MONTRÉAL : Bush, Camara (59e Ouimette), Ferrari (46e Lefèvre), Pearce, Miller, Mallace, Felipe, Romero, Duka (73e Tissot), Piatti, Di Vaio
LA GALAXY : Rowe, Gargan, Gonzalez, Leonardo, Ishizaki (46e Rogers), Sarvas, Donovan, Juninho, Husidic (62e Gordon), Keane, Zardes (90e Villarreal)
ARBITRE : M. Grajeda
AVERTISSEMENTS : Gargan, Donovan, Piatti, Felipe, Mallace
LES BUTS : 28e Di Vaio (1-0), 43e Piatti (2-0), 59e Zardes (2-1), 64e Gordon (2-2)
Montréal a tenu en échec le LA Galaxy 2-2 : face à un adversaire manquant d’humilité en première mi-temps, les joueurs offensifs ont fait parler leur technique et leur vitesse pour offrir une avance de deux buts à l’Impact, qui l’a cédée après la pause mais récolte quand même un point que peu de pronostiqueurs le lui accordaient avant le coup d’envoi.
Beaucoup de monde se demandait à quelle sauce l’Impact allait se faire manger à l’occasion de la première visite de l’histoire du LA Galaxy au stade Saputo. Même si Montréal a montré certains signes encourageants cette semaine, les Californiens, eux, semblaient intouchables, marquant dans quasiment toutes les situations dans le cours du jeu, tout en encaissant très peu. Les reconversions rapides semblaient le seul salut possible, sous forme, reconnaissons-le, de mince espoir.
Un espoir qui est rapidement devenu plus préhensible puisqu’après à peine plus de deux minutes, lancé en contre par Piatti, Di Vaio s’est rendu jusqu’au rectangle et a tenté de placer un envoi du gauche, mais le tir a fini dans le petit filet. Sur un autre contre, Di Vaio plein axe avec quelques adversaires devant lui a vu Romero seul sur la droite : il a fallu une sortie très à-propos de Rowe pour réduire l’angle et détourner l’envoi de l’Argentin en corner.
Le premier danger pour les visiteurs est arrivé suite à un centre d’Ishizaki remis à Keane vers Zardes très bien placé au point de penalty. Gêné par Pearce, il a complètement raté sa reprise. Même s’il faisait l’essentiel du jeu, le LA Galaxy a montré qu’il pouvait être menaçant sur des contres, lors desquels il avait moins d’espaces que son adversaire puisque de nombreux montréalais restaient derrière. Il s’est notamment montré dangereux quand un service de Donovan sur la droite vers Keane s’est terminé par un tir au ras-du-sol un rien trop croisé de l’Irlandais.
Pas toujours emballant, le match ne manquait pas de qualités techniques. On a pu apprécier celles des visiteurs, notamment leur jeu en un temps derrière comme devant. Sauf que par moments, ça ressemblait un peu à du mépris de l’adversaire, au détriment de l’efficacité. Et quelques Montréalais ont montré qu’ils étaient de bons manieurs de ballons, notamment Duka, amoureux du dribble qui manquait néanmoins parfois de précision au moment de la passe qui succédait à ses arabesques.
Felipe lui montra l’exemple à suivre peu avant la demi-heure : après avoir remporté un épaule contre épaule au milieu de terrain, il a distillé une passe lumineuse pour lancer Piatti sur la gauche. L’Argentin est rentré dans le jeu avant de servir Duka, parti à son tour à gauche, ce qui lui donnait de l’espace pour envoyer le ballon au premier poteau où a surgi Di Vaio qui a ponctué victorieusement cette action superbement construite (1-0).
En retard, les visiteurs ont pressé davantage mais n’étaient pas forcément plus convaincants. Ils se créaient quand même plus d’occasions. Après un débordement sur la gauche, Zardes a centré au premier poteau où Keane s’est jeté pour prolonger le ballon droit devant lui… c’est-à-dire à côté. Un corner dégagé en toute hâte est arrivé à Ishizaki dont le tir de loin a terminé peu à côté. Keane nous a ensuite gratifiés d’une séance de dribbles sur la gauche du rectangle, effaçant deux hommes avant d’envoyer une frappe d’un angle fermé, repoussée par Bush sur la trajectoire du ballon. Le corner a été repris par Gonzalez d’une tête trop croisée.
Il restait deux minutes avant la pause et les visiteurs pensaient avoir la chance d’égaliser ou, à tout le moins, de recevoir un penalty pour une faute de main montréalaise dans le rectangle. M. Grajeda n’était pas de cet avis, et pendant que les Californiens protestaient, les Montréalais se sont reconvertis offensivement en nombre, flairant l’opportunité, lancée par un grand coup de botte de Camara. Duka a une nouvelle fois étalé ses qualités techniques avant de servir Felipe, qui a déboulé à toute vitesse pour se retrouver en bonne position. Voyant ses options bouchées et Piatti sur sa droite, il a servi l’Argentin qui, après un crochet pour effacer son adversaire, a envoyé le ballon au fond des filets : 2-0, personne n’en croyait ses yeux !
Montréal est parvenu à conserver son avance jusqu’à la pause, malgré une grosse frayeur peu avant le retour aux vestiaires. Un petit étourdissement de la défense a permis à Donovan de se retrouver en bonne position, ce qui l’a quasiment surpris. Il a donné le ballon sur la gauche à Zardes qui semblait n’avoir qu’à le pousser au fond des filets, mais Camara s’est jeté devant lui pour le contrer.
On ne sait pas ce que Bruce Arena a dit à ses joueurs à la mi-temps, mais nul doute qu’il leur a remonté les bretelles. Après la pause, plus question d’étaler une quelconque supériorité : place à la précision et à la concentration. Dans un premier temps, si la pression s’intensifiait, cela ne se matérialisait pas en occasions et la défense montréalaise tenait le fort.
Mais à l’heure de jeu, alors que l’équipe était temporairement réduite à dix en raison d’une blessure de Camara, un corner côté gauche mal dégagé est revenu à Donovan : il a glissé le ballon dans l’axe à Sarvas, qui l’a prolongé sur la droite vers Juninho. Alors qu’il y avait une forêt de joueurs dans le rectangle, le Brésilien avait repéré Zardes qui a surgi au deuxième poteau et a reçu un petit ballon gentillet qui a traversé toutes les jambes pour quasiment se retrouver dans le but, où il a été prolongé par le joueur à la coiffure improbable (2-1).
Le LA Galaxy avait recollé au score et ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Au contraire, il ne laissait pas son adversaire respirer. Après deux centres de Donovan repoussés tant bien que mal, le ballon est arrivé à Rogers qui a envoyé un tir tendu : difficile de dire s’il prenait la bonne direction, mais Bush a plongé pour le dévier du bout des doigts. Cela illustrait bien la physionomie de la rencontre à ce moment-là.
Aucun moment de répit. On l’a encore bien vu quand une faute de main montréalaise à 20 mètres du but n’a pas eu le temps d’être sifflée par l’arbitre (quoique rien ne dit qu’il l’aurait sanctionnée) que Donovan récupérait déjà l’avantage du ballon, qui une fraction de secondes plus tard était dans les pieds de Keane sur la gauche du rectangle. L’Irlandais centrait au petit rectangle où Gordon, monté moins de deux minutes plus tôt, s’est jeté pour égaliser (2-2).
Alors qu’il y avait certaines raisons de craindre le pire pour la dernière demi-heure, les deux équipes semblaient repues et, malgré quelques duels musclés, personne n’a pris de risque excessif. Le LA Galaxy a passé la plupart de son temps à tourner autour d’une défense montréalaise bien regroupée, avec moins de poids offensif que lorsqu’il était mené. Montréal attendait, mais misait toujours évidemment sur les contres. C’est de là que sont venues les meilleures possibilités de départager les deux équipes. Gonzalez a dû se jeter pour effectuer un beau tackle envoyant en corner un ballon convoité par Di Vaio, seul à l’entrée du rectangle. Le joueur désigné italien a aussi tiré sur Rowe d’un angle fermé à un peu plus d’un quart d’heure du terme.
Au bout du compte, ce partage arrange malgré tout les deux équipes si on tient compte des circonstances : peu de monde pensait Montréal capable de tenir en échec le LA Galaxy, et ce dernier a sans doute craint la défaite quand il avait deux buts de retard et s’estime certainement heureux de les avoir remontés.