MONTRÉAL : Bush, Oyongo, Cabrera, Ciman, Toia, Donadel, Mallace (88e Bernier), Romero (78e Tissot), Piatti, Duka (71e McInerney), Oduro
SEATTLE : Perkins, Mears, Marshall, Scott, Gonzalez (73e Remick), Alonso, Rose, Friberg (78e Pineda), Roldan, Neagle, Barrett (68e Jones)
ARBITRE : M. Penso
AVERTISSEMENTS : Pineda, Donadel, McInerney
LE BUT : 88e Ciman
Dominateur contre un Seattle privé de ses meilleurs atouts, Montréal a longtemps cherché la faille sans succès, et après une deuxième mi-temps moins inspirée, a finalement remporté les trois points grâce à un but libérateur de Ciman, une fois de plus meilleur homme sur le terrain.
Cadeau de Noël attendu au stade Saputo : Seattle débarquait à Montréal sans ses deux armes de prédilection ; Clint Dempsey (Gold Cup) et Obafemi Martins (blessure) n’étaient pas sur la feuille de match. Le clan montréalais espérait donc profiter de ces absences pour confirmer ses bonnes dispositions (à domicile du moins) des dernières semaines.
Le premier quart d’heure était à l’avantage des montréalais, qui s’emparaient du ballon sans toutefois créer le danger. Seattle, bien organisé en défense, laissait peu d’espace aux locaux, et si ceux-ci s’en trouvaient, l’adversaire cassait le jeu en commettant des fautes. C’est d’ailleurs sur un coup franc de Laurent Ciman que vint la première réelle occasion, mais son tir des 30 mètres passait à gauche de la cage de Perkins.
Ensuite, c’était au tour de Piatti de s’illustrer. L’Argentin montait en régime, se créait des espaces et distribuait de bons ballons, notamment à la 21e minute, lorsqu’il lançait Oduro seul vers Perkins, mais l’ex-portier de l’Impact avait le dernier mot en déviant le tir de la gazelle ghanéenne en corner. Celui-ci était tiré par Donadel qui plaçait le cuir sur le front de Toia au premier poteau, mais l’Américain croisait trop sa reprise et le ballon passait à côté. Les deux premières grosses occasions du match pour les hommes en bleu.
À l’autre bout du terrain, les visiteurs semblaient se concentrer à faire passer tous les ballons par Neagle, ce qui facilitait la tâche de la défense montréalaise, malgré un pressing haut de Chad Barrett par moments. Il faut dire que le général Ciman était de garde et largement maître de son sujet (les mots sont faibles pour illustrer la domination du Belge), mais aussi fort bien épaulé par un Cabrera alerte et très juste dans toutes ses interventions.
Montréal continuait ensuite à bien faire circuler le ballon, mais Seattle proposait un football hermétique, que seul Piatti réussissait à bousculer grâce à la rapidité de ses gestes techniques. En cette première mi-temps, le nacho était servi avec salsa picante, Piatti nous offrant probablement sa meilleure prestation en « 10 » depuis un moment. Juste avant la mi-temps, Duka, à la suite d’un bel effort individuel, parvenait à se trouver de l’espace avant de tirer, mais le ballon passait à quelques centimètres du montant gauche du but.
La mi-temps était sifflée sur un score vierge. Le manque de finition viendrait-il encore une fois hanter l’Impact ? Cette première période n’était pas sans rappeler la première mi-temps de la défaite à domicile contre New York City…
Comme c’est souvent le cas au stade Saputo, le jeu reprenait mollement au retour des vestiaires, comme si on attendait que les supporters soient bien revenus à leurs sièges avant de recommencer à jouer. Mallace sonnait le réveil à la 50e minute en plaçant un bon centre au second poteau sur la tête d’Oduro, mais ce dernier ajustait mal sa reprise, que Perkins captait sans peine.
Seattle se créait quelques minutes plus tard sa plus belle occasion du match, quand Neagle reprenait solidement de la tête un centre de Chad Barrett au premier poteau, mais le ballon passait à quelques centimètres du montant de la cage de Bush et allait échouer dans la tribune. Un rare moment de flottement dans la défense montréalaise.
Par la suite, Montréal avait la possession du ballon la plupart du temps, mais jouait trop lentement pour pouvoir créer des brèches dans le mur défensif de Seattle. La petite étincelle amenée par la vitesse d’exécution de Piatti n’était plus là; après son excellente première mi-temps, l’Argentin avait complètement disparu du radar. Par ailleurs, les ailiers Romero et Duka, lents dans leur prise de décision, apportaient trop peu au jeu collectif. Si l’Impact s’installait de plus en plus profondément en zone adverse à mesure que le temps avançait, les occasions ne suivaient malheureusement pas.
Dans les 10 dernières minutes, Montréal redoublait d’ardeur pour éviter de laisser filer des points face à un adversaire de toute évidence très prenable. Piatti tentait de se faire pardonner sa soudaine disparition en effectuant, à la suite d’un énorme cadeau d’Alonso, une de ces trépidantes courses balle au pied à l’entrée du rectangle dont lui seul a le secret avant de stopper net les machines et d’envoyer un ballon enveloppé du pied gauche sur la transversale.
Mais c’est à la star incontestée du match, l’impérial Laurent Ciman, que revenait le privilège de faire basculer le match, à la 88e. Suite à une autre belle anticipation, le Belge jaillissait balle au pied et gagnait un coup franc excentré sur la gauche à environ 30 mètres du but de Perkins. Donadel, qui avait déjà donné plusieurs excellentes balles sur phase arrêtée, envoyait un autre bon ballon dans le paquet, où Ciman surmontait tout le monde pour propulser une reprise de la tête salvatrice au fond du but. La messe (de Noël) était dite.
Après une première demi-heure très encourageante, Montréal a ralenti le tempo, jusqu’à proposer un jeu lent, symbolique d’un manque flagrant de solutions à l’attaque. Romero dans un jour sans, Duka peu présent et un Piatti inspiré puis éteint, laissent croire que la venue annoncée de Venegas pourrait apporter un vent de fraîcheur qui serait le bienvenu dans le jeu des Montréalais. Super Ciman ne peut quand même pas toujours tout faire…