VANCOUVER : Ousted, Beitashour, Waston, Parker, Harvey, Teibert, Koffie (84e Laba), Techera, Morales (68e Rosales), Manneh, Rivero (72e Mattocks)
MONTRÉAL : Kronberg, Oyongo, Ciman, Cabrera, Toia, Donadel (73e Alexander), Mallace, Reo-Coker, Mapp, Venegas (64e Romero), Oduro (64e Jackson-Hamel)
ARBITRE : M. Petrescu
AVERTISSEMENTS : Ciman
EXCLUSION : 30e Cabrera (2j.)
LES BUTS : 39e Rivero (1-0), 53e Parker (2-0)
Obligé de gagner à Vancouver en finale retour de la Coupe du Canada après le 2-2 de l’aller, Montréal n’a jamais été dans le coup et a complètement perdu pied après l’exclusion de Cabrera à la demi-heure, s’inclinant finalement 2-0. L’équipe de Colombie-Britannique représentera donc le Canada lors de la Ligue des champions 16/17.
Pour ce déplacement à Vancouver, avec l’obligation de gagner, Frank Klopas avait changé son fusil d’épaule, tentant un 4-5-1 quelque peu hybride, avec un trio Donadel - Mallace - Reo-Coker dans l’axe du milieu de terrain, Venegas sur la gauche, Mapp sur la droite et Oduro en pointe. On nous parlait aussi de 4-3-3, dont le seul réel signe s’est manifesté par l’une ou l’autre permutation entre le Ghanéen et le Costaricien.
Mais peu importe la disposition, c’est l’animation qui compte. Et il ne fallut pas deux minutes pour avoir un premier aperçu du scénario du match, avec une perte de balle montréalaise et, en deux passes, le ballon qui est arrivé à Manneh via Techera. À la droite du but et seul devant Kronberg, l’attaquant a envoyé une frappe cadrée mais, bien placé, le gardien l’a déviée.
Pour le reste, Montréal avait le plus souvent le ballon dans les pieds, sans trop en faire quoi que ce soit de probant. En voyant la composition de l’équipe, il y avait de quoi s’inquiéter… mais aussi des éléments de curiosité. Reo-Coker, par exemple, ne se débrouillait pas si mal en relais derrière les attaquants. Venegas et Oduro bougeaient bien. Mais les éléments positifs étaient isolés, et on voyait que l’animation manquait d’automatismes. Dans un match de préparation, on aurait davantage vu le potentiel et pensé aux progrès possibles. Mais dans un match aussi crucial, les manquements sont ressortis.
Parmi eux, évidemment, la difficulté de construire le jeu et de se créer des occasions en s’installant dans le camp de l’adversaire. D’ailleurs… la meilleure possibilité de but montréalaise (la seule des 88 premières minutes) est survenue sur un contre, lors duquel quatre joueurs sont partis face à deux adversaires. Malheureusement, Oduro a cédé le ballon un peu trop tôt et un peu trop latéralement à Mapp, qui n’a pu que le remettre en retrait… où personne n’était resté. En plus, ces approximations avaient laissé le temps à des défenseurs de revenir.
Vancouver avait le loisir de jouer dans un fauteuil. Sa défense bien en place, il pouvait miser sur sa vitesse pour se créer des occasions… ou des coups francs. Contre-attaques et phases arrêtées sont leurs armes fatales, même à domicile. Un style qui leur avait aussi permis de provoquer des fautes de Cabrera et Ciman valant un carton jaune aux deux défenseurs centraux alors qu’on n’avait pas encore franchi le premier quart de la rencontre.
Dans la liste des choses inquiétantes de la soirée, le fait que Kronberg soit le joueur de l’Impact à se mettre le plus en valeur. Comme quand un coup franc sur la droite a été envoyé au premier poteau par Morales en direction de Rivero, un rien trop court contrairement au portier visiteur qui est sorti droit sur le ballon.
À la demi-heure, un nouveau contre local a vu Rivero, côté gauche, effectuer un crochet pour mettre Cabrera dans le vent avant que l’Argentin ne tendre la jambe, faisant chuter son adversaire juste devant le rectangle. Un carton jaune qui n’avait rien d’exagérément sévère, mais qui était surtout le second de la soirée pour l’arrière central. L’Impact devait jouer une heure à dix ! Morales s’est chargé du coup franc qui, bien que légèrement dévié par le mur, a fini juste au-dessus.
Du coup, Toia est passé dans l’axe, Oyongo à gauche et Reo-Coker arrière droit. Un retour en arrière qui a semblé aller plus loin que prévu, puisque l’espace d’un instant, il a semblé revenir au temps où il jouait pour Vancouver, envoyant une passe en retrait ridicule, droit dans les pieds de Techera, idéalement lancé. Dans un premier temps, il a buté sur Kronberg, mais il a retrouvé le ballon, effacé Toia et retenté sa chance. Cette fois, Kronberg n’a pu que dévier le tir, qui prenait déjà la direction des filets avant que Rivero ne l’y prolonge (1-0).
Obligé de marquer deux buts, mais avec un homme de moins, l’Impact n’a apporté aucun changement dans sa composition ni dans sa façon de jouer au retour des vestiaires. Au contraire, il est retombé dans certains anciens travers, à savoir une profonde apathie juste après le repos. On ne rejouait pas depuis deux minutes quand Morales s’est infiltré en vitesse dans l’axe avant de céder sur la gauche à Manneh qui s’est défait de Reo-Coker avant d’envoyer un solide tir au premier poteau. Une très belle intervention de Kronberg l’a empêché de doubler l’avance de ses couleurs.
Ce n’était que partie remise. On ne rejouait pas depuis 10 minutes qu’un corner était envoyé au point de penalty où Parker a devancé Venegas et repris victorieusement le ballon de la tête. 2-0, la messe était dite. Pourtant, dans l’absolu, ça ne changeait en rien la mission de l’Impact, déjà obligé de marquer deux buts à la mi-temps. Mais dès cet instant, la résignation fut totale dans les rangs de l’équipe de Frank Klopas, et le match s’est complètement éteint.
Quand Vancouver avait le ballon, il le faisait circuler tranquillement, ne prenant pas le moindre risque. Quand Montréal était en sa possession, il était toujours aussi peu inspiré. Il n’y eut donc plus grand-chose d’intéressant à se mettre sous la dent, mais les supporters locaux, bien heureux de la tournure des évènements, n’en avaient cure. Ils ont même espéré que l’addition ne soit plus lourde, notamment quand Mattocks est parti seul face à Kronberg, mais il s’est emmêlé un peu avant que le bon retour de Toia ne lui fasse complètement s’enfarger tout seul dans le tapis.
Il a fallu attendre les tout derniers instants pour voir l’Impact se créer sa deuxième occasion du match. Mapp a débordé sur la droite avant de centrer au cœur du rectangle, où Jackson-Hamel a repris le ballon en un temps, hors-cadre. Vancouver a encore été menaçant dans les arrêts de jeu : Manneh, lancé en contre, a tiré droit sur Kronberg, avant que Techera n’envoie un tir de loin écrasé qui n’a posé aucun problème au gardien visiteur, auteur de son meilleur match sous le maillot montréalais.
Rare point positif de la soirée, on ne peut pas reprocher au club de ne pas avoir pris cette finale au sérieux. Espérons que ça se poursuive au cours des années futures. Par contre, les prestations tant à l’aller qu’au retour ont de quoi inquiéter, et sont dans la lignée de celles de ces dernières semaines en championnat. Vancouver a également été bon, gagnant en respectant les principes de jeu qu’il montre depuis le début de la saison. Sa victoire est méritée, et il n’a pas volé de représenter le Canada en Ligue des champions lors de la saison 2016/17. C’est aussi la première fois de son histoire qu’il soulève la Coupe des Voyageurs, toutes formules confondues.
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