NEW ENGLAND : Turner, Mancienne (67e Kessler), Bye, Delamea, Büttner (81e Jones), Rowe, Caldwell, Bou, Gil, Penilla (86e Buchanan), Buksa (86e Bunbury)
MONTRÉAL : Diop, Camacho, Fanni, Binks, Taïder, Piette (84e Lappalainen), Wanyama, Raitala, Urruti (74e Ballou), Okwonkwo (46e Brault-Guillard), Bojan (56e Quioto)
ARBITRE : M. Gonzales Jr.
AVERTISSEMENTS : Mancienne, Binks
LES BUTS : 56e Bou (1-0)
Montréal a perdu son premier match du Tournoi MLS is Back 0-1 contre New England. Dominateur pendant l’essentiel de la rencontre, l’adversaire a raté un grand nombre d’occasions face à un Impact qui ne semblait pas au point et rouillé.
Quatre joueurs qui peuvent jouer en défense centrale, Wanyama, Piette et Taïder simultanément sur le terrain : on avait beau connaître le onze de Thierry Henry avant le coup d’envoi, rares étaient ceux qui pouvaient se faire une idée claire de sa disposition sur le terrain. Sans surprise, il a conservé trois défenseurs centraux. Raitala prenait donc place à gauche et… Piette à droite. Les non-titularisations de Brault-Guillard et Quioto étaient les principales surprises de la soirée. Devant, on avait donc un triangle Okwonkwo - Urruti - Bojan.
Si Montréal a disputé cinq premières minutes encourageantes, le premier danger fut pour New England après un dégagement approximatif de Fanni, repris un en temps par Rowe, hors-cadre. Dès lors, les Américains sont entrés dans leur match et ont résolument pris le contrôle du ballon.
La première mi-temps ne fut certes pas à sens unique, surtout durant la première demi-heure, mais Montréal a rarement réussi à se mettre en position dangereuse. En fait, il n’a eu qu’une demi-occasion avant le repos quand Bojan, pourtant très actif et inspiré, a trouvé Urruti dans le rectangle. Le temps que l’Argentin se demande quoi faire, un défenseur avait fermé la porte et a facilement pu contrer sa tentative.
Dans un premier temps, on ne pouvait pas vraiment parler de domination totale des hommes de Bruce Arena car s’ils monopolisaient le ballon, ils ne parvenaient pas à s’approcher des parages de Diop. Il fallut, pour y parvenir, que Gil fixe Wanyama avant d’envoyer une belle frappe à ras-de-terre, bien déviée par une parade du gardien de l’IMFC qui avait pourtant la vue masquée.
À la demi-heure, cependant, l’Impact a commencé à perdre pied. Les arrières latéraux n’apportaient pas grand-chose, Wanyama semblait seul dans l’axe de l’entrejeu, Bojan et Okwonkwo avaient beau se multiplier personne ne semblait en mesure de les relayer soit dans la construction soit pour ponctuer les mouvements. Les joueurs montréalais étaient encore plus souvent deuxièmes sur le ballon, ce qui est arrivé trop souvent, tout comme les pertes de balle “cadeau”.
Dès lors, le ballon revenait de plus en plus vite dans les pieds adverses, les efforts défensifs à accomplir étaient de plus en plus nombreux, et de plus en plus éprouvants. Sans compter sur certains adversaires de plus en plus prompts à étaler leurs qualités techniques. À l’image de Penilla, auteur d’un superbe exploit individuel lors duquel il a effacé Camacho et Fanni puis envoyé un tir croisé que Binks n’a pas réussi à toucher mais qui a fini à côté.
Les cinq dernières minutes de la première mi-temps furent un festival d’occasions pour Bou, qui les a toutes ratées. Sur la première, bien lancé par Gil, il a profité de la sortie plus que téméraire de Diop pour le contourner, mais a dû se déporter ; s’il est parvenu à tirer, son envoi partait mal et Binks, bien replié, a facilement remis le ballon de la tête à son gardien revenu dare-dare.
Deux minutes plus tard, le tir de loin de Bou finissait droit dans les mains de Diop. Reste qu’il avait pu être servi car ses coéquipiers avaient pu profiter d’énormément d’espace dans l’entrejeu de l’Impact.
Pour ne rien arranger, depuis de longues minutes, les approximations défensives et les mauvaises relances se multipliaient. Il ne fallait cependant pas forcément jeter la pierre aux auteurs des mauvaises passes car ils manquaient aussi souvent de solutions. Reste que cela faisait autant de ballons perdus…
Mal à l’aise en possession, laxiste en perte de balle, l’Impact avait besoin que le repos arrive, mais il a encore eu une frayeur avant. Une longue passe de Caldwell arrivait beaucoup trop facilement à Bou qui, voyant Diop avancé, a tenté le lob mais n’a pas trouvé le fond des filets.
Thierry Henry a recadré les choses à la mi-temps, donnant de nouvelles instructions à ses joueurs et revoyant sa copie en remplaçant Okwonkwo par Brault-Guillard et en recentrant Piette. Et la reprise fut des plus encourageantes.
Ainsi, les premières minutes furent à nouveau montréalaises, mais cette fois la première occasion fut aussi à l’avantage de l’IMFC. Deux passes rapides permirent d’abord de trouver Piette, bien monté avant de servir une offrande à Urruti, seul face à Turner. Mais le gardien a repoussé le tir de l’Argentin, pas super bien car l’attaquant a eu une deuxième chance, en position plus compliquée, qu’il a envoyée hors-cadre.
C’est cependant au moment où Montréal semblait être rentré dans son match qu’il a encaissé un but, logique au vu du déroulement des débats jusque-là. Servi à l’entrée du rectangle, Bou a enchaîné un contrôle du droit qui a mis Fanni dans le vent et une frappe surpuissante du gauche qui a fini dans le but de Diop (1-0).
La réaction de l’Impact ne fut pas du tout celle attendue. Si on était loin des approximations de la fin de la première mi-temps, le mieux montré depuis la reprise a disparu. Le jeu manquait de consistance, le ballon n’avançait plus, la construction était déficiente et les appels pour des passes de finition inexistants ou inutiles.
Dès lors, même si le déséquilibre n’était pas aussi flagrant qu’avant la pause, les occasions ont recommencé à être toutes dans le même sens. La première a échu à Buksa, qui s’était jeté sur un ballon envoyé par Penilla au deuxième poteau mais l’a raté. La seconde pour Bou qui, excentré sur la gauche, a tenté sa chance de loin et obligé Diop à intervenir de la main.
Une minute plus tard, un centre de la gauche destiné à la tête de Rowe a été manqué de peu par l’Américain idéalement placé pour effectuer une reprise à bout portant qui aurait probablement terminé au fond des filets.
Une fois de plus, on pouvait dire que l’Impact s’en sortait bien. Ce qu’on a répété quand, lancé sur la droite, Bou a envoyé un centre-tir trop croisé pour être cadré et un rien devant Buksa, pourtant bien placé et auteur d’un bon appel, pour être une passe décisive.
Le dernier quart d’heure de l’Impact fut meilleur. Grâce, entre autres, aux jambes fraîches. Par moments, il y avait aussi davantage de mouvement. Reste que les défauts à l’exécution étaient encore nombreux, et même lors de moments de pressing intense, l’IMFC ne parvenait quasiment plus à menacer Turner.
Il a fallu un geste sorti de nulle part de Ballou, dont le tir des 20 mètres a surpris tout le monde… ou presque. Alors que le ballon se dirigeait vers le petit filet opposé, Turner a sorti un arrêt réflexe qui a permis à ses couleurs de conserver les trois points.
Soyons francs, au vu des 90 minutes, cette défaite est on ne peut plus logique. Beaucoup de rouille individuelle et collective, des essais infructueux, un jeu offensif souvent retombé dans ses pires travers, un cruel manque d’occasions et quelques joueurs n’atteignant pas leur meilleur niveau : il y aura beaucoup de choses à revoir avant d’affronter Toronto mercredi prochain.