TORONTO : Konopka, Morgan, Perquis, Zavaleta, Morrow (89e Hagglund), Cheyrou, Warner, Bradley, Osorio (81e Creavalle), Giovinco, Altidore (81e Moore)
MONTRÉAL : Kronberg, Miller, Lefèvre, Ciman, Tissot, Mallace (68e Piatti), Bernier, Oduro, Alexander, Duka (64e Romero), Cooper (32e McInerney)
ARBITRE : M. Bourdeau
AVERTISSEMENTS : Oduro, Bernier, Giovinco, Kronberg
LES BUTS : 22e Altidore (1-0), 25e Cooper (1-1), 56e Cheyrou (2-1), 58e Giovinco (3-1), 84e Oduro (3-2)
Montréal s’est qualifié pour la finale du la Coupe du Canada : battu 3-2 à Toronto, il passe grâce aux buts à l’extérieur et sa victoire 1-0 à l’aller. Le début de deuxième mi-temps catastrophique, comme d’habitude, a failli être fatal, mais l’équipe fut sauvée par des buts de Cooper – dont la première titularisation a été encourageante – et d’Oduro.
Toronto avait ressorti les gros canons, principalement Giovinco et Altidore, alors que Frank Klopas faisait tourner son effectif, alignant ce qu’on pourrait appeler une équipe A expérimentale sans argentins, puisque Piatti et Romero étaient sur le banc (tout comme Soumare), et que des titulaires potentiels ayant peu de temps de jeu, comme Bernier, Alexander ou Cooper, étaient alignés. L’une des inconnues était la défense, avec Miller et Tissot sur les flancs.
Le premier Montréalais à se faire remarquer fut un arrière… mais pour une action offensive. Laurent Ciman a envoyé un coup franc à distance dont le rebond a surpris Konopka, qui a difficilement repoussé la frappe, sans que personne ne puisse en profiter par la suite. Malgré sa bonne volonté, Toronto manquait beaucoup de mordant et butait sur un Montréal appliqué et solidaire défensivement.
Pour sa première titularisation, Cooper n’a pas tardé à se faire remarquer. En raison de sa présence à la conclusion des actions, mais aussi pour sa vigilance et son implication. Sa première possibilité de but l’illustre à la perfection. Après un une-deux avec l’attaquant, Duka a eu tout le loisir de s’enfoncer côté gauche avant de rendre le ballon à Cooper, qui avait bien suivi et s’était bien positionné : sa frappe était bien placée, mais Konopka aussi et il a pu la repousser.
L’ancien buteur de New York, entre autres, s’est ensuite fait remarquer en devançant Zavaleta sur un centre de Tissot. Il ne faisait toutefois pas face au but, et comme sa reprise de la tête tendue a filé droit devant lui, elle a fini hors-cadre…
Pour la première occasion torontoise (la seule digne de ce nom en première mi-temps), Altidore nous a gratifiés d’un superbe travail, tout d’abord en décalant immédiatement Giovinco un peu sur la gauche après avoir reçu le ballon plein axe, avant de piquer un sprint à travers la défense et de recevoir une passe distillée au bon moment dans l’intervalle par l’Italien et de se jeter pour tromper Kronberg d’un ballon piqué malgré l’angle fermé (1-0).
Une avance quelque peu flattée, mais qui ne durera que trois minutes. Le temps qu’un corner de Tissot soit prolongé de la tête par Miller en direction de Mallace, dont l’enchaînement contrôle de la poitine - volée a pris la direction du but. Sur la trajectoire du ballon, Cooper a tenté, avec succès, de le prolonger au fond des filets d’une talonnade (1-1).
Malgré l’absence d’occasions, les évènements se sont enchaînés dans les minutes suivant les buts. Celui qui a peut-être eu le plus d’incidence sur le match fut la blessure de Cooper, qui a dû quitter ses coéquipiers en boitant à la demi-heure de jeu. Des coéquipiers qui ont sensiblement reculé, puisqu’ils se sont la plupart du temps retrouvés à dix derrière le ballon. Et si Toronto semblait un peu mieux dans son match, il ne parvenait pas à percer sa muraille et sa domination était toujours aussi stérile.
Il a fallu attendre les tout derniers instants avant de revoir une possibilité de but, un contre montréalais lors duquel McInerney a envoyé une superbe ouverture en direction de Duka dont le tir, bien que dévié par Perquis revenu à toute vitesse, a touché l’extérieur du poteau droit.
En face ? On doit signaler une infiltration de Giovinco sur la gauche du rectangle, qui s’est terminée par une chute de l’Italien après un duel musclé avec Miller. D’autres arbitres auraient sifflé penalty, il ne faut pas le cacher. Mais la réputation de la fourmi plongeuse a certainement eu du poids dans la balance…
Et c’est encore une fois en face qu’il y a eu du danger. Tentant de se défaire des trois joueurs qui l’entouraient à l’entrée du rectangle, Alexander a vu Cheyrou mettre le pied sur le ballon… pour quasiment isoler Duka, qui n’a pas pu mener l’action à son terme en raison d’un retour in extremis de Morrow qui a envoyé le ballon en corner.
Puis est arrivée la mi-temps, et sa fameuse “malédiction” du passage au vestiaire, dont le retour est toujours très difficile pour l’Impact. Ce match n’a pas échappé à la règle. Soudainement, Toronto, quasi incapable de se montrer menaçant pendant 45 minutes, a pris d’assaut le but de Kronberg qui a soudain été beaucoup plus occupé.
On rejouait depuis cinq minutes quand Giovinco a envoyé le ballon sur la droite en direction d’Altidore dont le centre au point de penalty est arrivé à Osorio, entouré par trois défenseurs… dont aucun n’allait dans la bonne direction. Cela a donc laissé le temps au médian de tirer, une frappe de mule, heureusement pas trop loin de Kronberg qui a pu la repousser après avoir réagi rapidement.
Il a cependant fallu un coup du sort pour que Montréal craque. Blessé pendant quelques minutes après avoir violemment heurté un panneau publicitaire, Tissot était en train de se faire soigner quand il a vu Altidore recevoir un long ballon de Bradley, s’engouffrer dans l’espace qu’il défend habituellement et avoir toute la latitude de remettre le ballon à Cheyrou, qui s’était infiltré à toute vitesse et, libre de marquage, a envoyé une reprise en un temps au fond des filets (2-1).
À peine deux minutes plus tard, les trois joueurs désignés de Toronto ont enfoncé le clou d’une belle accélération plein axe. Bradley a servi Altidore qui, en un temps, a donné le ballon à Giovinco. L’Italien a pris Ciman de vitesse avant de filer battre Kronberg et de porter les chiffres à 3-1.
Montréal était virtuellement éliminé. Comme en Ligue des champions, il a fallu attendre tard pour que l’équipe se retrouve dans cette situation. Dès lors, elle devait prendre les choses en mains. Frank Klopas a fait monter Romero et Piatti. Lors de l’arrivée du joueur désigné sur le terrain, on a eu une lueur d’espoir. Il a envoyé un très beau ballon piqué en direction de McInerney : dos au but, l’attaquant a réussi à se retourner mais sa frappe a été contrée par Morgan.
Cependant, la créativité a ensuite cruellement fait défaut à l’Impact, qui ne donnait pas l’impression de savoir comment imposer le jeu. Au contraire, Toronto a cru quelques fois avoir la chance de marquer un quatrième but. Quand Bradley, de loin, a envoyé une frappe écrasée, captée sans problème par un Kronberg attentif. Quand Giovinco a joué les Alberto Tomba avec Miller avant d’envoyer un tir trop croisé. Ou encore quand le même Giovinco a effacé Lefèvre qui tentait pourtant de l’accrocher, avant de donner près de lui à Altidore, dont le tir a été repoussé par un tackle de Ciman qui s’est jeté sur sa trajectoire.
Et puis, il y eut ce moment de relâchement défensif de Toronto. Miller a eu tout le temps de déborder sur la droite et en a profité pour envoyer un centre au deuxième poteau en direction d’Oduro, qui a pris Perquis de vitesse et de hauteur pour mettre parfaitement sa tête sur le ballon et l’envoyer hors de portée de Konopka (3-2). Après avoir été très mal utilisé à Toronto en fin de saison dernière, le Ghanéen montrait un autre aspect de son registre, meilleur et plus complet que ce que pensent beaucoup de gens.
Il restait, arrêts de jeu compris, une dizaine de minutes. Mais Toronto n’est pas parvenu à reprendre le dessus. Kronberg n’eut plus aucun arrêt difficile à effectuer. Il a quand même pu remercier Ciman à la dernière minute du temps réglementaire quand le Belge s’est jeté au milieu du petit rectangle pour envoyer en corner un centre de Giovinco, qui avait filé sur la gauche avant de tenter de trouver Moore à l’affût au deuxième poteau.
Malgré les trois buts encaissés et le coutumier début de deuxième mi-temps calamiteux, on ne peut pas dire non plus que Montréal a volé sa qualification pour la finale. Pour la troisième fois de la saison, il passe un tour grâce aux buts à l’extérieur et son réalisme offensif. Les deux buts du match retour sont en outre l’œuvre de deux attaquants, Cooper et Oduro. Néanmoins, le seul opportunisme est un peu léger comme base de travail pour passer à travers les mailles du filet de la saison 2015.
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