COLUMBUS : Clarke, Afful, Parkhurst, Sauro, Francis, Trapp, Tchani (76e McInerney), Finlay, Higuain, Meram (77e Mabwati, 115e Wahl), Kamara
MONTRÉAL : Bush, Oyongo (85e Venegas), Cabrera, Ciman, Toia, Donadel, Mallace, Bernier (74e Reo-Coker), Duka (65e Camara), Piatti, Drogba
ARBITRE : M. Villarreal
AVERTISSEMENTS : Sauro, Donadel, Camara, Reo-Coker
LES BUTS : 4e Kamara (1-0), 40e Duka (1-1), 78e Finlay (2-1), 111e Kamara (3-1)
La saison de Montréal a pris fin à Columbus, qui s’est imposé 3-1 après prolongation après avoir perdu le match aller 2-1. L’équipe locale a été récompensée de son beau jeu et de ses intentions offensives pendant 120 minutes, et a concrétisé trois centres de la gauche pour surprendre son adversaire. Ce dernier n’a toutefois pas à rougir de sa prestation lors d’un match digne d’une finale de Coupe MLS.
Les deux équipes étaient facilement reconnaissables par rapport au match aller. Columbus alignait le même onze. Du côté de Montréal, la disposition était identique mais il y avait deux changements dans l’équipe : Reo-Coker, enrhumé plus tôt cette semaine, était sur le banc et remplacé par Mallace, alors que sur le flanc droit, Duka avait été préféré à Oduro.
Columbus aime attaquer. Ne pense qu’à ça, diront certains. Alors imaginez quand, chez lui, il a un but de retard à rattraper au moment du coup d’envoi… Eh oui, il se lance immédiatement à l’assaut du but adverse. Et c’est ce qu’on a vu. On jouait depuis deux minutes à peine qu’une combinaison suite à un coup franc dans l’axe arrivait à Finlay, tout près du but, qui n’a raté son tir qu’en raison de l’intervention de Donadel qui avait touché le ballon juste avant sa frappe.
On ne jouait que dans un camp. Montréal ne s’aidait pas avec des imprécisions tant balle au pied que sans ballon. Une mauvaise relance de l’entrejeu alors que l’Impact était encore dans son camp a permis à Columbus de récupérer le ballon. Une absence de marquage sur Francis lui a permis de monter, et la belle passe d’Higuain a lancé l’arrière gauche sur son flanc avec un espace béant devant lui. Il a eu tout le temps de centrer au premier poteau, où Kamara a devancé Ciman (abandonné par Cabrera) et de placer le ballon hors de portée de Bush (1-0).
On n’avait pas encore passé la barre des cinq minutes que la balance avait penché de l’autre côté : Columbus était virtuellement qualifié, alors qu’au moment du coup d’envoi, il était dans la position la moins enviable. Cette nouvelle situation ne freinait en rien ses ardeurs. Il a fallu un tackle parfait de Cabrera pour enlever le ballon des pieds de Kamara, lancé seul face à Bush par Finlay.
À Columbus, le danger peut venir de partout et de tout le monde. Cependant, la spécialité maison, ce sont les centres. Personne ne fait mieux en MLS (merci Vision du Jeu pour l’info). Et c’est sur l’un d’entre eux que l’on est passé tout près du deuxième but. Très loin dans le rectangle de Bush, l’arrière droit Afful a envoyé un centre au deuxième poteau, vers Kamara dont la puissante reprise de la tête a heurté la transversale de plein fouet.
Ceux qui suivent les Noir et Or de loin entendent beaucoup les noms de Kamara, l’homme de pointe, et de Finlay, le milieu droit, un des meilleurs donneurs de passes décisives de la compétition. À lire cela, on pourrait penser que c’est de son côté que vient l’essentiel du danger. C’est sans compter sur l’autre flanc, dont il faut énormément se méfier. On l’a vu sur le but. On l’a revu quand le médian gauche, Meram, a reçu un long ballon, a pu rentrer dans le jeu et tirer : un ballon que Bush a repoussé sur Finlay. Le réflexe du premier pour envoyer le ballon vers le but a été surpassé par celui du second pour l’empêcher d’y entrer, mais Finlay était de toute façon hors-jeu au moment du tir. Ce flanc gauche n’avait pas fini de causer des misères à la défense de l’Impact…
Pendant une demi-heure, le match a eu cette allure à sens unique. Tout au plus, l’Impact parvenait-il à envoyer quelques ballons aériens dans le rectangle, que la défense locale repoussait sans trop de problèmes. La première occasion digne de ce nom pour les visiteurs a été initiée par un long ballon plein axe de Ciman qui a mis presque tout l’équipe adverse dans le vent pour arriver à Piatti qui, dès 20 mètres, était en bonne position pour tirer : il a tenté sa chance immédiatement, son envoi est passé au-dessus.
Comme souvent depuis que Mauro Biello est en poste, la fin de la première mi-temps a viré à la folie. Une folie en faveur de Montréal qui s’est soudainement réveillé et transformé en tornade. Qui a sonné la charge ? Encore le capitaine Bernier ! D’un superbe enchaînement contrôle de la poitrine - frappe cadrée, il a repris un dégagement approximatif de la défense pour obliger Clark, bien placé, à effectuer son premier gros arrêt de la soirée.
Très calme jusque-là, l’attaque montréalaise est soudainement devenue très agitée. Un effort de Piatti sur la gauche s’est terminé par un puissant tir légèrement dévié : pas loin du but, corner. Celui-ci, mal repoussé, a été repris par Donadel d’un puissant tir qui se dirigeait sous la transversale avant que Clark n’effectue un superbe arrêt. Autre corner.
Ce coup de coin allait mettre fin à cette intense pression montréalaise. Une fin espérée par tous les visiteurs et leurs supporters. À la réception, Ciman n’a jamais abandonné pour, en deux fois, mettre le ballon dans le petit rectangle où il y avait un flottement défensif de la défense de Columbus. Il y avait aussi Duka, très largement hors-jeu, ce qui a complètement échappé à l’arbitre et au juge de touche. Cette chance en or d’égaliser, le Montréalais ne l’a pas galvaudée (1-1).
Si au retour des vestiaires, les intentions de Columbus étaient certainement les mêmes qu’au coup d’envoi, le jeu, lui, était plus équilibré. C’est d’ailleurs Montréal qui s’est créé la première occasion. Toia nous a gratifiés d’une belle montée et est rentré dans le jeu, provoquant une faute un peu inutile de Tchani. Ce coup franc en position dangereuse a été bien placé par Drogba, même si finalement Clarke s’est emparé du ballon sans trop de problèmes.
Certes, par moments, Columbus monopolisait le ballon, mais il ne parvenait plus à inquiéter Bush. Au contraire, quand Montréal arrivait dans le camp adverse, il semblait pouvoir menacer à tout instant. On a vu Duka étaler sa technique pour effacer Francis avant de centrer au premier poteau pour Drogba qui s’est retourné pour tenter une talonnade mais a envoyé le ballon sur Clarke. À peine une minute plus tard, plusieurs Montréalais convoitaient un ballon envoyé plein axe à l’entrée du rectangle : Bernier et Drogba ne sont pas arrivés à le contrôler, la défense n’a pas réussi à le dégager, et Duka, légèrement décalé côté droit, est parvenu à tirer, pas très loin à côté.
Mais Columbus avait encore des ressources et a accentué la pression. C’était intense, très intense. Inquiétant aussi. Sauf que ça ne débouchait sur aucune occasion. Les centres s’accumulaient, passaient dangereusement dans le rectangle, mais personne ne parvenait à les toucher.
Un de ces ballons dangereux dans le rectangle a été dégagé par Ciman, qui l’a toutefois poussé un peu trop loin. Finlay a sauté entre le défenseur et le ballon : les deux joueurs sont entrés en contact, et Ciman a écarté son adversaire du bras. On peut toutefois se demander si Finlay avait joué le ballon, ou plutôt commis une faute d’obstruction. M. Villarreal a en tout cas sifflé penalty, ce que de nombreux observateurs neutres ont jugé très sévère. Kamara l’a tiré assez mollement à sa gauche, Bush avait choisi le bon côté et effectué un arrêt super important. Il y a une justice, diront certains.
Cet arrêt a été un gros coup sur la tête des joueurs locaux, qui ont mis plusieurs minutes à s’en remettre. S’ils ont par la suite repris leurs esprits, ces minutes étaient évidemment très précieuses pour l’Impact, qui a même mis Clarke à contribution sur un tir d’Oyongo.
L’entrée au jeu de Mabwati a remis son équipe dans le match et a immédiatement fait effet. Il n’était sur le terrain que depuis une minute qu’il envoyait un centre de la gauche vers Kamara, qui ne parvenait pas à maîtriser le ballon. À l’affût, et vraisemblablement un peu hors-jeu (la justice marche dans les deux camps, diront les autres), McInerney a envoyé un tir à bout pourtant, que Bush a repoussé mais Finlay avait bien suivi et a fait exploser le stade de joie (2-1).
C’était donc l’égalité parfaite au total des deux rencontres. Le suspense était à couper au couteau, tout comme parfois la tension entre les joueurs sur le terrain. Le match était haché par moments, et chaque tir ou chaque incursion dans un des deux rectangles se transformait en grand frisson. De loin, Mabwati a envoyé une frappe bondissante qui n’a pas échoué loin du but de Bush, qui ne semblait toutefois pas battu.
Après avoir été à la source du 2-1, McInerney a failli jouer un autre très mauvais tour à son ancienne équipe quand il a envoyé un long ballon permettant à Kamara de filer au but. Mais, poursuivi par Ciman, l’attaquant s’est trop déporté sur sa gauche avant d’envoyer un tir beaucoup trop croisé.
Même si les actions de Columbus étaient plus abouties, Montréal se présentait aussi dans le camp adverse. Il a fallu une distraction locale pour amener le danger : pendant que plusieurs joueurs réclamaient une faute, un long ballon est arrivé à Drogba côté gauche. Le centre de l’Ivoirien n’a pas été très bien jugé par Clarke et il a fallu une intervention de Francis tout juste devant Venegas pour dégager un ballon on ne peut plus chaud.
Le marquoir affichant 2-1 après 90 minutes, soit le même score qu’au match aller, il fallait recourir aux prolongations. Rappelons qu’en MLS, la règle des buts à l’extérieur est en vigueur, mais ne compte que durant le temps réglementaire.
L’intensité était toujours là, les intentions offensives de Columbus également, mais il était clair que les deux équipes tentaient d’épargner leur énergie, dans laquelle elles avaient déjà beaucoup puisé. Il a fallu attendre dix minutes pour que le danger se précise : Finlay a effacé deux hommes dans le rectangle mais n’a pas franchi l’obstacle Cabrera au moment de son tir. Autre occasion une minute plus tard, quand Mabwati a débordé sur la gauche et donné en retrait vers McInerney qui a eu le temps de contrôler et d’envoyer un puissant tir, juste à côté.
Le scénario est resté le même au changement de côté. Sauf que cette fois, Columbus est arrivé à ses fins. Recevant un ballon quasiment sur la ligne de touche côté droit, Finlay a eu tout le loisir de traverser le terrain sur presque toute sa largeur avant de donner à Mabwati côté gauche. Le Congolais a centré au deuxième poteau où Kamara a fait 3-1 d’une reprise croisée de la tête. Pour la troisième fois de la soirée, Columbus marquait suite à un centre de la gauche…
Montréal n’avait plus le choix. Il lui restait moins de 10 minutes pour forcer, au pire, les tirs au but. Bien entendu, il s’est jeté vers l’avant. Après avoir débordé sur la droite, Camara a centré vers Reo-Coker dont la reprise placée au premier poteau a été repoussée par Clarke. Venegas était à l’affût mais Parkhurst et son gardien étaient sur la trajectoire de la tentative du Costaricien.
Bien lancé sur la gauche par Venegas, Piatti a eu une occasion en or : ayant énormément d’espace devant lui pour aller au but, il a cependant préféré tenter sa chance de loin, un tir qui a fini beaucoup trop haut. L’Argentin hérité de la dernière possibilité de la soirée, et a cette fois cadré son envoi, une tête plongeante croisée après un ballon piqué de Donadel qui avait surmonté la défense, mais Clarke était à la bonne place.
Quand l’arbitre a sifflé la fin des débats, le stade pouvait exploser de joie. Le résultat et la qualification faisaient évidemment le bonheur des supporters locaux, mais la gloire était aussi grande que le péril d’avoir battu un adversaire en forme et qui lui a donné beaucoup de fil à retordre. Bien entendu, il y a d’autres équipes dans la compétition, mais ce duel était digne d’une finale de la Coupe MLS. Montréal peut désormais se concentrer sur sa saison 2016. Si le groupe désormais formé peut la commencer au complet dès le début de la préparation, il y a des raisons d’être optimiste !
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