MONTRÉAL : Bush, Duvall, Ciman, Fisher, Oyongo, Donadel, Dzemaili (89e Cabrera), Bernier, Oduro (69e Lovitz), Piatti, Jackson-Hamel (78e Depuy)
NEW YORK : Robles, Murillo, Perrinelle, Long, Lawrence, Davis (75e Gulbrandsen), Felipe, Kljestan, Royer (69e Muyl), Grella (74e Veron), Wright-Phillips
ARBITRE : M. Geiger
AVERTISSEMENTS : Lawrence, Dzemaili, Bernier, Lovitz
LES BUTS : 67e Dzemaili (1-0)
Face à une équipe de New York qui a beaucoup pressé mais rarement joué, Montréal a réalisé une prestation propre défensivement et a su déceler puis punir les faiblesses de son adversaire pour s’imposer 1-0 sur un but de Dzemaili qui a une fois de plus démontré son apport précieux.
Après un début de saison riche en tâtonnements, volontaires ou forcés, Mauro Biello a aligné les 10 mêmes joueurs de champ pour une deuxième fois de suite, une décision prise avec conviction par les observateurs. Seul changement, attendu, Crépeau retrouvait le banc, et Bush sa place de titulaire entre les perches.
Dès le coup d’envoi, New York a étalé son désir de presser très haut, mais a surtout pris le match en mains face à un Impact qui, comme de coutume, peinait à se mettre en route. On jouait depuis trois minutes à peine que Grella et Murillo combinaient sur la droite, jusqu’à ce que le dernier nommé ne centre en direction de Wright-Phillips, dont la reprise a terminé au-dessus.
Seulement soixante secondes plus tard, l’arrière droit, encore monté très haut, a une fois de plus trouvé l’attaquant de pointe, au premier poteau cette fois, où il a repris le ballon à bout portant. Bush était au bon endroit, mais n’a pu que renvoyer le ballon sur son adversaire qui, voyant l’ouverture, a frappé de toutes ses forces : l’angle était fermé et le ballon est passé devant le but sans y entrer.
Ces deux actions ont illustré une première moitié de mi-temps qui s’est passée en grande partie dans un seul camp. Néanmoins, la volonté new-yorkaise de jouer haut était peut-être trop intense. Du coup, la défense montréalaise se regroupait et il était impossible d’y trouver des espaces pour combiner. Montréal arrivait donc à bien négocier le pressing adverse.
Hormis quelques contres avortés, il fallut patienter 20 minutes avant de voir l’Impact se montrer menaçant. Après s’être débarrassé de Murillo, Piatti a cédé à Dzemaili à l’entrée du rectangle, mais l’international suisse a complètement raté sa frappe. L’Impact rentrait dans son match, et en repoussant un centre d’Oyongo, Robles a assomé Long, provoquant un long arrêt de jeu qui a visiblement cassé le rythme de son équipe.
Dès lors, la physionomie des échanges a diamétralement changé, avec une équipe montréalaise semblant davantage en contrôle, et surtout plus menaçante. Elle pensait avoir ouvert la marque à la demi-heure quand une longue touche mal négociée a été reprise victorieusement par Dzemaili. Néanmoins, au moment de la frappe, trois Montréalais étaient hors-jeu, dont Oduro qui a sauté devant Robles. Il n’était pas collé au gardien mais, selon l’arbitre, suffisamment près pour soit obstruer sa vue soit l’influencer. Le but a donc été annulé.
Les situations chaudes se sont multipliées devant Robles par la suite, illustrant que Montréal était mieux dans le match, mais elles ne mettaient toutefois pas vraiment le gardien visiteur en péril. Il n’eut qu’une grosse intervention à effectuer, sur un tir de loin de Jackson-Hamel qui, légèrement décalé sur la gauche, avait vu Oduro lui prolonger un long ballon dans les pieds.
Comme souvent, Montréal est remonté sur le terrain concentré sur son sujet. Avec, en chef de file, Bernier qui donnait le ton et montrait l’exemple. Après avoir patiemment combiné avec Dzemaili côté droit, le capitaine a envoyé en centre vers Oyongo, à l’entrée du rectangle côté opposé : le missile du champion d’Afrique prenait la direction de la lucarne jusqu’à ce que Robles ne l’en écarte d’un superbe plongeon.
Dans un match relativement fermé où personne ne parvenait à percer la défense adverse, il fallait profiter de la moindre ouverture pour faire mouche. Monté lors d’une relance rapide venue de l’arrière, Duvall a réussi à glisser le ballon derrière trois défenseurs à la course avec Oduro. Vous n’avez aucune peine à deviner qui fut le plus rapide. Le tir de l’attaquant était toutefois trop dirigé sur Robles.
Le ballon passait souvent d’un bout à l’autre du terrain… ou plutôt, d’un camp à l’autre en restant toutefois bien éloigné des deux buts. New York aussi a eu quelques possibilités d’inquiéter Bush, mais il n’y est pas parvenu, souvent en raison de mauvaises décisions faisant avorter leurs actions. Dès lors, il fallut se contenter d’un tir de loin de Royer, directement sur le gardien.
Les idées new-yorkaises n’étaient pas toujours nettes non plus sur certaines phases arrêtées, alors qu’il fallait parfois un instant de trop aux visiteurs pour retrouver leur concentration. Bernier l’avait certainement remarqué en jouant un coup franc rapidement : Dzemaili et Piatti en ont profité pour réaliser un une-deux sur la gauche à l’issue duquel le Suisse s’était infiltré bien loin dans le rectangle, d’où il n’a eu aucune peine à battre Robles (1-0).
New York devait réagir. Et on aurait pu imaginer un sursaut rapide quand, peu après la reprise du jeu, un corner repoussé a vu Lawrence, lancé à toute vitesse, envoyer une frappe qui a échoué dans le petit filet. C’était toutefois un trompe-l’œil : à court de souffle et d’imagination, les visiteurs étaient contraints de laisser le contrôle des débats à l’Impact, qui le prenait volontiers.
L’attentisme n’était pas (encore) la règle. Pour preuve, Dzemaili, après avoir récupéré un ballon, l’a donné vers l’avant à Piatti qui a buté sur un défenseur. Mais le buteur du jour avait parfaitement suivi l’action, a repris le ballon, effacé un adversaire et tiré. Certes, sa tentative a fini sur Robles, mais c’est surtout l’ensemble de son action qui a illustré la plus-value apportée par le joueur désigné.
Dans les toutes dernières minutes, l’Impact s’est recroquevillé devant son but. Mais ça n’a pas porté à conséquence. New York n’y était plus. Seul un coup franc de Felipe a fait illusion : ayant force et effet, il a toutefois filé droit sur Bush. Sinon, il fallut se contenter d’une tentative à distance de Perrinelle, complètement ratée.
Après 90 minutes, Montréal peut se satisfaire de sa prestation la plus aboutie de la saison (à vrai dire, la première vraiment convaincante sans circonstances facilitantes) : défensivement, il a résolu les équations posées par son adversaire ; offensivement, il a décelé puis exploité une faille qui lui a permis d’inscrire le but de la victoire. De quoi lancer avec optimisme un mois de juin très chargé et avec de nombreux déplacements.