HOUSTON : Deric, Sarkodie, Horst, Taylor, Beasley, Garcia (53e Lopez), Sturgis, Clark, Garrido (64e Lovejoy), Davis, Barnes (90e Hoffmann)
MONTRÉAL : Bush, Cabrera (80e Camara), Soumare, Ciman, Toia, Bernier (67e Reo-Coker), Alexander, Romero, Piatti, Duka (67e Oduro), McInerney
ARBITRE : M. Bazakos
AVERTISSEMENTS : Taylor, Reo-Coker, Alexander, Ciman
LES BUTS : 15e Barnes (1-0), 72e Clark (2-0), 80e Lovejoy (3-0)
L’Impact a sombré à Houston en s’inclinant 3-0 lors d’une défaite qui s’est jouée en deux temps : tout d’abord une possession de balle montréalaise certes impressionnante mais qui a permis à la défense locale de ne pas s’exposer à ses faiblesses, puis un effondrement lors du dernier tiers de la rencontre.
Avec la remise de deux matches de championnat et les besoins d’améliorer certains automatismes, Frank Klopas avait apporté peu de changements par rapport à l’équipe qui avait commencé mardi dernier. L’entrejeu a quand même été passablement modifié, puisque Mallace, Reo-Coker et Oduro ont cédé leur place à Bernier, Alexander et Romero. Le duo Piatti - Duka y restait en poste, McInerney était titulaire en pointe et la défense inchangée.
Rapidement, Montréal a voulu asseoir sa domination sur la rencontre et investir le camp adverse. Et c’est lui qui s’est créé la première occasion, sur un corner que Romero a envoyé au deuxième poteau où Soumare, juste à l’extérieur du petit rectangle, a envoyé une volée beaucoup trop haut.
Le danger était bien plus précis quand, après un dégagement approximatif d’Horst, Romero est arrivé le premier sur le ballon et a tenté une action individuelle : il s’est infiltré, a profité des errements des défenseurs et envoyé un tir obligeant Deric à plonger pour repousser le ballon.
Mais au quart d’heure, le marquoir affichait cependant 1-0. Davis a envoyé un coup franc de la gauche vers le point de penalty sur la tête de Barnes qui a devancé Cabrera et prolongé le ballon au deuxième poteau, hors de portée de Bush.
Après cette ouverture du score, Montréal est reparti à l’attaque de plus belle, sans pour autant exercer une pression intenable pour son adversaire. On jouait toutefois principalement dans un camp, et le ballon était la plupart du temps dans les pieds des visiteurs. Les espaces étaient néanmoins très rares. Rare exception, quand Toia a démarré sur la gauche, lancé par une très belle déviation de McInerney, mais a poussé son ballon trop loin, ce qui a permis à Sarkodie de revenir et à Deric de sortir pour dévier en corner.
Pour se libérer un peu, McInerney décrochait beaucoup. À une de ces occasions, il a effacé Horst et tenté sa chance de loin, hors-cadre. Cependant, souvent, il y avait trop peu de maillots bleus dans le rectangle adverse, chose que l’attaquant montréalais déplore souvent. Les solutions se faisaient rares, d’autant que l’Impact s’enferrait dans l’axe et butait sur une défense regroupée.
Les statistiques étaient effarantes : Montréal avait près de 70% de possession de balle. Une situation qui empêchait certes l’adversaire d’aller trop souvent dans les parages de Bush, mais n’était pas pour déplaire à sa défense. En effet, celle-ci est très friable sur les contres, et se fait régulièrement prendre en laissant des espaces dans son dos. Vu que l’arrière-garde devait reculer, ces espaces étaient quasiment inexistants et elle devait moins s’en inquiéter. Finalement, la stratégie de l’Impact faisait l’affaire de son adversaire qui profitait ainsi de circonstances favorables pour protéger son avance.
Il fallut attendre les dernières minutes de la première mi-temps pour voir une nouvelle occasion des visiteurs. Toia est… passé dans le dos de la défense, lancé par une passe de Bernier, mais le retour d’Horst, bien que maladroit, a envoyé le ballon vers Deric.
Quelques instants plus tard, Houston a à son tour bénéficié d’un contre, Garrido lançant Barnes sur la droite, à la limite du hors-jeu : le buteur local a pu tenter un tir d’un angle fermé mais l’a envoyé à côté.
Sans être inintéressante, la deuxième mi-temps ne fut pas tellement plus riche en occasions, mais encore plus décousue jusqu’à l’effondrement montréalais. Le premier tir un tant soit peu intéressant est parti de Barnes, dont la frappe à distance écrasée n’a guère posé de problèmes à Bush.
On rejouait depuis trois minutes quand, pour une rare fois, Montréal a réussi à bien tirer son épingle du jeu dans de petits espaces. Piatti a trouvé McInerney sur le coin gauche du petit rectangle. L’attaquant a envoyé un tir entre les jambes de Deric, mais le gardien local a eu un superbe réflexe du pied gauche pour dévier le ballon en corner.
Deux minutes après un corner dévié de la tête par Ciman que Deric a capté sans problème, le portier texan a eu une de ses grosses frayeurs de la soirée, quand Bernier a envoyé un coup franc juste sur le toit du but, et qu’en plongeant il a heurté son poteau. Mais dans les deux cas, il a eu plus de peur que de mal.
La barre de l’heure de jeu a frappé l’Impact de plein fouet et l’équipe a commencé à perdre pied. Première mise en garde, un duel perdu par Soumare contre Clark à 25 mètres du but : n’ayant aucune autre solution et voyant Bush pas super bien placé, il a tenté un tir bondissant qui est passé juste à côté du poteau droit du gardien.
Seul éclair dans la grisaille, un tir à côté de Romero qui, de la gauche du rectangle, avait effectué un crochet pour se mettre sur son pied droit et tenter sa chance.
Mais à peine quelques instants plus tard, Lovejoy a servi Clark qui a tenté d’avancer dans le rectangle en poussant le ballon relativement loin. Cela pouvait ressembler à une passe vers Barnes, clairement hors-jeu, mais ce n’en était pas une et l’attaquant s’est écarté pour ne pas avoir d’influence sur le jeu, jugement partagé par l’arbitre. Son coéquipier ne s’est évidemment pas arrêté de jouer, au contraire d’une partie de la défense de l’Impact, et a profité du laxisme adverse pour aller battre Bush (2-0).
Le match devenait à sens unique, mais cette domination nouvelle de Houston était, elle, concrétisée par des occasions dangereuses. Des 25 mètres, Clarke nous a gratifiés d’un contrôle suivi d’une reprise en un temps, à côté. Servi par Davis, Barnes a ensuite eu tout le temps de tirer après avoir contrôlé le ballon, et a envoyé une belle frappe repoussée par le poteau avant de voir qu’aucun de ses coéquipiers n’avait suivi.
Ce n’était que partie remise. La troisième occasion en trois minutes sera la bonne pour Houston. Lors d’un contre, Lovejoy a gagné son contrôle contre Cabrera à hauteur de la ligne médiane, et a pu avancer jusqu’au rectangle sans que personne ne le gêne. Il a ensuite pu tromper Bush, dont le placement n’était pas parfait, pour porter les chiffres à 3-0.
Il restait 10 minutes à peine et la messe était évidemment dite. Chaque équipe a encore eu une possibilité de but. Davis a envoyé un coup franc de la droite juste du mauvais côté de la lucarne de Bush, qui semblait toutefois en mesure de dévier le ballon s’il avait été cadré. Dans les arrêts de jeu, Deric a repoussé un bon tir d’Oduro d’un angle fermé.
Entre une stratégie pas adaptée aux faiblesses de l’adversaire pendant une heure, puis un effondrement en fin de match, Montréal a donné la chance à Houston de remporter sa première victoire nette de la saison, et les Texans l’ont saisie à pleine mains. Espérons que ce ne soit qu’un triste intermède avant le prochain rendez-vous, ô combien important puisqu’il s’agira du match aller de la finale de la Ligue des champions.