SAN JOSÉ : Bingham, Wynne, Alashe, Goodson, Francis (89e Francis), Perez Garcia (78e Cato), Pelosi, Godoy, Salinas, Wondolowski, Amarikwa (78e Jahn)
MONTRÉAL : Kronberg, Miller, Camara, Lefèvre, Oyongo, Reo-Coker (64e Mallace), Bekker, Alexander (53e Toia), Venegas (73e Romero), Duka, Oduro
ARBITRE : M. Chapman
AVERTISSEMENTS : Pelosi, Kronberg
EXCLUSION : 49e Oyongo
LES BUTS : 34e Wondolowski (1-0), 65e Bekker (1-1)
Malgré les nombreux changements dans l’équipe, l’exclusion d’Oyongo en début de deuxième mi-temps et l’ouverture du score de San José, Montréal a ramené un point après un nul 1-1 lors d’un match qui n’a pas volé très haut mais où les bleu-blanc-noir ont fait preuve d’une belle résistance et encore emmagasiné une bonne dose de confiance.
Avec plusieurs vedettes de l’équipe rentrées à Montréal, Mauro Biello avait aligné un onze plutôt inhabituel, avec des joueurs qui pourraient tous être sur le banc ou en tribune lors du coup d’envoi d’une autre rencontre. Mais la plupart d’entre eux sont aussi des titulaires potentiels (et l’un ou l’autre quasiment indiscutable, il faut le dire aussi). Cela en dit long sur le recrutement cette saison, avec des solutions de rechange plus qu’intéressantes. Cependant, collectivement, ce onze était plus qu’expérimental, avec tous les risques que ça comporte.
Même si les changements étaient attendus, il y avait un invité surprise sur le terrain : Bekker, qui la plupart du temps, absents ou non, ne figure même pas sur le banc. Il s’est rapidement mis en valeur : profitant de l’espace devant lui, il a contrôlé et immédiatement envoyé une solide frappe des 25 mètres, sans toutefois mettre Bingham en grand péril. Après s’être donné à fond durant les premières minutes, l’international canadien s’est fait de plus discret à mesure que le match avançait… jusqu’à ce qu’il marque le but égalisateur !
Si les automatismes étaient clairement absents dans le camp de l’Impact, les joueurs locaux n’étaient guère brillants non plus. Manque de rythme, niveau technique extrêmement faible, pertes de balles à profusion des deux côtés : ça ne volait vraiment pas haut ! Et il n’y eut qu’une seconde occasion avant la demi-heure, entamée par une série de dribbles sur la gauche de Perez Garcia qui a cédé en retrait à Amarikwa dont la reprise en un temps à échoué peu à côté.
La rencontre s’est quelque peu animée à un quart d’heure de la pause, lorsque l’équipe locale a passé la vitesse supérieure. Ce n’était que la deuxième, rassurez-vous, mais au moins il y eut davantage d’animation. La grande qualité n’était pas non plus au rendez-vous. Ainsi, après avoir bénéficié de beaucoup de liberté dans le rectangle, Pelosi a pu céder le ballon à Amarikwa mais ce dernier, en position dangereuse, a tellement hésité qu’il a permis aux défenseurs de se replacer et à Camara de le contrer.
Le but local est tombé sur une succession d’erreurs. Tout a commencé par une relance plein axe de Kronberg droit dans les pieds d’Alexander, à 25 mètres du but. Ce dernier a hésité et Perez Garcia l’a immédiatement mis sous pression. Avec succès, puisque le ballon est allé à Amarikwa, plein axe, juste devant l’entrée du rectangle. Deux joueurs fermaient la porte devant lui, Camara l’a contré, mais le ballon est allé non loin de là, à Wondolowski. Entre temps, par on ne sait trop que truchement, la porte s’était ouverte, béante, et le buteur maison a placé une frappe de loin hors de portée du portier de l’Impact (1-0).
Oui, oui, il y a eu à un moment une belle action construite qui a abouti sur une occasion. Elle est tombée (du ciel) trois minutes après l’ouverture du score, et fut pour San José. Elle a été bâtie côté droit, et s’est terminée dans l’axe, où Wondolowski a envoyé un nouveau tir à distance bien placé, à l’image du précédent, mais plus aérien. Cette fois cependant, Kronberg l’a détourné d’un superbe plongeon, qui faisait honneur à l’action et à cette rare minute de qualité.
La dernière possibilité avant la pause fut pour Montréal, sur un contre lors duquel Alexander a avancé et cherché un équipier en soutien, mais personne n’a réussi à bien se démarquer. Comme il pouvait avancer et tirer, il y a été tout seul et a tenté sa chance, mais Bingham était à la bonne place.
On se demandait quelles modifications Mauro Biello allait apporter à l’animation de son équipe après la pause, mais la tâche s’est rapidement compliquée. On rejouait depuis moins de quatre minutes quand Oyongo s’est jeté pour prendre le ballon à Perez Garcia. Un tackle engagé dont tous les éléments maîtrisés par le défenseur étaient réguliers. Sauf qu’il avait complètement oublié de contrôler sa jambe droite qui, sans peut-être qu’il ne s’en rende compte, a traîné dans les airs. Les crampons ont heurté l’Argentin de plein fouet : autant le geste semblait involontaire, autant il était dangereux, et l’arbitre, après avis de son juge de touche, a sorti le carton rouge.
Fort de ses avantages – numérique et au marquoir – San José faisait circuler le ballon, évitait les risques et semblait vouloir endormir tout le monde, à tout le moins ceux qui étaient encore réveillés après la première mi-temps. Cela sombrait par moments dans la nonchalance, et celle-ci faillit être punie quand un centre de la gauche de Toia est arrivé au point de penalty où Oduro s’était parfaitement démarqué, s’est jeté pour une jolie tête plongeante mais n’a pas réussi à redresser la course du ballon.
Seul éclair dans la grisaille, Perez Garcia était de loin le joueur le plus remuant sur le terrain. Doté d’une technique au-dessus de la moyenne (surtout si on prend celle du match de la soirée), le meneur de jeu de poche en faisait voir de toutes les couleurs aux défenseurs, et provoquait de nombreuses fautes avec ses dribbles. Il était également derrière le ballon sur les coups francs, et lors de l’un d’entre eux, il l’a envoyé sur la tête de Godoy dont la reprise a fini hors-cadre.
Et puis, de la manière des plus inattendues, Montréal a égalisé. Entouré par plusieurs joueurs côté droit, Venegas a réussi à servir Bekker derrière lui. Ce dernier, que l’on avait peu vu même s’il n’a pas lésiné à se donner à fond et à courir des kilomètres un peu partout sur le terrain, a envoyé un tir enroulé et bondissant au premier poteau, qui a fini au fond des filets de Bingham, battu (1-1). Ajoutons aussi que Bekker donnait les coups de pieds arrêtés, et que ce n’était pas plus mauvais que ce que d’autres ont montré plus tôt cette saison.
Ce but a évidemment réveillé San José, où la nonchalance a rapidement laissé place à la panique, aggravée par la gêne de peut-être perdre deux points à domicile en jouant en supériorité numérique face à un adversaire largement à sa portée. Dans un premier temps, cependant, l’empressement a donné quelques occasions intéressantes. Comme un tir de Godoy, qui avait tenté sa chance de loin en un temps, un tir avec pas mal d’effet qui se dirigeait sous la transversale mais manquait de puissance, Kronberg s’en emparant en deux temps.
L’action la plus dangereuse est venue des pieds de Salinas, qui a accéléré sur la gauche et vu Wondolowski piquer un sprint encore plus rapide de l’autre côté. Sa passe au sol était parfaite, à la fois pour passer à travers les adversaires, battre la défense et éviter le piège du hors-jeu. La reprise glissée du buteur local était cependant un rien trop croisée.
La défense montréalaise pliait, se donnait souvent de l’air d’une manière peu académique, mais ne rompait pas. Il faut dire qu’elle était aidée par la maladresse adverse. Alors qu’elle avait une fois de plus éprouvé toute la misère du monde à se dégager, Salinas a récupéré le ballon et fait mine de centrer, mais s’est bien placé en position de tir. Ce dernier a toutefois fini au-dessus.
À un quart d’heure de la fin, dos au jeu et n’ayant quasiment aucun espace dans le rectangle, Amarikwa a quand même réussi à remettre le ballon à Francis, dont le tir a été dévié en corner. Peu après, Amarikwa et Perez Garcia sont sortis. Si Wondolowski et Salinas avaient eux aussi été très remuants, cela a semblé finir de dérégler l’horloge locale, qui n’avait déjà rien d’un coucou suisse. Et les occasions, soudainement, ont disparu.
La fin de rencontre n’avait rien d’académique, et le niveau technique est redescendu de plusieurs crans. Elle valait cependant par son suspense et par la volonté des deux équipes. Les actions confuses se multipliaient, il y avait beaucoup de cafouillages, notamment dans les gestes défensifs montréalais, et San José péchait sans cesse par précipitation. Dans ce duel où tout le monde se jetait sur tous les ballons, où Lefèvre a fini en boitant, c’est la défense visiteuse qui s’en est le mieux sorti.
Elle a eu une dernière frayeur en fin de rencontre quand Cato croisait trop sa reprise de la tête sur un centre de Jahn. Une maigre occasion en plus d’un quart d’heure, c’est toutefois bien peu quand on sait que l’équipe locale jouait avec un homme de plus quasiment depuis le début de la deuxième mi-temps.
San José risque de longtemps regretter les deux points perdus ce soir. Quant à Montréal, il revient de Californie avec deux nuls, synonyme de deux points précieux, invaincu, et avec le plein de confiance avant d’aborder trois rencontres consécutives à domicile en une semaine.
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