Nick De Santis quitte le club

Publié le 25 août 2019

 Tony Triconi
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La semaine surréaliste à l’Impact de Montréal se poursuit avec l’officialisation par le club du départ de Nick De Santis, l’un des hommes les plus emblématiques de son histoire, tant comme joueur, qu’entraîneur et que dirigeant.

Dans le communiqué, Kevin Gilmore donne quelques détails supplémentaires sur les circonstances de cette séparation : “À la suite des derniers changements effectués et de la nouvelle structure sportive qui est mise en place, Nick est venu nous voir pour discuter de son avenir avec le club et nous avons tous les deux convenu que c’était le bon moment pour un changement.”

Le texte précise aussi que la décision vient de De Santis lui-même. Celui-ci y déclare : “Faire partie de cette organisation a été un immense privilège et un honneur. Je suis vraiment reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de représenter ce club au fil des années. Je ne peux que souhaiter à l’Impact du succès pour l’avenir, alors que le club continue de grandir.”

Médian défensif réputé pour son abattage et sa hargne sur le terrain, De Santis est âgé de 26 ans lors de la première saison de l’Impact et a déjà derrière lui quelques saisons aux meilleurs niveaux possibles du soccer québécois de son époque : d’abord sous le maillot de Jean-Talon, en LNSQ, ensuite au Supra, dans l’éphémère championnat du Canada du début des années 1990. Il a aussi déjà goûté aux joies de l’équipe nationale avec laquelle il a célébré sa première sélection en 1988 au Pérou.

Après un court crochet par Termoli, il revient donc à Montréal pour les débuts de l’IMFC. Il est à pleine maturité quand le club remporte son premier sacre en 1994, mais prend surtout du galon lors des saisons suivantes voyant les hommes de Valerio Gazzola régner sur le haut du classement. Quand l’Impact fait l’impasse sur la saison 1999, De Santis part jouer à Raleigh, mais il revient au Québec pour la reprise des activités en 2000.

Ce sont là des années noires pour le soccer à Montréal, et l’Impact touche le fond en 2001 quand il doit déclarer faillite. De Santis ne quitte pas le navire mais accepte alors de finir la saison pour une bouchée de pain, comme certains de ses partenaires, et est considéré comme un des meneurs du mouvement “Save Our Soccer”. C’est aussi à cette occasion, un peu poussé par les circonstances, qu’il effectue ses débuts au poste d’entraîneur.

Lors de la relance en 2002, il devient adjoint de Bob Lilley pendant deux saisons lors desquelles il assure aussi parfois l'intérim dans certaines fonctions du coach. À l’époque, les résultats ne sont pas mauvais mais le niveau de jeu n’est pas à la hauteur du potentiel de l’équipe.

Cela changera en 2004, lorsque De Santis deviendra entraîneur. Sans sacrifier l’aspect défensif, il accorde beaucoup d’importance à l’attaque. On s’amuse au stade et les résultats n’en pâtissent pas. Même si Montréal ne termine pas en tête du classement général à l’issue de la saison régulière, on sent que rien ne lui résistera. De fait : après avoir vaincu son grand rival Rochester et sa bête noire de la saison Syracuse, il s’impose devant Seattle en finale pour remporter son deuxième sacre, dix ans après le premier.

La lune de miel se poursuit en 2005, avec une saison régulière de très haut calibre et une élimination injuste en phase finale, et début 2006, moment où De Santis réussit son premier gros coup en matière de recrutement en attirant Leonardo Di Lorenzo à Montréal. Malgré un bon classement, la dernière partie de la saison est difficile et 2007 a tous les airs de la saison de trop. Joey Saputo lui renouvelle toutefois sa confiance mais après un début de saison 2008 raté, De Santis n’occupe plus le poste d’entraîneur.

Il reste toutefois au club dont il devient directeur technique. C’est à ce poste qu’il vit les nouveaux succès de l’équipe, championne du Canada 2008, ce qui lui vaut une place en Ligue des champions où le parcours, malgré sa fin abrupte, a laissé de merveilleux souvenirs. En 2009, Montréal soulève pour la troisième fois la coupe remise au vainqueur de la phase finale de l’antichambre de l’élite du soccer américano-canadien. L’entraîneur est alors Marc Dos Santos, que De Santis avait amené au club en 2007 pour lui donner les clefs de l’équipe B basée à Trois-Rivières.

La transition vers la MLS n’est pas simple sur le terrain ni dans le vestiaire, ce qui vaut à De Santis d’assurer son troisième mandat au poste d’entraîneur pour les derniers mois de la saison 2011, avant de se consacrer à temps plein à la direction sportive du club, avec cette fois le titre de directeur sportif.

Spécialiste des “coups”, il alterne les bons et les moins bons. Quelques noms en vrac qu’il a attirés à Montréal ou à tout le moins fortement recommandés : Marco Di Vaio, Ignacio Piatti, Blerim Dzemaili, Jeisson Vargas, Santiago Gonzalez, Andrés Romero, Hernan Bernardello ou Adrian Arregui. Il est aussi impliqué dans les tractations avec les autres clubs de MLS et y fait souvent parler ses qualités de négociateur comme en témoigne entre autres l’échange de Donovan Ricketts pour Troy Perkins.

Les hauts et les bas se succèdent toutefois, et le tournant entre les saisons 2013 et 2014 lui est fatal. Le débat est alors vif entre les responsabilités de l’entraîneur Marco Schällibaum et la qualité de l’effectif à sa disposition – une discussion qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle – et là aussi, c’est l’entraîneur qui a trinqué. Mais il appert rapidement que c’était le mauvais choix, et durant l’été 2014, De Santis est démis de ses fonctions. Joey Saputo assure alors qu’il ne sera plus impliqué dans les décisions sportives du club, mais qu’il peut y rester pour accomplir d’autres tâches.

Quelques mois plus tard, De Santis entame son nouveau mandat, celui de directeur du développement des relations internationales. Il peut alors y faire parler une de ses forces : convaincre de l’attrait de Montréal, et offrir une image séduisante de la ville et du club. Ce qu’il fera, notamment, auprès de Didier Drogba.

Si à partir de ce moment-là, De Santis est aussi beaucoup plus discret sur la scène publique, on sent son implication dans les affaires sportives recommencer à grandir petit à petit. Mais les moments où on en entend le plus parler, ce sont lors de quelques savons passés aux arbitres ou dans le vestiaire.

Lors des changements à l’organigramme sportif annoncés par Joey Saputo peu avant la nomination de Kevin Gilmore, De Santis se voit octroyé des fonctions supplémentaires. Il devient alors responsable du continent sud-américain où, en plus de faire de la prospection, il est ambassadeur de l’Impact de Montréal - avec pour mission de représenter le club s’il y a des projets particuliers, et d’y rencontrer des joueurs afin de leur présenter la ville, le club et la vie ici.

Ce sera donc la dernière de ses fonctions officielles plus de 26 ans après son arrivée au club. 26 ans, comme l’âge qu’il avait (presque) au moment de son arrivée. Un énorme chapitre se referme, l’histoire a complètement changé depuis que les premières lignes en ont été écrites, et De Santis a aussi contribué à certaines de ses plus belles pages. En espérant que la suite de l’histoire soit belle, tant pour lui que pour le club auquel il a consacré la moitié de sa vie.
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