Ce vendredi, le coup d’envoi de la Leagues Cup sera donné à Miami. Montréal jouera son premier match le lendemain contre Pumas. Comment est née cette nouvelle compétition ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels en sont les enjeux ? On vous explique tout.
LA GENÈSE
Il y a un peu moins de deux ans, la Concacaf a décidé de revoir de fond en comble l’organisation de ses compétitions continentales pour clubs. Ça se concrétisera la saison prochaine, non seulement avec changement de nom (la Ligue des Champions redeviendra Coupe des champions) mais aussi, voire surtout, avec un passage à 27 équipes et un tout nouveau mode de qualification, basé un peu sur les championnats nationaux mais surtout sur des compétitions régionales.
Parallèlement à cela, la MLS et le championnat du Mexique (Liga MX) ont lancé en 2018 un partenariat qui a pris plusieurs formes, tant sur le terrain qu’en dehors. Parmi elles, une compétition appelée Leagues Cup, dont le format a changé et qui a été perturbée par la pandémie. Justement, durant la pandémie, un tournoi à l’image du format de la Coupe du monde avait regroupé tous les clubs de MLS et avait eu un certain succès. Certains auraient aimé le pérenniser, mais ce n’était pas vraiment possible : les circonstances de l’époque étaient exceptionnelles et les compétitions déjà en route en temps normal ne lui laissaient guère de place ni d’intérêt.
Le besoin d’un tournoi régional pour l’Amérique du Nord, une compétition MLS - Liga MX qui cherche encore à prendre sa place et un format qui a excité certaines papilles (plus un ingrédient dont on vous parlera plus bas) : tout était réuni pour que la “méga” Leagues Cup qui commencera ce vendredi voit le jour.
LE FORMAT
On peut parler de méga, car les dirigeants des deux championnats ont décidé de ne pas faire de demi-mesure : tous leurs clubs participent à la compétition. Il y en a actuellement 29 en MLS, 18 en D1 mexicaine, vous avez fait le compte, ça fait 47. À un près, le nombre de participants à la Coupe du monde 2026, en plus (voilà l’ingrédient supplémentaire)… Ce qui a inspiré le format actuel de la compétition, qui compte un total de 77 rencontres.
Alors qu’à l’époque, les pontes de la Fifa voulaient toujours 16 groupes de 3 (porte ouverte aux petits arrangements entre les deux dernières équipes en action pendant que la dernière est un spectateur impuissant - depuis lors, on a décidé de passer à des groupes de 4), les organisateurs de la Leagues Cup, qui seront aussi les pays où aura lieu le Mondial 2026, se sont dit que s’en approcher le plus possible constituerait une excellente répétition générale. Le format de la Leagues Cup 2023 sera donc le plus proche possible de celui prévu à l’époque pour la prochaine Coupe du monde.
Comme il y a 47 équipes, et non 48, il y aura 15 groupes au premier tour. Ça fait 45 places, et donc deux qualifiés d’office – le tenant du titre de chaque championnat, en l’occurrence le Los Angeles FC et Pachuca (“Buuuuuuuuuuuut de Cameron Porter !!!” – pardon, j’ai pas pu m’en empêcher). Les 2 premiers seront qualifiés, ça fait donc 30 + les 2 qualifiés d’office, et hop, on arrive à 32, le nombre nécessaire pour les seizièmes de finale, les mathématiques sont bien faites quand même…
LA PHASE DE GROUPES
Aucun tirage au sort n’a eu lieu pour la composition des groupes. On a réparti les clubs de MLS en 4 régions, et dans chacune d’entre elles, on a mis un club de MLS qui a fini dans la première moitié du classement la saison dernière (tête de série du groupe), un qui a fini en deuxième moitié de classement et un club mexicain (ou deux, pour deux groupes) dont l’année 2022 a été difficile si la tête de série a fini bien classée en MLS (et inversement).
Montréal, qui a connu une très belle saison 2022, a donc hérité d’un groupe théoriquement facile, en tout cas si on se réfère aux résultats de la saison dernière. Il affrontera DC United, qui avait à l’époque fini dernier de MLS, et Pumas, 15e sur 18 si on compte le total des points pris en 2022 en championnat du Mexique (ce qui ne correspond pas à une saison, car là-bas elle se joue sur l’année scolaire ; on vous épargne les explications sur les tournois d’ouverture et de clôture). Autre avantage d’être tête de série : Montréal jouera ses deux rencontres de la phase de groupes à domicile, donc samedi contre les Mexicains et le mercredi 26 juillet contre les Américains.
Cela dit, de l’eau a coulé sous les points depuis la fin de l’année dernière. Montréal est actuellement une équipe de milieu de classement, tout comme DC United. Cette saison, les deux équipes semblent donc se valoir. Pumas a en revanche stagné, terminant 14
e sur 18 de la deuxième moitié de saison du championnat du Mexique 2022/23.
Petite particularité de la phase de groupes : il n’y aura pas de match nul (une autre idée saugrenue qui avait en son temps germé dans la tête de pontes de la Fifa) et des tirs au but en cas d’égalité. Donc, une victoire vaudra 3 points, un succès après tir aux buts 2, un nul sans victoire aux tirs au but 1, et une défaite 0. On verra si (ce sera peut-être le mérite de cette formule) ça réduira les cas d’égalité des ces groupes de 3, mais rien n’est moins sûr.
LA PHASE À ÉLIMINATION DIRECTE
La suite est plus habituelle, avec des seizièmes, huitièmes, quarts et demi-finales, avant la finale prévue pour le 19 août - et aussi, comme à la Coupe du monde, mais cette fois pas forcément pour seulement faire pareil, un match pour la troisième place. Avant les demi-finales, les équipes joueront encore contre celles des groupes de leur région géographique (qui, vous allez le comprendre au prochain paragraphe si vous connaissez la géo, ne vaut que pour les clubs de MLS).
En cas de qualification, Montréal jouera son seizième de finale contre Philadelphie, Tijuana ou Queretaro. S’il termine deuxième de son groupe et doit affronter Philadelphie, le match aura lieu en Pennsylvanie. Dans tous les autres cas, la rencontre sera jouée au stade Saputo. À partir des huitièmes de finale, un match entre un club de MLS et un club mexicain se jouera dans le stade du club de MLS, un match entre deux clubs de MLS se jouera dans le stade du mieux classé à l’issue de la saison régulière 2022, ce qui fait que seul un duel face au LAFC (qui ne peut pas avoir lieu avant la finale) ne se jouerait pas à Montréal.
LES ENJEUX
Vous l’avez compris : l’enjeu principal de la compétition est de se qualifier pour la Coupe des champions. Les trois premiers (d’où l’obligation du duel pour la troisième place) auront un billet pour la compétition continentale, le vainqueur sera qualifié d’office pour les huitièmes de finale (donc exempté du premier tour).
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