La soirée de mercredi a été animée à Montréal, avec deux arrivées annoncées à quelques heures de la fin de la période des transferts : l’arrière droit Bacary Sagna et le médian défensif Micheal Azira.
Le nom le plus connu des deux est évidemment celui de Sagna (35 ans), international français à 65 reprises. Membre de la sélection lors de la Coupe du monde tant en 2010 qu’en 2014, il était aussi de l’aventure à l’Euro 2016 dont il n’a pas manqué la moindre minute et lors de laquelle les Bleus se sont méritoirement hissés jusqu’en finale. En club, c’est à Arsenal qu’il a vécu ses plus belles heures, de 2007 à 2014, avant de passer trois saisons à Manchester City. Deux fois membre de l’équipe de l’année de Premier League anglaise, Sagna, formé à Auxerre où il avait effectué ses débuts en équipe première, a passé la dernière demi-saison en Italie, à Benevento, où il a encore rendu de précieux services.
“Je suis très content de la venue de Bacary, s’est réjoui Rémi Garde. C’est un joueur avec une immense carrière, qui a encore une grande motivation pour venir aider l’Impact à relever le défi de cette fin de saison. Sa personnalité, son expérience et son jeu apporteront un plus à notre équipe.” Il va sans dire qu’avec les nombreux contacts qu’il a gardés à Arsenal, l’entraîneur est bien au fait des qualités de son nouveau défenseur, tant sur le terrain qu’en dehors. Sagna a signé à Montréal jusqu’à la fin de la saison, avec option pour une année supplémentaire.
Solide défensivement tout au long de sa carrière, Sagna n’a jamais dédaigné monter sur son flanc droit lorsque nécessaire. Capable d’aller très haut sur le terrain, notamment lorsque son équipe dominait et poussait, il ponctuait souvent ses actions par des centres, dont la qualité a souvent été remise en doute par les observateurs français. Ce qui ne l’a pas empêché de donner quelques belles passes décisives. Relativement bon de la tête compte tenu de son poste et de sa taille (1,76 m), il peut aussi rendre certains services tant défensifs qu’offensifs sur phase arrêtée si besoin est. C’est d’ailleurs en reprenant un corner de la tête qu’il a inscrit son unique but sous les couleurs de Benevento, le 29 avril dernier.
Pour aller chercher Sagna, Montréal avait besoin d’une place de joueur étranger. Elle a été obtenue suite à un échange avec Portland, qui reçoit 50 000 $ de l’allocation monétaire de base de Montréal, montant assorti de considérations futures qui pourraient le faire passer à un total de 90 000 $.
Azira (30 ans) nous vient de Colorado qui, en échange, a obtenu le choix de Montréal au… quatrième tour du SuperDraft 2020. Autant dire qu’il a été acquis pour rien. Et il ne coûte pas non plus de place de joueur étranger puisque, bien qu’international Ougandais (4 sélections), il est détenteur de la fameuse carte verte, synonyme de résidence permanente aux États-Unis mais surtout de statut de joueur local en MLS. Il faut dire qu’il a effectué ses études universitaires au pays de l’Oncle Sam, avant de signer à Charleston en 2012. Arrivé en MLS en 2014, il a passé deux saisons à Seattle avant de partir dans les Rocheuses.
“Micheal est un joueur qui a de l’expérience en MLS, tout comme au niveau international, a dit à son sujet Adam Braz. Il est un milieu central défensif qui nous apporte de la profondeur à un poste important.” Et pour être défensif, il est très défensif. Sa principale force ? Servir de bouclier devant la défense afin de réduire la pression qui pèse sur elle. Ensuite, il est plus du genre à relancer sans risques qu’à chercher la passe décisive, et il n’est pas non plus du genre à se précipiter vers le but. Ce qui ne l’a pas empêché de marquer le but de la victoire offrant le titre en USL à Charleston en 2012.
Depuis son arrivée en MLS, il n’a été titulaire à part entière qu’en 2016 et en 2017, chaque fois à Colorado. Il a joué un rôle important dans l’impressionnante solidité défensive de son équipe la première de ces deux saisons, lui permettant de bien se classer à la surprise générale. Si l’an dernier, les pensionnaires de Commerce City ont eu plus de mal, le secteur d’Azira restait quand même difficile à passer. Il a donc les qualités pour être bien plus qu’un remplaçant pour Samuel Piette, à qui il pourrait prêter main forte… ou faire de la concurrence.
