NEW YORK CITY : Saunders, Allen, Wingert (78e Piatti), Hernandez, Facey, Ballouchy (65e Diskerud), Jacobson, McNamara, Grabavoy, Mullins (75e Poku), Villa
MONTRÉAL : Bush, Cabrera (46e Jackson-Hamel), Ciman, Lefèvre, Toia, Mallace (70e Bernier), Reo-Coker, Romero, Piatti (78e Gagnon-Lapare), Alexander, McInerney
ARBITRE : M. Marrufo
AVERTISSEMENTS : Allen
LES BUTS : 31e Villa (1-0), 76e Diskerud (2-0), 88e Lefèvre (2-1), 90e Poku (3-1)
Montréal a perdu 3-1 sur le terrain de New York City, lanterne rouge du championnat, un résultat logique même si l’équipe a fait illusion en deuxième mi-temps. L’Impact s’est toutefois créé trop peu d’occasions et a permis à son adversaire de se montrer souvent dangereux, tant lorsqu’il avait l’initiative que lorsqu’il la laissait à Piatti et consorts.
Ceux qui n’avaient jamais vu jouer New York City cette saison et avaient vu son effectif en mars se demandaient bien comment cette équipe, certes nouvelle et composée de joueurs qui devaient se découvrir, se retrouvait en fond de classement alors que son effectif est riche d’expérience et dirigé par un entraîneur jouissant d’une excellent réputation en MLS. De quoi était-on en droit de s’attendre de New York City ? De ce qu’il a montré ce soir ! Bien aidé, il faut le dire, par des Montréalais qui ont éprouvé les pires difficultés à rentrer dans leur match.
On a rapidement pu voir quelques beaux mouvements locaux, parfois conclus par une occasion. Comme quand une circulation de belle facture dans l’axe a été suivie d’une ouverture sur la droite pour Allen qui avait pris la défense montréalaise de vitesse avant de centrer au deuxième poteau pour Villa, dont la tête piquée a fini hors cadre. Ou encore quand McNamara s’est illustré sur la gauche avant d’envoyer un centre que la défense a repoussé dans les pieds de Villa, bien placé mais qui a tiré sur un défenseur.
New York jouait au sol (même lorsqu’il envoyait la plupart de ses centres) en passant son temps à faire circuler le ballon sur toute la… non-largeur du terrain, aussi étroit qu’une ruelle mal famée, tant et si bien que même le long de la ligne de touche, on avait l’impression qu’on jouait encore dans l’axe. Mais dans l’équipe locale, chacun connaissait bien son rôle, les joueurs, proches les uns des autres, se trouvaient facilement et investissaient le camp adverse.
Malgré tout, les pensionnaires du Yankee Stadium peinaient à se créer des occasions et ne se montraient menaçants que par à-coups. On a donc dû patienter un bon moment pour qu’un des nombreux dégagements approximatifs de l’Impact soit sanctionné, d’une frappe à distance du gauche de Jacobson, un ballon sortant qui a fini sa course à côté.
On venait de passer la demi-heure quand une nouvelle belle combinaison de New York City se terminait par un centre de la gauche mal contrôlé par la défense de l’Impact, permettant à Mullins de récupérer le ballon en plein cœur du rectangle. Il l’a donné en retrait à Ballouchy qui l’a cédé à Villa arrivé en pleine course à côté de lui avant de tromper Bush (1-0).
Il a fallu un cadeau adverse pour permettre à l’Impact de se créer sa seule occasion de la première mi-temps. Facey a complètement raté son dégagement, donné le ballon droit dans les pieds de Romero, qui a eu le temps d’envoyer une frappe de loin que Saunders a eu bien du mal à maîtriser et a dû se résoudre à laisser sortir en corner.
Il va sans dire que l’avantage de l’équipe locale à la pause était largement mérité, et aurait dû être plus important si ses joueurs avaient fait preuve de davantage de réalisme. De bonnes idées mais qui n’allaient pas assez souvent au bout, c’était quand même bien mieux qu’un Impact très mauvais à la récupération et qui, en outre, perdait le ballon bien trop vite.
La reprise ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices, puisque le jeu avait à peine recommencé que Villa s’infiltrait dans le rectangle et envoyait un tir solide que Bush dut repousser. Malgré tout, Montréal a davantage pris l’initiative, changeant aussi de tactique avec la montée au jeu de Jackson-Hamel à la place de Cabrera ; Reo-Coker passait à l’arrière droit d’une équipe jouant désormais à deux attaquants.
S’il y avait plus d’animation dans les parages de Saunders, les occasions restaient l’apanage de New York City. Allen s’est jeté sur la droite pour tackler Toia, poussant du même coup le ballon loin devant lui, ce qui ne l’a pas empêché de se ruer et de tendre la jambe pour donner en un temps plein axe où Mullins s’est jeté mais a prolongé le ballon un rien à côté.
À peine le temps de respirer que Grabavoy était déjà dans le rectangle d’où il a envoyé un tir obligeant une nouvelle fois Bush à se mettre en valeur. Par contre, sa défense était inattentive, et le ballon est arrivé à Ballouchy, qui n’aurait jamais dû le récupérer mais a pu tenter sa chance à son tour, d’un envoi toutefois trop mal placé pour tromper le portier visiteur.
Il a encore fallu des errements défensifs de New York City pour que l’Impact se crée une occasion réelle. La distraction locale a permis au ballon d’arriver à l’entrée du rectangle à Piatti, fin seul, qui a eu tout le temps de tirer : deux joueurs se sont jetés pour repousser le ballon, qui a touché la nuque d’Hernandez, prenant une trajectoire qui a surpris Saunders mais terminé hors-cadre. Malgré tout, la physionomie du match avait bien changé depuis la première mi-temps et les espoirs d’égalisation étaient dès lors plus légitimes.
Ils se sont envolés à un quart d’heure de la fin. Sur le côté droit, Lefèvre a tergiversé et s’est fait subtiliser le ballon par Poku, qui l’a donné latéralement de l’autre côté du rectangle d’où Diskerud a placé une frappe hors de portée de Bush (2-0).
La note a failli s’alourdir dans les minutes suivantes sur des contres mais par deux fois, Villa n’a pas pu se présenter seul face à Bush. La première, il a effacé Ciman mais a subi un tackle très engagé de Reo-Coker, qui avait toutefois bien écarté le ballon en premier. La seconde, ce fut au tour de Lefèvre de s’imposer, de manière plus sobre mais tout aussi efficace.
On croyait qu’il ne pouvait plus rien arriver, mais l’équipe locale a été trop nonchalante et s’est reposée sur ses lauriers. Elle a eu un sérieux coup de semonce à deux minutes de la fin du temps réglementaire quand un coup franc à distance a été envoyé par Ciman au deuxième poteau vers Lefèvre qui a placé une tête croisée dans le coin opposé et relancé le suspense (2-1).
Un suspense qui a finalement été de courte durée. Montréal poussait mais s’est fait surprendre lors d’un contre sur la gauche lancé par Villa. Sur la trajectoire de son centre, Bernier n’a pas pu dégager, et derrière lui, Poku a repris le ballon en un temps pour fixer les chiffres à 3-1.
Bush a encore dû intervenir sur un tir de Villa qui s’était défait d’un marquage serré pour se mettre en bonne position. C’est peut-être en lien avec le seul débat sur le score de ce match : l’écart de deux buts est-il représentatif ? Car malgré une meilleure deuxième mi-temps, l’Impact n’a presque jamais été dangereux et New York City a réussi à émerger tant dans les moments où il faisait le jeu que dans ceux où il a laissé l’initiative à son adversaire. Une victoire méritée, sans nul doute.
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