Optimiste, Thierry Henry prône la patience

Publié le 18 novembre 2019

 Impact de Montréal
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Il y avait la grande foule ce matin au centre d’entraînement de l’IMFC. Et pour cause : c’était la présentation officielle du nouvel entraîneur, Thierry Henry. En plus des médias, le club avait convié des abonnés et des partenaires. On se serait cru dans un hall d’aéroport !

UN STYLE ET UNE ÉQUIPE À CONSTRUIRE


On ne va pas se le cacher : ce n’est pas tant le contenu précis que le ton et la vision d’ensemble qui sont ressortis de l’évènement. On n’y a pas appris grand-chose, mais quelques phrases ciblées peuvent mettre la puce à l’oreille. Si la prudence était de mise, avec parfois la langue de bois propre à ce genre de rendez-vous (et, soyons francs, à certaines questions qui ont été posées), le principal intéressé y a aussi contribué. Pas en se cachant, mais en ayant souvent ce message sous-jacent dans ses réponses : sa carrière de joueur est derrière lui, il est nouveau dans le métier, il vient d’arriver… et il a hâte de se mettre au travail, moment où bien plus d’éléments pourront devenir concrets.

Et le nouvel entraîneur n’est pas le seul à avoir hâte de se lancer dans l’aventure. Olivier Renard n’a pas caché sa satisfaction de pouvoir passer à l’étape suivante, en des mots qui vont certainement faire plaisir aux supporters. “Je suis très content d’avoir Thierry à mes côtés pour dès maintenant construire l’équipe avec laquelle on va à la guerre.”

L’impatience de commencer à travailler était cependant l’une des seules dans l’air ambiant. Henry a bien fait comprendre qu’il était important de prendre son temps, aussi bien pour apprendre son nouveau métier d’entraîneur que pour construire une équipe : “Dès que j’ai arrêté ma carrière, j’ai passé trois ans à passer mes diplômes. C’est un long chemin. Ce qui me fait revenir sur le terrain, c’est que c’est ma passion, c’est ma vie. On ne construit pas un héritage en deux mois, trois mois voire un an. Il faudra être patient, mais on sait ce qu’on veut faire.”

Ah, oui, tiens, que veulent-ils faire plus précisément ? On a beaucoup entendu qu’il y avait une vision commune, mais elle a été peu détaillée. Jusqu’au moment où le nouvel entraîneur a certainement sorti la déclaration la plus concrète footballistiquement de la matinée : “Il est important que les gens sentent une envie de construire, d’aller de l’avant, de conquérir, de presser, de sortir la balle de derrière intelligemment. Bien sûr, il y aura des erreurs, comme vous le voyez parfois quand la balle part de derrière. Il faut avoir des automatismes, les travailler. Tu peux sauter des lignes aussi si tu le dois, tout dépend de l’équipe contre laquelle tu joues. Il faut analyser l’autre équipe, tu n’es pas tout seul sur le terrain.”

DES CHANGEMENTS EN PERSPECTIVE


Maintenant qu’on a une idée du plan, la question suivante est évidemment : avec qui ? Si peu de noms ont été cités, la réponse suivante peut nous indiquer qu’il y aura pas mal de changements dans l’effectif, où le talent local restera important : “En général, le visage d’une équipe est souvent le reflet du coach. J’aimerais aussi que les joueurs soient le reflet d’une ville.”

Avare de noms, Henry a beaucoup insisté sur le collectif, déclarant entre autres : “On parle souvent d’individualités, je parle souvent d’équipe. Sans équipe, tu n’arrives à rien. Quand l’équipe est là, les individualités ressortent.” Ça aussi, ça donne une indication des décisions à venir. Ce qui ne signifie pas qu’aucun joueur (très) renommé n’arrivera. À ce sujet, Renard a d’ailleurs lancé un très intrigant “Un joueur comme lui (Henry) serait le bienvenu, mais ça, on le verra plus tard”, après avoir dit qu’il avait recruté un entraîneur et non un joueur.

Si le New York des années où il y a joué (et remporté le Supporters Shield en 2013) pourrait servir d’inspiration à Henry pour le jeu déployé sur le terrain, il va aussi sûrement se servir de cette expérience dans la construction de l’effectif. Seattle, vainqueur de la dernière Coupe MLS, semble également être un modèle qu’il apprécie. “J’ai joué dans cette ligue, et les équipes qui gagnent ne sont pas forcément celles qui ont le plus gros budget. On l’a vu cette année, mais aussi durant mes années en MLS. C’est super important de créer une équipe où il y a un bon équilibre. Quand vous regardez Seattle, il n’y avait pas Vela ou Zlatan, mais c’est une équipe qui a gagné.”

Bien entendu, il y a le noyau qui va prendre forme petit à petit. Mais il y a une autre étape importante à ne pas négliger, celle de la constitution de l’encadrement technique. Deux points ressortent de la situation actuelle. Le premier, c’est la “mentalité de joueur” de bien des responsables techniques. Renard ne cache pas qu’il est proche du vestiaire. Cet état d’esprit a été tantôt reproché (par les médias, à Monaco) à Henry, tantôt très apprécié de sa part (des joueurs, en équipe nationale belge). Et Patrice Bernier est un très jeune retraité. Le second, c’est évidemment les carences d’Henry dans ses nouvelles fonctions. Il apprend le métier et en est parfaitement conscient. À Monaco, il a pu se rendre compte de façon plus pragmatique de ses points forts et de ses points faibles. Il a donc tout intérêt à avoir auprès de lui quelqu’un d’expérience qui le complète bien.

Quoi qu’il en soit, il y aura des changements dans l’équipe d’adjoints, cela a été confirmé aujourd’hui. Ce qui ne préfigure pas un départ des adjoints actuels, qu’Henry tient en haute estime. “Dans le staff, il va y avoir des arrivées. Dès qu’on sera au courant, on vous fera part de ce qu’il va se passer. Pat (Bernier) est l’enfant de la maison. Il connaît l’environnement d’ici et tout ce qui s’en suit, la pression spécifique de jouer à la maison ici et l’attente envers les joueurs locaux. Wil (Nancy) est là depuis longtemps, connaît les joueurs de l’académie depuis longtemps, c’est super important d’avoir quelqu’un comme lui au club.”

MONACO ET MOMENTS SOMBRES


On l’avait déjà compris en voyant les premières images de l’arrivée d’Henry au club : il y connaît depuis un moment du monde qu’il apprécie. Il a aussi fait comprendre à plusieurs reprises qu’avec Olivier Renard, ils ont immédiatement été sur la même longueur d’ondes, notamment en raison de leur façon commune de voir le jeu.

Énumérant son amour de la ville, le jeu offensif qu’il prône, le temps qu’il a pris pour passer ses diplômes, son passage chez les jeunes d’Arsenal et son travail en équipe nationale belge, le directeur sportif a clairement expliqué que le choix du nouvel entraîneur n’avait pas été effectué en fonction d’un seul élément déterminant. Un raisonnement qui a d’ailleurs été mis de l’avant tant par Renard que par Henry dans leurs réponses à de nombreuses questions.

L’expérience à Monaco n’est évidemment pas la ligne du CV d’Henry qui a plaidé en sa faveur. On aurait aimé en apprendre davantage sur les raisons qui ont convaincu les dirigeants montréalais que cet échec n’était un accident de parcours. Si on n’est pas davantage éclairé à ce sujet, l’aventure monégasque n’a pas non plus été éludée par Henry, qui a toutefois préféré ne pas entrer dans les détails. “La seule erreur qu’on peut commettre est de ne pas apprendre de ce qu’il s’est passé. À Monaco, j’ai appris beaucoup. Je suis très optimiste pour la suite ici.”

Il a aussi dressé un parallèle entre ces mois difficiles et ses années de joueur. “On se souvient des grands moments de ma carrière de joueur, mais je suis devenu un grand joueur dans les moments sombres.” À Montréal, c’est donc un nouveau départ pour lui. Peut-être un premier départ réel, si on classe Monaco au rang des anomalies. Si l’enthousiasme qui entoure son arrivée est avant tout dû à son aura de joueur, tant lui que Renard sont bien conscients que ça n’a rien à voir avec le métier d’entraîneur. Et Henry est bien au fait tant de son manque d’expérience que de ce qu’on dit aux gens qui sont dans ce cas… “Il faut bien commencer quelque part. On ne peut acquérir de l’expérience qu’en ayant des emplois. Je ne suis pas effrayé. Je vois le côté positif.”

Posé durant ses réponses, il a dégagé beaucoup de sérénité. En plus de bons mots de circonstance (et sincères) d’Henry pour la ville, vous avez ci-dessus résumé l’essentiel d’une conférence de presse qui avait avant tout des allures de présentation. Par moments, on sentait fortement qu’il y avait entre les lignes des réponses un : “Allez, ce que je vous explique, j’ai surtout envie de vous le montrer concrètement. Vivement que je commence à bosser !”

Oui, Henry a envie de foot, de jeu, de terrain, de découvrir les joueurs, de mettre en place des idées, et on en passe. Et si la dernière question (sur sa main contre l’Irlande) semblait sortir du cadre de la journée, elle a servi de confirmation tant elle a offert une réponse empreinte de passion enthousiaste. “J’ai dû subir ça (la VAR) à Monaco, où ça n’a pas fonctionné pendant 7 minutes… où l’équipe adverse en a profité, pendant et après. C’est pas évident. Ce qui me concerne davantage, c’est que ça prend énormément de temps, ça tue ce qu’on aime dans le jeu. Cette explosion qui unit les joueurs et le public dans le stade.” Et on passe les détails, exemples à l’appui.

Après une longue journée, prolongée par une tournée des médias, Henry va se mettre au travail. À son plus grand plaisir. Renard va continuer le sien, accélérant les étapes suivant l’embauche de l’entraîneur. On n’oublie pas le personnel administratif, dont les nouvelles des derniers jours ont dopé la motivation, aux dires du président Gilmore. Ni les exercices de recrutement propres à la MLS, qui vont se multiplier d’ici la fin de mois. Vous êtes friands de nouvelles de l’IMFC ? Après des semaines de vaches maigres, attendez-vous à bientôt être rassasiés ! Tant mieux !
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