Si la saison 2015 de l’Impact de Montréal a officiellement commencé il y a de cela 10 jours, le championnat, lui, reprend ses droits ce week-end. D’un côté, un sentiment d’euphorie après la qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions. De l’autre, une certaine prudence après avoir terminé dernier du classement en 2014. Entre les deux, la confiance que ça ne pourra qu’aller mieux, et que l’équipe s’est améliorée en transférant bien cet hiver.
GARDIENS
Promu numéro un en deuxième moitié de saison 2014,
Bush est confirmé entre les perches. Exit Perkins, son nouveau concurrent se nomme
Kronberg, venu de Kansas City où il a patienté de nombreuses années derrière Nielsen avant d’être titulaire en début de saison passée jusqu’à une fâcheuse blessure.
Crépeau reste le troisième gardien.
DÉFENSEURS
Bush ne reconnaîtra pas grand-monde devant lui cette saison, puisque le secteur a quasiment été remodelé au complet. Seul titulaire qui n’a pas été prié de voir ailleurs,
Camara est le premier choix à droite même s’il ne semble pas à 100% pour commencer la saison en raison d’une blessure en cours de préparation.
Miller, une des recrues du SuperDraft 2014 à avoir le plus joué l’an dernier, semble son suppléant attitré, surtout lorsqu’il peut monter et centrer. Contre Pachuca, alors qu’il fallait défendre davantage, c’est
Cabrera, pourtant défenseur central, qui a reçu la préférence.
Dans l’axe, le duo
Ciman -
Soumare n’a pas tardé à s’affirmer. Venu du Standard pour raisons familiales, le Belge était dans l’effectif d’un quart de finaliste de la dernière Coupe du monde : peu de joueurs de MLS peuvent en dire autant. Complet, il n’hésite pas à prendre des responsabilités au risque, parfois, de s’éparpiller. Klopas connaît très bien son compère Soumare, qu’il a entraîné à Chicago, et les deux hommes s’apprécient beaucoup. L’international malien a connu des hauts et des bas depuis son retour en MLS mais était considéré comme un des meilleurs défenseurs de la compétition avant son départ à Boulogne en 2009. Même si Ferrari lui a laissé les clefs de la défense au moment de son départ,
Lefèvre devra patienter derrière ce duo, et composer avec la concurrence de Cabrera qui n’a pas été prêté par River Plate pour moisir sur le banc.
Lopez est toujours blessé et son cas sera réévalué en fonction de son état physique à la fin de son contrat, au début de l’été.
À gauche, un titulaire se dégage pour le moment :
Toia, qui malgré le naufrage de Chivas USA la saison dernière colmatait bien les brèches de son côté, où il n’était guère simple de passer.
Oyongo est censé arriver, mais on est sans nouvelles depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations et un imbroglio sur son transfert. Jusqu’à nouvel ordre, Miller et Tissot sont les deuxièmes choix à ce poste, même si le Québécois semble davantage être un milieu de terrain aux yeux du staff technique.
MÉDIANS
Cette année encore, Montréal évoluera avec un triangle dans l’axe de l’entrejeu, mais dans cette partie de terrain aussi, les nouveaux visages sur le terrain sont nombreux. Arrivé de Vérone,
Donadel a fait bonne impression lors de la préparation lorsqu’il n’était pas sous pression, et montré la qualité de ses passes. Toutefois, ce fut plus dur contre Pachuca et il doit prouver ses qualités défensives et quand le rythme accélère. À ses côtés,
Reo-Coker n’a pas mis longtemps à imposer son charisme, notamment à ses coéquipiers : il n’a pas été capitaine pour rien en Angleterre. La pression sera vite forte sur ses épaules, car il occupe la place de
Bernier, et a en outre hérité du brassard de capitaine en l’absence du héros local, qui fêtera ses 36 ans cette année mais est toujours en excellente forme.
Mallace, qui s’affirme tout en restant discret, est le remplaçant attitré de Donadel. Après être arrivé en équipe première l’an dernier,
Gagnon-Laparé voudra gagner quelques minutes de jeu et intégrer les 18 le plus souvent possible, tâche qui s’annonce plus compliquée pour
Béland-Goyette.
Deux hommes peuvent revendiquer la place de titulaire à la pointe du triangle :
Piatti et
Duka, mais ils ne se font pas concurrence car ils peuvent tous deux aussi évoluer avec pareil bonheur à gauche. L’Argentin n’a pas eu besoin de temps pour enflammer le public après son arrivée en fin de saison 2014, mais une blessure l’a empêché de se mettre longtemps en évidence. Duka, venu de Chicago, a montré ses qualités techniques, son amour du dribble, mais pas toujours pris les bonnes décisions : ses deux buts à Pachuca sont-ils le signe d’une lucidité trouvée ?
La concurrence sera très rude sur les flancs. En plus de Piatti et Duka,
Romero, élu joueur de l’année 2014 tant par le club que par les supporters, revendique une place à un poste où la concurrence est on ne peut plus féroce. Arrivé cet hiver,
Alexander a peu fait parler de lui (notamment parce qu’il n’est pas qualifié pour jouer en Ligue des champions) mais il n’a pas manqué beaucoup de minutes sous le maillot de New York ces dernières saisons et fait bonne impression. Les solutions ne manquent pas dans ce coin du terrain, où
Tissot mais aussi
Smith devront prendre leur mal en patience.
À droite, malgré une longue blessure l’an dernier et une place au sein d’une équipe malade,
Mapp a eu des statistiques impressionnantes. Si Klopas veut le ménager, il peut compter sur Oduro, attaquant qui peut évoluer sur le côté et doté d’une vitesse phénoménale, mais peut aussi y déplacer l’un ou l’autre ailier venu de l’autre flanc.
ATTAQUANTS
Maintenant que Di Vaio est parti,
McInerney, qui attendait son heure avec impatience, doit prendre l’attaque à sa charge. Il a reçu un concurrent en la personne d’
Oduro. Les deux joueurs ont des profils différents, même s’ils sont plus complets qu’on ne le pense. Si l’équipe amasse du monde près du but adverse et passe par les côtés, l’ancien de Philadelphie est le plus à l’aise des deux. Bon de la tête, il doit éviter de connaître des passages à vide de plusieurs semaines.
Le jeu plus bas avec passage par l’axe convient davantage au Ghanéen, qui a rendu de précieux services à Klopas à Chicago. Mais il a montré à Columbus qu’il n’était pas uniquement un joueur de contre-attaque et avait un registre plus riche que ne le laisse croire une vitesse dont il se sert aussi pour se présenter seul devant le gardien même quand les défenses sont resserrées. Il n’est également pas avare de passes décisives. Il marque beaucoup mais fait rager car il se crée beaucoup d’occasions mais en galvaude régulièrement.
Depuis son but contre Pachuca,
Porter jouit d’un nouveau statut, mais il devra quand même patienter avant de figurer en haute position dans la hiérarchie. Il réussit surtout à faire de l’ombre à
Williams, premier choix montréalais du dernier SuperDraft, et à
Jackson-Hamel, opéré d’une pubalgie qui lui a fait manquer la préparation.
CONCLUSION
L’équipe n’a plus rien à voir avec celle de 2014, encore moins avec celle qui a entamé la saison dernière. Le secteur défensif (y compris dans l’entrejeu) a été remanié de fond en comble, alors que malgré certains ajouts, il y a eu moins de changements à l’autre bout du terrain. Ce qui rassure, c’est que les transferts ont été effectués dans des secteurs considérés comme problématiques la saison dernière.
Reste à voir la machine à l’œuvre dans des circonstances autres qu’un match où elle a tout à gagner ou presque. Comment se comportera-t-elle quand elle devra faire le jeu ? Arrivera-t-elle mieux à s’installer dans le camp adverse ? Sera-t-elle capable d’être plus efficace sur les phases arrêtées ? Le danger viendra-t-il enfin des flancs ? Quelle sera l’ambiance en cas de période plus difficile ? Il serait très étonnant de voir Montréal encore tout en bas du classement cette année, mais les réponses à ces questions devraient déterminer l’ampleur de sa remontée.
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