je me suis vraiment intéressé à la culture québécoise et je peux maintenant dire que je me sens comme faisant partie de la communauté ici. Je veux vivre au Québec et défendre la culture locale. » Et sa réponse à la question favorite des amateurs de sports du Québec ? « Je me débrouille assez bien en français. Je dirais que je comprends à 80 % et que je peux le parler à 50 %. Je peux donc survivre ! »

Si l’avenir professionnel du Cubain est incertain, son avenir sportif pourrait passer par la Première Ligue de Soccer du Québec. Lors de sa première retraite, il avait gardé la forme avec le FC L’Assomption, avec lequel il a gardé contact. « En effet, il y a de fortes chances qu’on me voit en PLSQ avec L’Assomption. J’ai toujours la passion de jouer et c’est positif pour les deux camps. C’est une bonne chose pour la ligue et c’est très bon pour moi, car je peux continuer à jouer et encore plus m’impliquer dans la communauté, ici à Montréal et ailleurs au Québec. » Personne ne sera surpris d’apprendre qu’Eddie aura finalement pris une seconde « fausse » retraite en l’espace de deux ans…

Sans nul doute, Eddie Sebrango aura marqué l’histoire du club montréalais sur le terrain comme en dehors, où il avait toujours du temps à consacrer à ses admirateurs. C’est d’ailleurs à eux qu’il pense dans son mot de la fin. « Je voudrais saisir l’occasion pour remercier à nouveau les fans pour leur immense soutien ! Merci ! » Le chapitre de Sebrango, le joueur, avec l’Impact se termine, et on espère fortement qu’il sera honoré comme il se doit la saison prochaine et récompensé avec un poste qui en fera un Montréalais pour encore très longtemps. Gracias Eddie !
Eric Chenoix
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