COLUMBUS : Clark, Jimenez, Parkhurst, Wahl, Francis, Tchani, Saeid (80e Schoenfeld), Finlay (68e Speas), Higuain, Steindorsson (64e Meram), Kamara
MONTRÉAL : Bush, Reo-Coker, Lefèvre, Ciman, Toia, Donadel (80e Bernier), Alexander (68e Mallace), Romero, Piatti, Tissot (82e Cabrera), McInerney
ARBITRE : M. Unkel
AVERTISSEMENTS : Donadel, Romero, Toia, McInerney
LES BUTS : 55e Tissot (0-1), 79e Romero (0-2), 90e Higuain (1-2)
Montréal a parfaitement profité des problèmes défensifs et de la volonté d’attaquer à tout prix de Columbus, s’imposant 1-2 dans l’Ohio pour remporter sa première victoire à l’extérieur en championnat depuis septembre 2013.
L’évolution de Columbus en un peu plus d’un an sous Gregg Berhalter est impressionnante. Alors qu’hormis Higuain et, désormais, Kamara, l’équipe n’a pas de grande vedette en ses rangs, plusieurs observateurs la considèrent comme celle qui propose le meilleur jeu en MLS. À vrai dire, ce n’est pas tout à fait le cas. Les pensionnaires de l’Ohio sont comme des musiciens qui tentent de jouer une partition souvent difficile… Au milieu d’une des plus belles harmonies de MLS, il y a cependant encore pas mal de fausses notes, et ils recommencent souvent à la première mesure. En outre, tellement concentrés sur les buts qu’ils veulent marquer, ils se laissent régulièrement berner défensivement, parfois de manière quelque peu ridicule.
Pour de nombreuses situations, les joueurs locaux ont des consignes précises. Notamment dans le cours du jeu et pour les ballons sur les flancs, aussi sur corner. C’est d’ailleurs un coup de coin qui a amené la première occasion : Kamara a écarté Ciman pour se retrouver seul face au but mais sa reprise de la tête a filé hors-cadre.
Dès le coup d’envoi, Columbus a fait circuler le ballon mais en début de match, Montréal arrivait à le tenir assez loin du but de Bush. Cependant, plus les minutes avançaient, plus il s’en approchait et arrivait donc à créer le danger, notamment depuis le flanc droit.
Toia a été pris de vitesse par un débordement de Finlay qui a ensuite centré au sol vers le petit rectangle, où Kamara a surgi, mais Bush est sorti dans les pieds de ce dernier pour dévier en corner. Ce fut ensuite au tour de Jimenez de centrer du flanc droit vers Kamara qui a tenté une reprise acrobatique puissante qui n’est pas passée loin à côté.
À l’approche de la demi-heure, Columbus a connu un petit passage à vide. Les échanges sont devenus plus équilibrés et, surtout, la défense montréalaise fermait toujours bien la porte avant même la “dernière passe”. Le reste de l’équipe s’est mis au diapason, en étant plus souvent premier sur le ballon. La moindre maladresse adverse se transformait de plus en plus systématiquement en perte de balle, sans autre forme de procès.
On en eut une très belle illustration lorsque l’équipe locale a très mal négocié un coup franc dans son propre rectangle. Romero a reçu le ballon plein axe et, après un une-deux avec Alexander, espérait filer au but mais a vu un retour de Parkhurst lui barrer la route, pour le moins difficilement. Sur un autre contre, côté droit cette fois, Romero a envoyé un long ballon à Piatti qui avait Parkhurst face à lui : l’Argentin est arrivé à tirer, mais Clark bien placé a réussi à détourner sa frappe.
Columbus a repris du poil de la bête juste avant le repos, et aurait pu ouvrir la marque quand Francis, au deuxième poteau, a repris de la tête un centre de Jimenez qu’il a envoyé droit sous la barre, et seul un très beau réflexe de Bush a empêché l’ouverture du score.
Dès le début de la deuxième mi-temps, il semblait y avoir eu une consigne claire pour Montréal : presser haut et ne pas laisser le ballon franchir la ligne médiane, mais le récupérer au plus vite. Les joueurs de Columbus les moins à l’aise balle au pied ne pouvaient même pas jouer la première note de leur partition. Et, privée de ballon ou limitée à la conserver très près de son but, leur équipe avait beaucoup de mal à s’exprimer.
Elle a quand même eu une occasion, on pourrait presque dire contre le cours du jeu, quand, de loin, Saeid a tenté un centre-tir au sol, convoité par Finlay à qui il lui a manqué une longueur pour tendre la jambe et le prolonger dans la bonne direction. L’ailier droit est quand même arrivé à récupérer le ballon, mais a centré pour Bush.
Mis sous pression, les défenseurs de Columbus avaient des velléités offensives mais oubliaient de se concentrer sur leurs tâches premières. Ça leur arrive régulièrement, et Montréal en a profité pour ouvrir la marque. Romero a tenté d’envoyer un ballon piqué derrière la défense, Jimenez aurait dû le repousser facilement mais l’a maladroitement remis plein axe où McInerney a devancé Wahl, en retard, pour envoyer un tir puissant que Clark a repoussé… vers Tissot, fin seul, qui n’a pas manqué l’occasion de faire trembler les filets (0-1). Maladresses, retards, erreurs de marquage : Columbus a multiplié les bourdes défensives sur cette action, et les Montréalais ont bien agi ensemble pour punir leur adversaire.
Ce n’était pas fini. Sur une nouvelle séance d’errements défensifs locaux, le ballon est arrivé à Alexander sur la gauche, à 15 mètres du but. Il a envoyé un centre au deuxième poteau droit sur la tête de McInerney, mais Clark était encore au rendez-vous pour réaliser un très bel arrêt. Tissot avait une nouvelle fois bien suivi : il n’a cependant pas marqué son deuxième but, parce qu’il a envoyé sa reprise à côté, et qu’il était de toute façon hors-jeu.
Il y avait une odeur de désespoir dans le jeu de Columbus, avec des tentatives frôlant parfois le n’importe quoi. Cela offrait aussi par moments une énergie poussant à tenter des gestes inusités ou à aller au bout de ses efforts. Comme quand un centre de Jimenez a été repris par Kamara en pleine extension : il est arrivé à toucher le ballon, mais pas à le placer comme il l’aurait voulu.
Si à 0-0, l’équipe locale ne pensait qu’à l’attaque, imaginez ce que ça donnait quand elle avait un but de retard… Au diable la concentration et la précision, en avant toute ! Avec bien entendu des obstacles en chemin, dont elle oubliait de tenir compte. Ainsi, un corner montréalais a été très mal dégagé, plein axe, droit sur Romero qui nous a gratifiés d’un enchaînement contrôle - tir, une frappe flottante repoussée par le poteau.
Malgré cela, on jouait la plupart du temps dans le camp de l’Impact, qui pliait de plus en plus. Meram a repris d’une tête bien trop croisée un énième centre de Jimenez. Sur un contre, Kamara a servi Higuain à l’entrée du rectangle : après avoir contrôlé le ballon, l’Argentin a tenté une demi-volée subtile dont Bush s’est emparé.
Il restait un peu plus d’un quart d’heure à jouer quand un tir de loin de Kamara a été repoussé du bras par Ciman, qui s’était jeté au sol pour contrer le ballon. C’était vraiment à la limite du rectangle (à vrai dire, sur les images, il est impossible de se prononcer), mais l’arbitre a donné un coup franc, au grand dam des hommes en jaune. Higuain l’a tiré, McInerney l’a repoussé, mais cela a quand même donné un corner en fin de compte. Celui-ci a été donné au premier poteau où Kamara a repris le ballon d’une puissante tête droit devant lui… hors-cadre.
Columbus poussait tant et plus, prenant des risques inconsidérés. À un tel point que derrière, Francis s’est retrouvé seul avec Piatti et Romero. Il a suffi d’un contre pour permettre au premier nommé de servir son compatriote qui a filé battre Clark pour doubler l’avance des siens (0-2).
C’était un véritable coup sur la tête pour une formation qui n’avait, jusque-là, toujours pas marqué le moindre but dans le dernier quart d’heure depuis le début de la saison. Cela ne l’a pas empêché, après avoir repris ses esprits, de recommencer son pressing. Bush a dû sortir une belle claquette pour dévier en corner un coup franc repris de la tête par Kamara. Ce fut ensuite au tour de Schoenfeld de remettre un long ballon en direction du poteau opposé vers le meilleur buteur du championnat qui s’est jeté et a tendu la jambe pour réaliser un beau geste acrobatique, qui a battu Bush mais a heurté le poteau.
Columbus poussait et balançait de plus en plus de ballons devant. On venait à peine d’entrer dans les arrêts de jeu que Schoenfeld en reçut un qu’il put remettre juste derrière lui vers Higuain, seul à l’entrée du rectangle : il ne s’est pas prié pour le placer hors de portée du Bush et relancer le suspense (1-2).
Il y eut encore quelques situations très chaudes dans les parages du gardien de l’Impact, mais pas d’occasion réelle. L’équipe a quand même vécu ces dernières minutes dans le stress et a poussé un grand ouf de soulagement quand l’arbitre a sifflé la fin du match. Un moment à savourer particulièrement, puisque c’était la première victoire à l’extérieur en championnat depuis septembre 2013, une première donc sous l’ère Frank Klopas !
Et s’il y en avait une deuxième en autant de semaines ? Cela n’est pas illusoire, puisque le prochain match aura encore lieu à l’extérieur, à New York City, lanterne rouge du championnat qui compte trois points de moins que Montréal tout en ayant disputé quatre rencontres de plus. Le rendez-vous est pris !
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