MONTRÉAL : Perkins, Camara, Ferrari, Pearce, Miller, Larrea (46e Di Vaio), Bernier, Romero, Felipe, Tissot (60e Mapp), McInerney (86e Mallace)
HOUSTON : Hall, Sarkodie, Taylor (46e Brunner), Cochran, Ashe, Creavalle (74e Clark), Garcia, Driver, Barnes, Cummings (59e Ownby), Bruin
ARBITRE : M. Rivero
AVERTISSEMENTS : Cochran, Tissot, Bruin
LES BUTS : 41e McInerney (1-0), 75e McInerney (2-0), 79e Di Vaio (3-0)
Comme à chaque fois que Houston se déplace au stade Saputo, il a pris le chemin du retour avec une lourde défaite dans les valises : 3-0 des œuvres d’une équipe montréalaise qui n’a jamais été menacée et dans laquelle McInerney tenait la toute grande forme.
Après le partage encourageant à Vancouver, Frank Klopas avait apporté deux changements à son équipe : Ouimette cédait sa place à Miller, et Felipe réintégrait l’équipe au détriment de Nakajima-Farran (Romero prenant dès lors place sur le flanc droit pour permettre au Brésilien de jouer dans l’axe). De son côté, Houston commençait la rencontre avec un onze pas mal offensif (en tout cas pour les noms, parce que ça ne s’est pas reflété dans le jeu).
La première période a été équilibrée dans les échanges, chaque équipe ayant ses périodes de domination, mais presque toutes les occasions étaient montréalaises. On jouait à peine depuis deux minutes que les visiteurs tendaient mal le piège du hors-jeu, ce qui a permis à Felipe de se retrouver face à Hall mais c’est le gardien qui a remporté le duel.
En période de Coupe du monde, ce n’est pas toujours facile de s’enthousiasmer pour des rencontres de championnat, ce qu’on voit au Brésil est quand même ce qui se fait de mieux, notamment tactiquement. Cependant, ce dimanche soir, il fallait regarder sur le flanc gauche montréalais pour trouver quelque chose d’intéressant pour l’équipe : une animation avec en théorie Tissot derrière Miller, mais de nombreuses permutations entre les deux. Parfois, on ne savait pas trop qui était offensif et qui défendait (ce qui n’était pas de la désorganisation pour l’Impact mais amenait de la confusion pour l’adversaire).
Et on a eu un bel exemple quand Bernier a lancé Miller dans l’espace vers le but texan. Sauf que Miller, il ne faut pas lui demander non plus de se transformer en buteur : il a tiré droit devant lui, à côté du but. Si cela avait des atouts offensifs, défensivement c’était important de conserver quelqu’un derrière qui sait défendre, surtout qu’il faisait face à Cummings. Ce dernier a hérité d’une grosse occasion… quand il a été se promener de l’autre côté du terrain. Recevant une passe au-dessus de la défense, il a contrôlé le ballon de la poitrine, s’est retourné et a tiré sur le cadre du but. C’était bien joli ! Et ce fut la seule occasion pour Houston en première période.
On connaît aussi sa défense centrale, loin d’être exempte de tout reproche. Cela a failli profiter à Felipe lorsque Taylor a mal jugé un ballon aérien arrivant du flanc droit montréalais. L’arrière a raté le ballon qui a rebondi et offert une belle possibilité au Brésilien, mais celui-ci a croqué sa reprise. Ce n’était que partie remise, et le but est venu, eh oui, du flanc gauche où, une fois de plus, Miller était dans la position la plus offensive. Il a envoyé un bon centre sur lequel McInerney a surgi et devancé les hommes en orange pour propulser, de la tête, le ballon au fond des filets (1-0).
Au retour des vestiaires, Houston a cherché à recoller immédiatement au score, mais n’était pas vraiment plus inspiré qu’avant la pause, bien au contraire. Tout ce qu’il a réussi à faire, c’est à s’exposer aux reconversions rapides montréalaises lorsqu’il perdait le ballon. Sur l’une d’entre elles, légèrement sur la gauche, de nombreux Montréalais se sont projetés vers l’avant et Di Vaio s’est présenté dans le rectangle où Cochran et Brunner ont dû se mettre à deux pour envoyer le ballon en corner.
Trois minutes plus tard, Perkins relançait rapidement dans les pieds de Di Vaio sur la droite. L’Italien a perdu le ballon mais l’a récupéré immédiatement pour filer seul face à Hall. Il a tenté de placer le cuir sous la transversale et il a fallu une belle intervention du portier pour le dévier au-dessus. La déferlante d’occasions montréalaises ne faisait que commencer. Lancé par Mapp sur la droite, McInerney a centré en retrait à la hauteur de l’arc de cercle à l’entrée du rectangle où se trouvait Felipe qui a envoyé sa reprise dans les nuages (il aurait pu s’inspirer du Costaricien Ruiz, dans une position similaire pour son but contre la Grèce).
McInerney était en forme olympique ce soir et l’a encore montré quand, entouré de quatre adversaires, il est parvenu à se mettre en position de tir, mais a envoyé le ballon droit sur Hall. Il n’allait pas tarder à être récompensé de ses efforts. À un quart d’heure du terme, Mapp, sur la droite, a été dépossédé du ballon mais s’est battu pour le récupérer, entrer dans le rectangle et envoyer un centre en retrait. Dos au but, McInerney a tenté un retro : on peut se demander si c’était son intention, toujours est-il que le ballon est allé se loger en pleine lucarne, au grand dam de Tally Hall, médusé (2-0).
Un coup sur la tête d’une équipe de Houston déjà guère fringante depuis le coup d’envoi, et qui a aidé la fête à se poursuivre quand sa défense, incroyablement passive, a laissé Romero agir à sa guise sur la gauche du rectangle et tirer. Hall, qui devait la trouver saumâtre, a repoussé le ballon, mais n’a pu compter sur ses coéquipiers complètement endormis pour l’aider. Aucun d’entre eux n’avait suivi, au contraire de Di Vaio qui portait aisément les chiffres à 3-0. Les oranges n’avaient pas la pêche et ressemblaient davantage à de petits abricots.
La suite a ressemblé à la fin de France - Suisse, sans les buts, avec un vainqueur repu et un perdant qui tentait désespérément de sauver l’honneur. Un pied montréalais a dû détourner in extremis un centre en retrait que Garcia s’apprêtait à reprendre victorieusement. Sur le corner, la reprise de la tête de Cochran a filé peu à côté. Quelques instants plus tard, ayant l’espace pour tirer, Garcia a envoyé un tir bondissant vicieux des 20 mètres assez difficile pour Perkins qui a toutefois réussi à le dévier en corner. Et tout ça s’est terminé par un centre de la droite (où Houston était particulièrement actif en cette fin de match) qui a dangereusement traversé le petit rectangle en passant devant tout le monde avant que Camara ne l’expédie en corner. C’était toutefois bien trop peu et bien trop tard.
Des rumeurs de recomposition des conférences en MLS envoient Houston dans l’Ouest, ce qui voudrait dire que l’équipe viendrait moins souvent au stade Saputo. C’est bien dommage, car ce sont des rencontres qui réussissent très bien à Montréal, qui s’est toujours imposé aisément chez lui contre cet adversaire, parvenant régulièrement à y associer la manière et le spectacle. C’était encore le cas ce soir.