Oui, Montréal a déjà joué 21 de ses 34 rencontres de saison régulière et a déjà donc passé le cap de la mi-chemin de cette phase qu’on pourrait appeler “classique”. En revanche, le calendrier de la MLS étant ce qu’il est, il a fallu attendre le week-end dernier pour que chacun des 24 clubs l’ait atteint. C’est donc le moment de dresser un état des lieux, auquel nous allons donner autant d’objectivité que possible.
| | J | Pts |
1. | Los Angeles FC | 17 | 37 |
2. | LA Galaxy | 17 | 31 |
3. | Philadelphie * | 17 | 31 |
4. | New York City * | 17 | 29 |
5. | Seattle | 17 | 29 |
6. | Atlanta * | 17 | 29 |
7. | DC United * | 17 | 27 |
8. | Houston | 17 | 27 |
9. | New York * | 17 | 27 |
10. | San Jose | 17 | 25 |
11. | Dallas | 17 | 25 |
12. | Minnesota | 17 | 24 |
13. | MONTRÉAL * | 17 | 24 |
14. | Salt Lake | 17 | 23 |
15. | Portland | 17 | 23 |
16. | Toronto * | 17 | 22 |
17. | Orlando * | 17 | 21 |
18. | Kansas City | 17 | 19 |
19. | Chicago * | 17 | 19 |
20. | Vancouver | 17 | 19 |
21. | New England * | 17 | 17 |
22. | Columbus * | 17 | 17 |
23. | Colorado | 17 | 16 |
24. | Cincinnati * | 17 | 11 |
Treizième du classement général après le dix-septième match de chacun, Montréal est la sixième équipe la mieux classée de la Conférence Est, sur douze (celles avec une *), et compte 24 points. Dans l’absolu, tant ce total que le classement sont satisfaisants. Ils remettent toutefois en perspective certains excès d’enthousiasme, tant dus au plus grand nombre de rencontres jouées qu’à la relative faiblesse de la Conférence Est.
Reste que même si toutes les équipes ont joué le même nombre de rencontres dans ce classement, il est quand même à relativiser, en raison des déséquilibres du calendrier en MLS. Première chose, évidente : la deuxième partie de la saison régulière est déjà bien entamée pour certains clubs, et elle va évidemment compter (c’est d’ailleurs elle qui a servi à départager les égalités dans ce classement). Ainsi, Montréal a pris six points sur douze, alors que ses plus proches poursuivants Toronto et Orlando n’ont pris qu’un point sur six.
Autre facteur à prendre en compte : le déséquilibre entre duels joués à domicile et en déplacement. Ainsi, les 24 unités de Montréal ont été acquises après 6 rencontres à la maison et 11 à l’extérieur, alors que, par exemple, Philadelphie a pris 31 points en jouant 10 fois sur son terrain. L’extrême dans cette situation revient à Portland, qui n’a joué que 3 de ses 17 duels chez lui. Petit calcul amusant, mais sans valeur scientifique : en pondérant les moyennes de points à domicile et en déplacement de l’IMFC (mais pas celles des autres, c’est quand même un travail fastidieux), il en aurait, dans ce classement, 25 (finalement, l’avantage du terrain n’est pas aussi marqué que ça cette saison - ou pour le regarder autrement, les performances de l’équipe à l’extérieur sont bonnes).
À ce rythme, on peut tabler sur une cinquantaine de points en fin d’exercice. L’objectif avoué est d’ailleurs de battre le record de 51 datant de 2015. Cela représente exactement la moitié des unités mises en jeu, et généralement, une équipe qui atteint ce total passe une saison tranquille au-dessus de la ligne rouge, sans titiller les meilleurs mais sans craindre non plus l’élimination. Les victoires et les défaites consécutives sont rares dans le chef de l’Impact : certains parlent d’irrégularité, mais ne serait-ce pas au contraire une illustration de régularité pour une équipe ne jouant pas les premiers rôles mais vivant quand même une saison tranquille lui permettant de finir en ordre utile ? C’est en tout cas davantage régulier qu’un club qui enchaîne cinq victoires, avant de subir quatre défaites consécutives au cours des semaines suivantes…
Si le bilan comptable à la mi-saison est satisfaisant, le classement en vue d’une qualification pour la phase finale l’est aussi. On voit quand même qu’il ne dépend pas du seul niveau de l’équipe, mais bien aussi de celui des concurrents assignés arbitrairement dans la même conférence. Et cette année, la Conférence Est est pour le moins faible, puisque six de ses équipes font partie des neuf derniers du classement général ! Et pourtant, une d’entre elles finira la saison régulière au-dessus de la ligne rouge.
Montréal n’en fait pas partie, mais est la moins bien classée des six autres (rappelons qu’il y a désormais sept places par conférence en phase finale). La première question à se poser est : peut-il rattraper ou dépasser l’une d’entre elles ? Philadelphie semble avoir fait le trou. Après un départ difficile (une ou aucune victoire en six rencontres), Atlanta et les deux équipes de New York semblent avoir trouvé leur rythme. Toutefois, les pensionnaires de la Red Bull Arena n’offrent pas d’énormes garanties. Quant à DC United, il n’a que trois points d’avance et ne s’est imposé qu’une fois depuis la mi-mai. Viser un premier tour à domicile est un objectif élevé mais une ambition réalisable.
Reste évidemment à ne pas se faire dépasser par ses poursuivants. Dans le pire des cas, l’un d’entre eux peut passer devant mais pas plus. Toronto et Orlando sont les plus proches, Chicago est un peu plus loin : ces trois équipes ont beaucoup de potentiel mais ne parviennent pas à le réaliser. Il ne fait nul doute que l’une d’entre elles, peut-être aidée par des transferts entrants, se réveillera dès cet été. On vous laisse prendre les paris… Reste qu’elles devront accélérer sensiblement pour accrocher autre chose que la dernière place qualificative.
Ces duels, souvent qualifiés de “matches à six points” ne seront pas très fréquents, mais il y en aura quelques-uns à commencer par la venue de Toronto ce samedi. Ils auront surtout lieu au stade Saputo, où doivent encore se déplacer DC United et New York (à l’occasion de la dernière journée de la saison régulière). L’IMFC doit aussi encore aller à Chicago et à Toronto. Il n’affrontera jamais ces concurrents directs (peut-être que d’autres s’ajouteront à la liste ou que certains de ceux-ci disparaîtront) lors de deux rencontres consécutives. On se souvient qu’il y a deux ans, il avait disputé quatre duels sur cinq au milieu de l’été face à des concurrents directs, la situation est donc différente (et, dans un sens, plus normale). Cela n’empêche pas que cette fois encore, il a son sort en mains : non pas parce qu’il peut battre ses adversaires afin de les dépasser, mais parce qu’il a bien entamé sa saison et est déjà classé en ordre utile. Il n’est pas en mission de rattrapage mais de confirmation.